ENCASTE MIURA – CASTE GALLARDO-CABRERA

C’est en 1842 que Juan Miura, artisan chapelier sevillan, fonde ce qui va devenir l’une des plus renommées et prestigieuse ganaderia de l’histoire.

En premier lieu, Don Juan Miura, qui laissa les pleins pouvoirs à son fils Antonio dans l’exercice du ganado, achète plus de deux cent vaches à Antonio Herrera, toutes d’origine Gallardo. Sept ans plus tard, Juan Miura et son fils éliminent tout le cheptel et achètent à Luis Alvareda, un confrère, pas moins de quatre cent bêtes, divisées en vaches et veaux, elles aussi d’origine Gallardo. L’année suivant c’est tout le troupeau – d’origine Cabrera- de Jeronima Del Prado qui rejoint la ferme des Miura qui lient ces deux castes fondamentales avant d’y ajouter en 1854 deux étalons de pure caste Vistahermosa.

C’est de ce savant mélange Vistahermosa-Cabrera-Gallardo que nait l’encaste Miura aujourd’hui seulement représenté par l’élevage éponyme.

S’ajoute à cela deux faits qui se traduisent aujourd’hui par la diversité chromatique des animaux de Zahariche. Le premier est l’ajout au bétail Vistahermosa-Cabrera-Gallardo , d’un toro navarrais de Don Perez Laborda, au pelage colorado, nommé « Murcielago », combattu et gracié à Cordoue par le maestro Lagartijo.

Le deuxième intervient en 1917, lorsque les neveux de Juan, Antonio et José, introduisent un étalon et quelques vaches achetées à la marquise de Tamaron, de pure caste Vistahermosa.

Morphologie : Des pelages très variés donc, parmi lesquels prédominent aujourd’hui le negro et le cardeño bien que l’on rencontre fréquemment des animaux de Miura aux tons castaños, sardos, colorados et salineros. 

Le toro de Miura en impose par son gabarit. Haut, allongé avec de longues pattes, un ventre peu proéminent caché sous un squelette très développé. Le Miura parait parfois maigre comparé aux toros d’autres encastes, mais affiche régulièrement un poids supérieur aux 600kgs et possède un long cou, qui dégage une impression de vivacité et de puissance. Le morillo quant à lui se signale d’avantage par sa longueur que par sa proéminence.

La tête fait parfois penser à celle d’une vache. En effet le Miura possède une tête plutôt large en haut avec un museau relativement fin. Bien souvent ce sont les cornes qui impressionnent. De par leurs origines Cabrera, les toros de Miura sont bien souvent dotés de cornes impressionnantes allant du cornalon à l’astifino, parfois d’une envergure démentielle*.

Comportement : En piste, le toro de Miura requiert toutes les attentions. En premier lieu celle du palco présidentielle qui doit parer à toutes les éventualités. En effet le Miura peut s’avérer sauvage, brutal, puissant, brave en passant par le manso à divers degrés, mais aussi au très faible qui ne tient pas sur ses quatre pattes et qui par conséquent pourrait ne pas être apte à supporter le tiers de piques.

Face au cheval, le toro de Miura n’est pas réputé pour être un excellent combattant, et peut y déployer tous types de comportement. Cela va du manso con casta au manso perdido ce qui n’est franchement pas le toro rêvé. Certains cherchent même la faille en contournant le lancier et sa monture ou bien en attaquant celle-ci au niveau de l’encolure. Un diable.

Jadis les toros de la devise rouge et verte** s’avéraient quasiment intoréables. Aujourd’hui, en supposant qu’ils eurent été adoucis, les Miura développent parfois une certaine noblesse, mais exigent toutefois une lidia sérieuse et adaptée. Malgré son apparence mollassonne, le toro de Miura est un animal particulièrement prompt et agile qui du fait de sa charge relativement courte va obliger l’homme à lui maintenir sa muleta sous le mufle.

Intelligent, le Miura apprend très vite des erreurs de l’homme, qui peut rapidement en être débordé. Le Miura est un toro qui ne permet pas, dans la majeure partie des cas, de faenas longues, car son comportement ne s’améliore pas au fur et à mesure de son combat. Au contraire celui-ci aura plutôt tendance à agrémenter sa fin de parcours de sauvagerie en jouant de ses cornes criminellement.

*Pañolero, le toro qui blessa grièvement le matador Nimeño II en Arles, le 10 septembre 1989 possédait une envergure de 1m05.

**Particularité de la ganaderia Miura, celle-ci fait combattre ses toros avec une devise rouge et verte en province et verte et noire à Madrid.

Compétences

Posté le

2 mars 2020

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