Samedi 12 Septembre 2020. Arènes d’Arles. Feria des Prémices du Riz. 4000 spectateurs (capacité maximum autorisée). Chaleur estivale.

Corrida concours de ganaderias. 6 toros de Victoriano del Rio, Jandilla, Santiago Domecq, Garcigrande, Alcuruccen et Pagès-Mailhan.

Présidence: Mr Hebrard assisté de Mme Fano et Mr Maragnon

Poids des toros: 545, 515, 505, 510, 550 et 530.

Organisation: LUDI Arles Organisation

Cavalerie Bonijol.


A l’issue du paseo, une minute d’applaudissements fut entamée en hommage aux victimes de la pandémie. 

Le prix au meilleur picador fut remis à Carlos Perez Hernandez qui a piqué le 3ème toro, de la cuadrilla d’Adrien Salenc.

Le prix au meilleur toro fut attribué au toro « Afortunado » de la Ganaderia Santiago Domecq sorti en troisième position. 

EL JULI (sang de toro et or): ovation et oreille

PACO UREÑA (tabac et or): ovation après avis et oreille après avis

ADRIEN SALENC (rouge écarlate et or): oreille après avis et oreille

El Juli – Jilguero N•66 né en Mars 2016, 545 kilos, negro mulato de Victoriano del Rio.

Le premier de l’envoi est correctement salué par trois véroniques finement ciselées et la demie afin de fixer le fauve. Tiers de piques en trois assauts, tous donnés en arrière, l’ultime depuis le centre, sans que l’astado ne s’emploie à outrance. Brindée au micro de la télévision, la faena du madrilène débutée le long des tablas trouvera son rythme de croisière à mi parcours, au moment précis où le Victoriano del Rio trouvait le sien. Le torero de Velilla va toréer à mi hauteur un astado bravito, qui chargeait bien sur la rive droite d’où vinrent les meilleurs passages. Une seule tanda sur la rive opposée, le Juli dessinant quelques naturelles de belle note, dans un ensemble d’intensité inégale. Final à tribord, par dosentinas avant entière maison nécessitant l’usage du descabello. Ovation

Paco Ureña – Salalimpia N•90 né en septembre 2015, 515 kilos, negro bragado de Jandilla. 

Paco Ureña resta inédit cape en main face au porteur du dossard numéro 2 piqué à trois reprises. Le labeur du lancier fut correctement exécuté face à un animal qui ne s’employa dans le matelas qu’avec parcimonie, la méchanceté prédominant de la bravoure. Le maestro de Lorca offrit son combat au respectable. Combat ô combien complexe face à un animal tardo et violent, qui parmi ses charges incommodes laissa échapper quelques embestidas valables que ne laissa pas échapper Paco Ureña, de la gauche notamment. Le lorquiño dessina sur cette rive quelques naturelles pleines de décision dans un ensemble morose, la faute aux conditions du cornu. Conclusion par une lame quasi entière qui fit son effet. 

Adrien Salenc – Afortunado N•54 né en Janvier 2016, 505 kilos, Colorado de Santiago Domecq. 

Le nîmois brilla dès l’entame capotera, saluant son opposant par deux largas de rodillas puis bonnes véroniques avant de conduire le fauve vers la première rencontre par delantales. Trois rencontres, prises en allongeant la distance entre chaque assaut, toutes traseritas, l’ultime depuis l’extrémité du ruedo et administrée avec la pique de tienta. Le Santiago Domecq s’élança à chaque fois avec force vers le matelas dans lequel il s’employa avec une intensité décroissante. Brindis au public avant entame par ayudados en guidant le cornu vers le centre. Le nîmois fit admirer une certaine maturité au cours d’un trasteo maitrisé de bout en bout, alternant entre fermeté et douceur du poignet notamment sur quelques passages droitiers de très haute note dans un labeur majoritairement dessiné à tribord.  Sur la gauche, le protégé d’Olivier Baratchart s’aligna sur la forme décroissante du cornu pour ciselé une poignée de naturelles bien notées. Le Santiago Domecq dont la devise se présentait en ces lieux se montra noble, mais manqua quelque peu carburant dans le dernier tiers. Entière plate portée en arrière et oreille légitime pour le benjamin du cartel. 

El Juli – Despensero N•127 né en novembre 2015, 510 kilos, negro de Garcigrande. 

Le cuarto fut salué par quelques bonnes véroniques avant trois rencontres, la première prise en mettant les reins, puis prenant les deux dernières en augmentant la distance de lancement. Brindis au public, le madrilène se ployant sur l’entame avant de dessiner au centre une première tanda droitière de bonne note. Face à un animal noble mais au parcours limité car juste de forces, le maestro madrilène fit admirer la décision qui est la sienne en pareil cas. De la droite, le chef de lidia du jour arracha au forceps et en musique quelques muletazos de bon son, maintenant par un toreo à mi-hauteur la condition du Garcigrande. Passage gaucher moins propice au bon toreo avant retour sur la rive opposée pour à nouveau quelques échanges notables, sans que l’affaire ne vire au délire. Prestation estimable du madrilène qui coupe une oreille après une lame jusqu’à la garde. 

Paco Ureña – Barbita N•121 né en avril 2016, 550 kilos, negro mulato de Alcurrucen.

Le quinto afficha d’emblée un fond de violence dans les plis de cape du lorquiño. Violence qu’il confirma face au groupe équestre en trois assauts, sortant seul de l’ultime. Ureña initia sa faena en se ployant puis petit à petit pris la mesure d’un adversaire conservant haut son port de tête durant toute la partie. De la droite le maestro de Lorca se fendit d’abord de trois tandas pleines d’autorité, toujours en baissant là main. A bâbord toute pour ce qui sera pour moi le point culminant de la partition, là où Paco Ureña s’en alla dessiner d’authentiques naturelles que l’on tiendra en haute estime. La main basse, le tracé harmonieux pour ces muletazos gauchers faisant foi de la sincérité d’un Ureña qui de la droite ensuite, toujours par naturelles paracheva sa prestation de fort belle manière. Une première lame perpendiculaire avant entière contraire feront rouler le fauve. Oreille fortement réclamée. 

Adrien Salenc – Rebueno N•669 né en Février 2016, 530 kilos, negro de Pages-Mailhan. 

L’ultime est de mon propre avis, et sans chauvinisme franco-français l’animal le plus harmonieux de l’envoi. Adrien Salenc lidia l’astado par fuera en gagnant le centre du ruedo. Face au ulhan, le toro à la devise azur et blanche fit son office sans déborder de bravoure mais sans démériter. A noter le bon travail de Nicolas Bartoli sur le cheval. Saluts des banderilleros Diego Valladar et Gomez Escorial. Brindis au jeune torero prodige Marco Perez protégé de Juan Bautista avant entame par rodillazos. Face à un astado aux forces déclinantes, le torero nîmois pu ajouter un trophée à celui glané précédemment. Adrien donna de la droite quelques bons muletazos à mi-hauteur dans le premier tiers de faena. Par la suite le torero opta pour la courte distance face au parcours limité de son adversaire, pourtant doté d’un fond de noblesse. Conclusion par entière en arrière d’effet rapide. Oreille fortement réclamée et finalement octroyée sous une division d’opinion.

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