Après deux excellentes premières courses, cette dernière corrida de la féria de Pâques suscitait de belles attentes. Si le lot de Virgen María, propriété du ganadero français Jean-Marie Raymond, a séduit par sa belle présentation il est parfois écrit en tauromachie que ramage et plumage ne se conjuguent pas toujours. Faiblesse, manque de race et passages discrets au cheval ont nui à l’ensemble, hormis le quinto qui provoqua un spectaculaire. Les bons quatrième et surtout sixième, furent plus complets et vibrants.

Miguel Ángel Perera a été sobre et efficace. Il hérita d’un premier, dénué de force et de fond, qui n’offrit guère d’opposition et devant lequel Perera fut doux et précis sans toutefois que les chose ne passent la rampe. Face au quatrième, bien plus armé de charge et d’allégresse à droite, Perera dessina quatre séries templées après une entame spectaculaire par cambiadas au centre. Moins de liaison à gauche, mais un final réduit très “poderoso” par luquecinas fit remonter la note. Une épée défaillante lui coûta une oreille.

Paco Ureña n’a pas passé la meilleure après-midi de sa carrière. Ses deux opposants, décastés et sans fond, ne lui ont offert que peu d’options. Son premier, noble mais aux forces réduites rapidement à neant se laissa embarquer à gauche, mais l’œuvre muletera jointe à la pauvre opposition demeura de peu de relief. Le quinto envoya valser la pièce montée puis arriva dans le dernier tiers rapidement dégonflé et ne permettant pas au lorquino de remonter la pente.

Fernando Adrián, qui se présentait à Arles, hérita du le meilleur lot. Son premier, mobile et noble, permit des séries rythmées, surtout à droite, pour les échanges les plus aboutis. Un final encimista audacieux porta sur les étagères. Un bon trois quarts de lame avec pinchazo fit choir la première oreille de l’après-midi.

Le meilleur pour la fin pourrait-on dire avec l’arrivée de « Palaciego », admirablement salué à la cape et qui rentra fort, les deux fois dans le matelas, la deuxième s’élançant du centre et bien capté à deux reprises par Alberto Sandoval. Le dernier tiers révéla un toro avec du son, mobile, doté de charges rythmées et d’une très bonne corne droite. Faena dédié à Juan Bautista et démarrée genoux en terre, poursuivie dans par plusieurs mouvements droitiers de bon ton. Une bonne entame et un final dans des terrains compromis qui porta sur les travées, mais entre les deux, au cœur des débats, Fernando Adrian resta (à mon gout) en deçà des possibilités offertes par la condition du Virgen Maria, qui aurait peut-être mérité une main un tantinet plus basse pour que le toledano profite davantage de sa noblesse. Espadazo final imparable pour une lame foudroyante. Deux oreilles.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes d’Arles. Feria de Pâques 2025. Demi arène. Ciel dégagé et chaleur bienvenue. 6 toros de Virgen Maria.

Présidence : M. Boyer assisté de Mme Fernay et Mme Melani

Poids des toros : 500, 510, 530, 545, 520, 525.

Cavalerie Bonijol. 13 rencontres.

Fernando Adrian se présentait aux Arènes d’Arles.

La ganaderia Virgen Maria se présentait aux Arènes d’Arles en corrida de toros.

MIGUEL ANGEL PERERA (Chocolat au lait et or) : saluts après un avis et vuelta après deux avis

PACO UREÑA (Cerise et or) : silence après un avis et silence après un avis

FERNANDO ADRIAN (Celeste et or) : oreille et deux oreilles

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