Dimanche 13 septembre 2020. Arènes d’Arles. Feria des Prémices du Riz. Corrida mixte. 2 toros de Los Espartales et 1 de Prieto de la Cal pour le rejon et 2 toros de Zalduendo et 1 de La Quinta pour la lidia à pied plus deux sobreros de La Quinta (4 bis) et Zalduendo (6 bis).

Présidence: Mr Hebrard assisté de Mme Fano et Mr Maragnon

Poids des toros: 535, 530, 515, 500, 515 (4 bis), 530, 510 et 540 (6 bis)

Organisation: LUDI Arles Organisation

Cavalerie Bonijol.

DIEGO VENTURA: oreille, applaudissements et deux oreilles

ANTONIO FERRERA: oreille après avis, deux oreilles après avis et applaudissements.


Diego Ventura ouvrait la tarde devant Cantinito (535 kilos) de Los Espartales pour un premier tiers approximatif, le centaure de la Puebla se faisant toucher la monture. Le cavalier se distingua en revanche lors de la pose des banderilles sur Bronce en quatre poses dont une au quiebro superbe avant de charger la suerte à reculons sur l’ultime rencontre. Final sur Guadiana pour la pose des courses avant de loger un rejon de muerte sur le côté. Prestation créditée d’une oreille.

Face au porteur du dossard numéro 3, Hocicón (515 kilos) de Prieto de la Cal, au pelage jabonero, le rejoneador de la Puebla del Rio se montra de nouveau imprécis avec le rejon de castigo avant de se reprendre banderilles en main sur Nazari pour un tiers de bon niveau avant de faire grimper l’adhésion du respectable monté sur Gitano, un équin explosif notamment lors de l’exécution de pirouettes vivement acclamées. Final par la pose des courtes sur le sublime Remate, au pelage doré. Rejon de muerte en deux essais. Applaudissements.

Devant à Orgulloso (530 kilos) de Los Espartales le lusitanien s’est assuré d’une sortie par la grande porte au terme d’un trasteo de menos à mas et termine tambours battant sur le brillant Guadiana pour la pose des courtes. Auparavant Diego Ventura brilla banderilles en mains sur Lio dans un passage marqué par un quiebro à l’étrier remarquable. Passage de haut niveau monté sur Capote, dépourvu de harnais. Une suerte qui n’est pas s’en rappeler celles exécutées sur le regretté Dollar. A noter le jeu remarquable offert par le pensionnaire de la devise bleue et rouge. Rejon de muerte jusqu’à la garde libérant deux pavillons.

Antonio Ferrera salua l’arrivée de Benefactor (530 kilos) de Zalduendo par un bon jeu de cape, entrecoupé d’un désarmé avant deux piques sans style. Brindée au public la faena de l’extremeño fut un modèle de temple. D’abord de la main droite, le natif de Badajoz apprit à charger à un animal noble à conditions de lui montrer la voie. Ce qui fut chose faite, Ferrera traçant sur le sable arlesien de véritables délices de muletazos. Le passage gaucher révéla le fond de caste du bicho appelé à fondre dans la muleta d’un torero en pleine possession de ses moyens qui dessina au plaisir de sublimes naturelles. Final par naturelles droitières de haute note avant luquecinas. Ferrera tenta une estocade maison de plusieurs mètres, cheminant à la rencontre du fauve. Une tentative avortée au premier essai avant estocanozo toujours sur la même suerte. Oreille légitime et vuelta au toro, celle-ci en revanche moins légitime.

Le cuarto Cuartero (500 kilos) de La Quinta s’invalida peu avant le tiers de piques et fut changer par un sobrero du même fer, Arriero (515 kilos) sérieusement présenté. Prudent à la cape lors de la réception, Antonio Ferrera placera ensuite l’astado à l’extrémité de la zone de pique pour une première rencontre marquée par la maladresse du lancier de service qui ne brilla guère plus lors du second assaut, le cheval cette fois placé à l’arrastre. Deux rencontres prises avec une certaine bravoure avant troisième moins flambante. Muleta en main, l’extremeño va instrumenter un trasteo tout bonnement magistral sur les deux rives au devant d’un cornu noble, brave et suave qui se démarqua par de vibrantes charges avec une préférence personnelle pour celles réservées à bâbord. Avec une tranquillité remarquable, Ferrera va soigner la gestuelle avec brio, verticalité faisant vibrer le public de l’amphithéâtre par de sublimes et doux échanges ambidextres. Le passage avec muleta dans la main gauche est un modèle d’excellence et de classicisme. Au moment de conclure nouvelle tentative de loin, manquée la première avant deuxième essai avec encore plus de distance, celui-ci spectaculaire mettant fin à la vie publique d’un astado dont la dépouille fut logiquement primée d’une vuelta posthume. La prestation d’Antonio Ferrera elle fut récompensée de deux oreilles.

L’ultime, Brote (510 kilos) de Zalduendo fut brillamment salué avec la percale avant de s’invalider et d’être substitué par un sobrero du même fer nommé Ahorro (540 kilos). Celui-ci, plus compliqué à cerner à la cape fut conduit vers le groupe équestre pour deux rencontres, la première prise avec violence avant deuxième assaut plus anecdotique. Face à un animal tardo, violent et offrant peu de jeu, Ferrera eut fort à faire afin d’en extraire le meilleur. Le maestro de Badajoz parvint sur quelques mouvements isolés à soigner la posture sans toutefois parvenir à convaincre faute d’opposition valable. Trois quart de lame tendida pour conclure.

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