De nouveau du monde (il n’est jamais trop tard) ce vendredi dans le “Palacio” de Carabanchel pour la neuvième étape de cette San Isidro sous couverture, concoctée par la Maison Matilla. Une tarde profondément marquée par le classisisme et la tauromachie de soie du maestro Diego Urdiales qui repart de la capitale avec une oreille dans l’esporton, valant le poids de deux… Jose Maria Manzanares n’a pas trouvé ce jour de partenaire de bal à son gout. Andres Roca Rey trouva quant à lui deux adversaires de peu d’options, limités face à l’ambition du garçon.

Le lot de Victoriano del Rio, majoritairement cinqueño (hormis le fade troisième) a dans l’ensemble déçu dans ses grandes lignes à l’exception du noble quatrième ” Caprichoso” qui échu à Diego Urdiales pour une faena de grand ton. Tous bien présentés et armés sauf l’ultime, brocho et de par sa présentation indigne de ces cinq frères.

Diego Urdiales, qui se présentait dans ces arènes avec un tibia fracturé a bien tenu sa place et alluma la première mèche dès la réception du premier. Un animal animé et prompt qui fut salué par un bouquet de véroniques très pures et artistiques. Tiers de piques sans histoire avant entame tout en maitrise et en toreria du torero de La Rioja pour mener l’animal vers le centre. Urdiales, dans un corte classique du plus bel effet dessina d’agréables derechazos ralentissant la charge du vive du cornu. Hélas les premières velléités du Victoriano del Rio ont rapidement fondues comme neige au soleil. Le riojano ne trouva l’ouverture que sur quelques mouvements isolés. Trop peu pour faire décoller l’affaire. Conclusion par entière.

Le torero de Arnedo confirma son bon moment et ses grandes dispositions face à un toro au pelage sardo sorti avec le dossard numéro quatre, qui fit son devoir sans claudiquer face au groupe équestre et qui réserva pour le dessert quelques douces et nobles charges. Après avoir dédié son combat à ses compagnons de piste blessés ces derniers jours dans ces mêmes arènes, Diego Urdiales offrit à l’auditoire une faena de grande toreria et d’une pureté absolue. Au devant d’un toro “humiliador” et qui transmettait dans l’étoffe, le maestro riojano interpréta une partition esthétiquement aboutie dans de courtes mais intenses tandas qui firent rugir le respectable. Chaque geste esquissé muleta en main est a classé comme œuvre d’art. Lame fulminante qui fit vaciller le bon Victoriano et oreille avec pétition de la seconde qui n’aurait pas été de trop à la vue de la grande tarde offerte par Diego Urdiales.

Jose Maria Manzanares aurait pu prétendre a couper une petite oreille du second sans un maniement défectueux de la rapière en deux tentatives de recibir sans succès. Après quelques véroniques soignées à réception du quadrupède, l’alicantin se fendit d’un labeur solide et au tracé méritoire face à un animal encasté qui demandait au garçon un certain pouvoir. Manzanares n’en manqua pas et traça sur le sable madrilène en ensemble ambidextre de bonne note face à un toro complexe, qui pointait son armure vers le ciel à chaque muletazos… Prestation valant la mention, malheureusement mal conclue.

Le maestro d’Alicante n’a pas pu face à un quinto “descafeinado”. Discret sous le fer, fade et éteint dans le dernier tiers, l’astado à la devise jaune et noire n’offrit rien de probant à un Manzanares qui tenta en vain… Entière en place efficace.

Andres Roca Rey croisa d’abord le fer avec un bicho du fer de Cortes de peu de fond et aux charges désagréables. Débutée par statuaires, la premier faena du torero péruvien s’avéra monotone faut d’opposition digne de ce nom. Après une voltereta sans conséquences, le torero de Lima opta pour la courte distance, dans un rexiste tremendista haché qui réveilla un peu les travées. Conclusion par entière desprendida.

Le limeño se montra ambitieux dès l’entame par rodillazos et cambio por la espalda face à l’ultime, qui auparavant fit front sans rougir face au lancier et sa monture. Décidé, disposé et volontaire, le péruvien mouilla la chemise pour tenter de convaincre face à un animal fade et juste de race. Effort notable sans véritable récompense.

Corrida diffusée en direct sur Plaza Toros TV // Photos Luis Sanchez Olmedo

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Palacio Vistalegre, Madrid. Feria de San Isidro. Plein de la capacité autorisée. 5 toros de Victoriano del Rio et un de Cortes (même maison).

Salut du banderillero Jose Chacon au sixième.

DIEGO URDIALES: ovation et oreille

JOSE MARIA MANZANARES: ovation et silence

ANDRES ROCA REY: ovation et saluts

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