Arènes de Nîmes. Feria des Vendanges.Beau temps. Demi arène. 6 Toros de Robert Margé bien présentés, justes de forces parfois, avec de la présence mais d’un jeu limité pour la majorité, plus un sobrero d’El Torero (5bis), plus maniable.

Présidence: Mr Robert Tibérino accompagné de Mr Galthier et de la Peña Fernando Cruz

Poids des toros: 541, 536, 530, 527, 555, 535 (5bis) , 510

CURRO DIAZ (bleu de France et or) : ovation et salut au tiers 

DANIEL LUQUE (tabac et or): oreille et oreille 

LUIS DAVID ADAME (lilas et or): ovation et silence.

Curro Diaz ouvrait cette Feria des Vendanges devant un astado armé (N128, 541kg) et inédit dans les plis de capes du linarense. Premiers tiers brouillon pour deux rencontres avec le groupe équestre. Deux rations prisent en manso sans réelle bravoure. Muleta en main, l’andalou eut à composer avec les charges brusques et violente d’un Margé ayant pour lui une bonne corne droite et un soupçon de caste. Curro Diaz exploita la droite dessinant trois séries valables conclues par des remates de bon goût. Sur la rive opposée le chef de Lidia du jour eut à s’employer face à un cornu qui jouait de ses bois. Final par le bas avant demie lame tendida puis grand coup de descabello. Ovation pour l’effort consentit.

Curro Diaz demeura inédit devant le cuarto (N14,527kg) qui prit deux piques sans style. Début de faena par le bas pour tenter de soumettre le fauve, avec de bons derechazos suivis d’un changement de main sur le fil du rasoir. Le torero de Linares tenta de soigner le geste devant un opposant brutal et diablement agressif qui stoppait sa charge à mi parcours. Plusieurs fois averti Curro Diaz arracha quelques muletazos avant d’occire l’impétrant d’une lame plate.

Daniel Luque distilla quelques bonnes véroniques face au second (N8,536kg) discret lors de ses deux assauts envers le lancier qui plaça la puya en arrière les deux fois. Tiers de banderilles calamiteux avant brindis à Raphaël Chaubet. Le maestro de Gerena débute par une tanda droitière pour fixer son adversaire, lui aussi possédant une bonne corne gauche mais juste de race et de forces. S’en suivent deux séries droitières de belle note avant une ultime tanda admirable de décision sans se mouvoir d’un poil. Passage gaucher agrémenté de quelques naturelles de haute facture avant final par luquecinas de grand écho. 3/4 de lame en arrière, efficace. Oreille.

L’andalou fixa le quinto (N190, 555kg) par une délicieuse entame capotera à base de véroniques cadencées. Bonne première rencontre avec la pièce montée, le toro s’employant avant deuxième rencontre du même acabit, le toro poussant avec beaucoup de cran. A noter l’excellent office du cavalier « El Patilla ». Luque brinda au public une faena brillamment débutée. Hélas l’astado se brisa les deux pattes avant, entraînant la chute depuis le palco d’un incompréhensible mouchoir vert. Revoir le règlement taurin avant de monter au palco serait la moindre des précautions. Devant l’incapacité du cornu de réintégrer les chiqueros celui-ci fut estoqué en piste.

Sortit en lieu et place un sobrero du fer d’El Torero (N47, 535kg) moins volumineux que le titulaire, devant lequel le torero de Gerena ne réédita pas ses prouesses capoteras. Deux doses homéopathiques de ferraille, sans style donc. Muleta en main le torero andalou va livrer un véritable récital débuté de la droite, touchant la profondeur par des muletazos ronds et doux, baissant la main opportunément face à un adversaire noble et bon collaborateur. Luque embarqua l’astado dans un ballet ambitieux et doux , d’une maîtrise presque insolente. Le passage gaucher fut une merveille de soin, avec huit naturelles de haute facture. Hélas la conclusion épée en main fut maladroite, deux pinchazos avant entière. Oreille généreusement accordée après pétition.

Luis David Adame tomba sur un manso de gala qui mit les freins dés sa sortie, fuyant devant le lancier avant d’aller faire valser le réserve, provoquant une chute du picador avant de finalement prendre les deux rations réglementaires en manso toujours. Tiers de banderilles chaotiques avec poses à la « sauvé qui peut ». Dans le dernier tiers le mexicain ne put qu’afficher ses ambitions face à un toro dépourvu de race. Quelques muletazos droitiers corrects, dans un ensemble long et morose. Entière basse et tendida fulminante. 

L’ultime (N100, 510kg) très armé mais à la caisse fine, fut salué par larga de afarolada de rodillas puis enchaînement de véroniques, chicuelinas et larga cordobesa. Deux piques sans style. Les débats en suivant ne soulevèrent pas l’émoi et pour cause, le Margé quasi invalide n’avait guère à offrir au torero mexicain qui tenta en vain de séduire.

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