Journée historique pour la tauromachie française avec la prise d’ancienneté à Madrid de la ganaderia audoise de Robert Margé qui a présenté ce jour dans la capitale du toreo un lot de toro digne du plus grand intérêt. De par sa présentation irréprochable autant que par le caractère et le jeu proposé par les toros des Monteilles.
Retour plus en détails avec les informations de Stéphan Guin présent sur place…
Robert et Olivier Margé avait amené à Madrid un lot de toros très bien présentés notamment les 2,3, 4 et surtout 5eme, les 1 et 6 d’un trapio légèrement inférieur. Surtout, une corrida présentant un intérêt constant tout au long de la course, de par le sérieux et la présence déployée. Meilleur le très bon cinquième, qui en des mains plus expérimentées aurait très certainement regagné les entrailles du vaisseau madrilène dépossédé de ses deux oreilles…
« Lelee », le toro auquel il revenait d’ouvrir la séance de faire entrer le fer audois dans l’histoire fut dévolu à Jose Fernando Molina qui confirmait l’alternative. L’astado s’employa sur deux piques correctement exécutées avant compétencia au quite, par chicuelinas, Molina répondant brillement à Borja Jimenez. Tercio de banderilles catastrophique avant une faena comprenant deux bonnes tandas droitières et beaucoup d’enganchones face à un toro doté d’une bonne corne gauche. Pinchazo hondo.
Le second, « Velasquez » fut bien salué à la percale par Borja Jimenez avant deux piques anecdotiques. Le sévillan débuta par le haut face à un animal à la charge vibrante, doté d’un bon tranco, mais manso et de peu de classe. Débute par le haut. Faena d’intérêt grâce au bonne manières du torero d’Espartinas , mais aussi le moteur et transmission du Margé malgré une mansedumbre avérée. Avec une conclusion plus efficace, le sévillan aurait pu prétendre à une récompense.
Le troisième « Vangogh » s’employa sous le fer puis déploya pas mal de qualités dans sa façon de charger, mais sortait un peu par le haut du muletazo. Bonne faena, bizarrement majoritairement droitière quand la gauche fut la meilleure corne. Une grande série à gauche avant manoletinas. Epée contraire. Pétition d’oreille non suivie d’effet à juste titre.
Le quatrième «Sesanne » dévolu Borja Jimenez avait davantage de classe que son premier client. Très bonne faena de l’andalou qui avec un très bon concept du toreo cherchait à allonger le muletazos, toréant par le bas avec un certain styme. Deux grandes séries sur chaque bord avant un excellent par manoletinas. Lame desprendida. Pétition à 50-50 assez justement non suivie d’effet.
Le quinto « Picasso » fut incontestablement LE toro de la course. Beaucoup humiliacion dès son entrée dans la cape d’un Espada pas vraiment décidé, timide face aux premiers assauts du Margé. Deux piques, préservée la 2. Mistral était un toro avec énormément de classe, qui poussait dans la muleta en chargeant par le bas et jusqu’au bout du muletazo. Trois très bonnes séries à droite, deux à gauche sans totalement exploiter les qualités du toro. Un toro de Madrid, de deux oreilles. Sur les bernardinas finales, le torero de Fuenlabrada fut sèchement pris, recueillant deux coups de cornes de 20 et 15cm. Ovation méritée à la dépouille de Picasso.
L’ultime « Mistral » pour Jose Fernando Molina, fut aussi le moins bon du lot mais malgré une mobilité et une fixité certaine l’animal humiliait peu. Le torero d’Albacete torea avec intelligence, avec application sans parvenir à toucher les travées.
FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA
Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. 6000 spectateurs environ. 6 toros de Robert Margé.
Borja Jimenez a brindé son deuxième combat au basketteur américain Dwight Howard (ancien des Los Angeles Lakers)
BORJA JIMENEZ : ovation après avis et vuelta après avis
FRANCISCO JOSE ESPADA : vuelta après avis et blessure
JOSE FERNANDO MOLINA (qui confirmait l’alternative) : silence après deux avis et silence
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