Corrida de clôture de la Feria de San Isidro dont on espère qu’elle retrouvera vite sa véritable plaza de Las Ventas, son ambiance, sa grandeur et son public… Une entrée une nouvelle fois famélique qui aura été le fil conducteur de ce cycle isidril à la sauce Matilla.

En piste, six toros à la devise verte et rouge d’Adolfo Martin, sérieux, armés et au trapio digne d’une arène de première catégorie. Un lot qui n’aura pas totalement répondu aux attentes de l’aficion locale pour l’unique spectacle à caractère toriste de la feria… Violent et dangereux l’ensemble manqua globalement de présence sous le fer et n’offrit qu’un jeu limité à la terna du jour.

Juan Del Alamo donnait le coup d’envoi de la partie face à un adversaire sérieux qui ne fit pas grande illusion lors du tiers de piques. Dans le dernier tiers, le torero salmantin proposa pas mal de decision et d’envie et dessina quelques bons muletazos sur la rive droite en profitant de l’inertie de l’animal. Gare à bâbord, ou l’astado possédait une corne très agressive et criminelle. A l’impossible nul n’est tenu et Juan Del Alamo à base de patience et de panache tira quelques naturelles vibrantes qui transmirent sur les travées. Conclusion par entière au premier voyage et pétition d’oreille non suivie.

Le cuarto fut le protagoniste d’un bon tiers de piques, en deux rencontres, la deuxième depuis le centre du ruedo et bien capté par le fer du picador Angel Rivas applaudit à sa sortie. Dans le derniers tiers, le torero de Salamanca du composer avec un animal rapidement éteint, réservé et violent auquel le garçon arracha à la volée quelques muletazos isolés.

Roman hérita en premier lieu d’un animal difficile a cerner à sa sortie et violent face au groupe équestre. Muleta en main, le torero de Valencia eut à batailler ferme avec un animal aux charges orageuses, qui transmettaient de l’émotion sur les travées de par le danger sourd qui s’en dégageait. Roman afficha une grande entrega au devant d’un astado qui cherchait les chevilles du garçon, et au coup de tête explosif. Roman opta pour un combat sur la courte distance, toujours à la recherche du “piton contraire” dans un terrain miné et tenta le tout pour le tout, frôlant la correctionnelle au cours d’un trasteo de grand mérite hélas médiocrement conclu avec les aciers.

Le franco-espagnol toréa superbement à la cape lors de la réception du quinto, un animal “veleto” au trapio impressionnant et salué par la maigre assistance à laquelle le valencian brinda plus tard son combat. Tiers de piques à nouveau sans histoires. Le garçon proposa à nouveau une faena de grande entrega, sincère, solide “y con cojones”. Face à un animal soso, violent et allant à menos, Roman se montra monumental de volonté et de décision. Il toréa superbement de la gauche pour une demi douzaine de naturelles puissantes avant d’opter pour un combat dans un terrain plus réduit entre les cornes d’un bicho quasi aplomado. Final par naturelles de face avant de connaitre une débâcle avec les instruments, ce qui le priva d’un trophée qui lui tendait les bras.

Le troisième, sérieux de présentation ne facilita pas la tâche de Jose Garrido dès la réception cape en main. Tiers de piques sans vibrations. Muleta en main, le torero extremeño initia sa partition de la main droite en soignant la posture et sans obligé l’Adolfo Martin à l’embestida incertaine. Face à un toro aux forces déclinantes, le benjamin du cartel traça quelques mouvements droitiers de bon aloi avant de tenter la pareille sur la rive opposée sans réel succès. De mon propre avis, le garçon misa un peu trop sur la douceur au détriment de la fermeté et donc se trouvant un soupçon attentiste face à un opposant qu’il fallait aller chercher.

Belle réception capotera face au dernier de l’envoi, bien piqué les deux fois par Oscar Bernal qui fut logiquement applaudit pour son office. Dans le tiers ultime, Jose Garrido toréa à mi-hauteur un astado qui n’allait pas au bout de ses charges en sortant de l’étoffe la tête haute et en maintenant fermement la pédale de frein. Malgré son manque de chispa “Comadron” fut l’unique du lot a proposer quelques embestidas propices au bon toreo. Le torero de Badajoz connu quelques bons moments, sans parvenir à s’imposer pleinement dans un ensemble manquant de vibrations. Entière au troisième essai.

Corrida diffusée en direct sur Plaza Toros TV /// Photos Luis Sanchez Olmedo

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Palacio Vistalegre, Madrid. Feria de San Isidro. Entrée discrète. 6 toros de Adolfo Martin

JUAN DEL ALAMO: vuelta et silence

ROMAN: ovation et silence

JOSE GARRIDO: silence et silence

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