C’était le jour d’adieu de Domingo Lopez Chaves, mais dans ce mano a mano quelque peu déséquilibré car sans faire offense le moins du monde à Domingo Lopez Chaves, les deux toreros ne jouent pas dans la même cour, c’est Danile Luque qui s’est imposé. Et de quelle manière !

Pour arbitrer ce mano a mano, les organisateurs avaient réservé un lot du fer de Rehuelga globalement bien présentés et divers de comportement..

Domingo Lopez Chaves faisait ce jour son quatrozième et dernier paseo à Vic, défilant sans montera en signe d’au revoir durant le paseo, puis répondant à une très belle ovation au centre de la piste avant le début de la corrida

Face à son premier, bien présenté, le salut à la cape est correct et varié. Le toro répond deux fois au picador mais est légèrement piqué. Le toro est noble et Lopez Chaves le torée bien sur les deux mains et la musique l’accompagne. La soseria n’est pas exempte non plus du comportement du toro. Faena propre et « professionnelle » conclue par une entière légèrement desprendida.

Le troisième est très bien présenté et très armé. Il vient au pas pour une première rencontre avec le picador et pousse légèrement. Répétition lors d’une seconde rencontre.

Sans se fixer, il prend une pique trasera sans pousser. La seconde est un picotazo. Lopez Chaves commence sa faena par le bas genou plié. Le salmantino ne s’adapte pas au rythme du toro qui marche beaucoup et ne charge pas vraiment. Faena distanciada et en toréant uniquement avec le pico. Conclusion difficile avec épée et descabello.

Son ultime adversaie vicois,  cinquième du lot est bien présenté mais juste de tête pour arène comme Vic.  Les deux rencontres avec le picador restent au stade de la formalité. Lopez-Chaves laisse  Alvaro de la Calle, sobresaliente du jour mettre le toro en place pour une troisième rencontre mais la présidence ordonne le changement de tercio.

Au second tercio le toro tombe….Brindis du matador au public Vicois. Premières passes de muleta pour tester »Cortijero », mais le toro ne transmet rien. Le maestro donne des passe avant, enfin de signer une bonne série de naturelles ans les derniers instant de la faena avant de dessiner quelques derechazos. Estocade trasera tendida mais concluante.

Daniel Luque doit s’entendre, en seconde position avec un toro très bien présenté et applaudi lors de son apparition dans le ruedo. Il pousse bien à la première rencontre, bien placé ainsi qu’à la seconde. Aux banderilles, Juan Contrera et Jésus Arruga saluent. Luque débute sa faena par une courte série de passes à mi hauteur, histoire de tester le comportement de son adversaire. Sur le côté droit, le Rehuelga l’avertit ainsi que lors d’un pecho avec la main gauche. Sue ce côté le toro est noble et soso. Petit à petit, Luque prend la mesure de son adversaire et s’impose avec beaucoup de délicatesse, notamment lors d’une série de derechazos excellente et d’une grande suavité. Le public est conquis avant même que les luquesinas ne viennent parapher le tout. La faena et une entière un peu desprendida mais d’effet immédiat font blanchir l’arène de mouchoirs.

Son second adversaire est bien présenté et veleto. Luque ne fait rien cape en main. A la première pique, le toro vient de loin mais n’est pas piqué, Il met bien les reins par contre à la seconde rencontre et le picador entend les applaudissements. Mehdi Savalli surtout,  et Jésus Arruga se distinguent aux banderilles et son invités à répondre à une ovation. Le toro est faible et manque de transmission. Luque le « porte» lors de belles séries de derechazos. La classe de Luque, sa douceur, son temple, sa délicatesse tant à droite qu’à gauche, invitent le président à demander la musique mais  le Maestro de Gerena l’interrompt. Les grands moments de bonheur peuvent aussi se vivre en silence. Le public est debout, et pourtant  ce toro n’est pas vraiment celui que l’on aime à Vic. Comme quoi ! Luque tient un triomphe majuscule. Les deux oreilles sont là, à portée de sa main. Il se profile pour l’ultime assaut, à quelque secondes de savourer ce triomphe. Mais…l’épée glisse sur une banderille et ne rentre pas. Suivent un pinchazo applaudi et une vilaine entière très tombée.   Le triomphe sera pour un autre jour. Luque est dépité, au bord des larmes. Mais le public a « vu » et le cartel demeure intact.

Le dernier toro du jour, est bien présenté en trapio mais lui aussi commode de tête. Luque ne fait rien cape en main avant que son opposant ne pousse bien au picador et fasse chuter Dartagnan le remarquable cheval de Bonijol. Mais le toro s’est blessé. Apparait au palco le mouchoir vert. Ce n’était donc pas le dernier toro du jour.

Le sobrero est un Rehuelga hors de type. Il vient au cheval et prend un premier puyazo en poussant. Excellent quite de Luque en véroniques et demie. Le toro vient de loin pour une seconde rencontre  en poussant mais en se défendant. Applaudissements au picador. Très  bon second tercio qui permet à Ivan Garcia et Jésus Arruga, encore une fois, de saluer.

Faena brindée à Lopez-Chaves. Début trasteo sur la corne gauche en une série liée mais à droite le toro avise le matador et le colle. Lors d’un derechazo, une banderille frappe violemment Luque à l’œil sans conséquence grave si ce n’est la douleur du coup. Luque se montre dominateur mais l’animal est sans classe et compliqué. Les ultimes naturelles parviennent cependant à dominer l’animal. Une fois encore l’épée, en trois pinchazos et une entière tendida mais efficace trahissent le matador.

Rolland Agnel

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes  Joseph-Fourniol, Vic-Fezensac. 8/10ème d’arène. Soleil et chaleur. Toros de Rehuelga.

Président : Philippe Lalanne

Cavalerie : Bonijol

Domingo LOPEZ CHAVES  (Bleu canard et or) : Ovation avec salut, Silence après avis, ovation avec salut. Grosse ovation de despedida.

Daniel LUQUE  (Framboise et or avec remates blanc ) : Oreille avec pétition, tour de piste après avis, silence.

Sobresaliente : Alvaro de la CALLE (Vert foncé et or)

RESEÑA DES TOROS (par ordre de sortie)

N° 18, Arlequin, né en novembre 2018, Cardeno. Applaudissements

N° 21 Jarduro, né en octobre 2018, cardeno oscurro coletero, Applaudissemnts.

N° 9, Ibarreño, né en octobre 2018, cardeno coletero. Palmas

N° 16, Barquero, né en octobre 2018 Cardeno, mulato, lucero. Applaudissements

N° 17 Cortijero, né en novembre 2018, negro. Applaudissements

N° 12 (6 bis), Fabricante, né en octobre 2018, negro bragado  Applaudissements

REPORTAGE PHOTOS PHILLIPE GILMIR

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