Arènes de Nîmes. Feria des Vendanges. Quasi plein. 4 Toros de Garcigrande et 2 de Domingo Hernández (2 et 5). 2h45 de spectacle.

Présidence: Mr Angelras assisté de Mr Layalle et Mr Viallet.

Poids des toros: 575,549,515,522,529,521.

Vuelta al ruedo pour le troisième “Tornasolado”, numéro 39, né en novembre 2014, pesant 515 kilos.

Le sixième “Cazadotes”, numéro 36, né en novembre 2014, pesant 521 kilos fut gracié.

SEBASTIEN CASTELLA (lilas et azabache) : oreille et deux oreilles

JOSÉ MARIA MANZANARES (bleu nuit et or) : oreille et silence

MIGUEL ANGEL PERERA (blanc et argent) : oreille et deux oreilles symboliques

Sebastien Castella inaugurait la tarde par un bouquet de douces véroniques et la demie, devant Tropical (575kg), un colorado attaqué de kilos. Préservé sous le fer en deux rencontres, sortant seul de la seconde. Belle entame en redondos conclu par un joli changement de main. Le biterrois donna ensuite deux séries droitières de haut niveau en los medios. La faena de Castella fut méritoire car en face, le lourd Garcigrande bougeait peu, pêchant par manque de forces, bien que noble. Le passage gaucher fut une merveille de précision et d’aguante pour deux séries de naturelles notables. Retour droitier pour un final rapproché avant manolentinas. Conclusion par entière tendida libérant une oreille.

Le manso cuarto, Boca Negra (522kg) fut long à fixer et reçu deux rations de fer sans style. Brindis au public avant brillante entame maison par passes cambiadas au centre suivies d’une énorme série avec changement de main subtil. Castella va ensuite administrer deux séries droitières de bon niveau avant que le soufflet ne retombe quelque peu dans la monotonie. Le biterrois releva les débats par un final encimista et deux séries en redondos de bon niveau. Niveau que n’éteindra pas le palco, octroyant deux oreilles avec une grande générosité, après une épée basse et un coup de descabello.

José Maria Manzanares fixa le second, Campanillo (549kg) par quelques véroniques notables avant deux piques qui elles, n’avaient que le nom. Muleta en main, l’alicantin trouva rapidement la mesure d’un opposant noble mais juste de forces et de race. Manzanares toréa bien de la droite en deux séries donnant à l’orchestre l’occasion d’exercer. Tanda gauchère admirable de temple avant retour droitier pour deux séries d’adornos conclues par longue passe de poitrine maison. Final en redondo avant estoconazo a recibir valant à lui seul l’oreille octroyée.

RAS lors de la réception du quinto, Dorado (529kg) qui poussa, par mansedumbre lors de première rencontre avant deuxième pour le nombre. Également RAS dans le dernier tiers, Manzanares pliant rapidement bagages face au peu d’intérêt proposé par un opposant décasté et sans forces aucunes.

Miguel Angel Perera salua correctement le troisième Tornasolado (515kg) avant deux rencontres préservées. Quite par chicuelinas de Castella avant réplique de Perera jouant le jeu de la competencia par gaoneras. Brindée à un ami, la faena de Perera débuta par une prodigieuse série de statuaires sans se mouvoir. L’extremeño va ensuite livrer un véritable récital sur les deux bords, enchaînant les séries d’un niveau technique proche de la perfection. Les tandas en redondos sont une merveille de dominio, un domaine dans lequel le torero de Badajoz excelle. Face à lui un animal, noble mais manso et cherchant la sortie à chaque fin de série. 3/4 de lame longue d’effet nécessitant l’usage du descabello. Oreille et vuelta au toro incompréhensible, faute de critères en haut du balcon présidentiel.

L’ultime, Cazadotes (521kg) fit son devoir en souplesse face à la pièce montée avant que Perera ne lui propose un quite par chicuelinas et tafalleras. Perera brinda au conclave une faena en tous points monumentale. Cazadotes était une véritable machine à charger, museau au ras du sable, prenant les tandas précises et voluptueuses d’un Perera pléthorique. Le torero de Badajoz va littéralement enflammer le cirque en toréant parfaitement sur les deux bords. Public en délire, Perera en feu et Cazadotes qui charge à souhait… vous me voyez venir? Au moment de porter l’épée une lourde et insistante pétition descendit des tribunes. Une présidence apathique tarda quelque peu à faire connaître sa décision qui fut inéluctable et sans surprise. Indulto… pour un toro qui certes fut d’une noblesse monstrueuse mais qui auparavant n’afficha guère de velléités sous le fer. Indulto populaire et ordonné sans réels critères. Deux oreilles accordées à Perera, celles-ci indiscutables.

Share This