Il est de ces courses qui génère chez l’aficionados , cette adrénaline qui pousse ces hommes habillés de lumières à descendre dans l’arène. Une tension palpable qui a parcouru la matinée de bout en bout, accompagnant les trois novilleros du jour, courageux, pugnace, téméraires et dévoués. Les trois garçons, dans des conditions difficiles sont tous a mettre à l’honneur tant ils furent malmenés, victimes de plusieurs accidents avec plus ou moins de conséquences, parfois à bout de forces mais toujours avec beaucoup d’énergie et de détermination.

L’envoi de Pagès-Mailhan, bien présenté pour la catégorie de l’arène s’est avéré particulièrement compliqué, viril, certains avec du genio d’autre avec de la caste et de la bravoure. Meilleurs pour le toreo les cinquième et sixième, violents et agressifs les quatre autres. Des utreros, vifs et ardent à mon sens trop peu piqué pour certains exemplaires expliquant le développement des complications citées précédemment.

Dans ces conditions dantesques, c’est Manuel Perera, dont la carrière est dirigée par Juan Jose Padilla, qui s’est taillé la part du lion en coupant quatre oreilles dont deux du dernier novillo de l’envoi dévolu à Christian Parejo, blessé et admis à l’infirmerie pour une blessure à la jambe. Adam Samira souffrant d’une blessure au niveau du thorax et d’un coup violent au niveau de la jambe c’est lui aussi rendu à l’infirmerie du Palio à l’issue de son second combat.

Face au premier de la matinée, Adam Samira lidia par fuera un astado qui venait par l’intérieur à la cape avant de recevoir l’unique ration de fer réglementaire. L’arlésien du composer avec un animal au genio et à la violence palpable coupables de quelques derotes intempestifs. Le chef de lidia du jour égraina quelques mouvements de bon aloi sur la rive droite notamment, trouvant par moments l’ouverture avec énergie. Final par manoletinas accrochées avant entièrement basse et une kyrielle de descabellos, le novillo rendant son dernier à la limite du troisième avis.

Au quatrième, Adam eut fort à faire afin de tirer son épingle du jeu face à un animal lui aussi violent et incommode, trop peu piqué, en une unique rencontre en mode carioca et qui malmena le garçon dès l’entame muletera sous une pluie battante. Cueilli au sol sans gravité visible, le torero d’Arles mena un véritable combat face à un utrero qui vendit chèrement sa peau. L’arlésien se distingua sur une poignée de muletazos gauchers bien sentis. Échec répété au descabello après entière. Adam gagna ensuite l’infirmerie des arènes.

Réception contrariée pour Manuel Perera malgré quelques véroniques bien tracées avant une seule pique rectifiée. Trasteo accidenté et angoissant pour le protégé de Juan José Padilla cueilli spectaculairement à trois reprises par un astado encasté et parfois violent face au leurre. Le jeune torero a marqué les travées par son engagement et sa détermination face à un animal compliqué et dur sur l’homme. Les quelques muletazos extrait de la partition du garçon furent d’un tracé notable avant de parachever son acte par une lame contraire et une nouvelle rouste violente. Oreille de grande valeur. Christian rejoint ensuite l’infirmerie, d’où il ne ressortit pas.

Sous la pluie, le salmantin s’en alla attendre à porta gayola le quinto pour une larga cambiada de rodillas suivi d’un beau capoteo en gagnant le centre. Pique rectifiée, sans grand style. Débutée par rodillazos, la faena du jeune homme fut celle comprenant les meilleurs passages de la matinée face l’animal le plus maniable jusqu’ici. A bout de forces, et guidé depuis les tablas par le cyclone de Jerez est impressionnant de vaillance et d’entrega, dans un final dans un terrain réduit et conclu par entière au troisième envoi. Prestation créditée d’une oreille de poids.

Le salmantin, débarrassé de la chaquetilla eut à lidier l’adversaire dévolu à Christian Parejo et en l’absence d’Adam Samira admis à l’infirmerie pour une blessure au thorax. Manuel Perera fit admirer ses bonnes manières à la cape par véroniques et deux demies superbement ciselées. Dernier tiers de très bon niveau, brindé aux cuadrillas des compañeros tombés au champ d’honneur. Sûrement le trasteo le plus relevé de la matinée donné devant le meilleur novillo de l’envoi. Bonnes séquences gauchères au tracé agréable, soutenu en musique et trouvant un écho favorable sur les travées. Une belle prestation du jeune torero, molesté tout au long de cette matinale mouvementée qui a trouvé les ressources nécessaires pour aller couper les deux oreilles (généreuse la seconde) de cet ultime Pages-Mailhan primé d’une vuelta al ruedo posthume.

Christian Parejo déclencha quelques véroniques notables avant une seule rencontre, à mon avis défavorablement préservée face au groupe équestre. Brindée au public, la faena du biterrois d’adoption s’avéra elle aussi accidentée, le garçon se faisant brutalement soulever à deux reprises. Deux lourdes volteretas qui laissèrent des traces, le jeune homme étant visiblement touché à la jambe. Entre temps, le protégé de Thomas Cerqueira laissa couler de sa muleta quelques mouvements de correcte facture. Lame en place et oreille de bienveillance.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes du Palio, Istres. Novillada piquée «Trophée Pierre Pouly». 1000 spectateurs environ. 6 novillos de Pagès-Mailhan.

Présidence : Mr Roche accompagné de Mrs Giovanni et Cervantes

Poids des novillos: 440, 430, 432, 429, 435 et 422 kilos

Cavalerie Bonijol. 7 rencontres avec la cavalerie.

Les trois novilleros se présentaient pour la première fois en qualité de novillero avec picadors dans les arènes du Palio.

Adam Samira et Christian Parejo ont été admis à l’infirmerie des arènes, Adam Samira souffrirait d’une blessure au thorax et d’un possible coup de corne interne (en attente de confirmation). Christian Pajero souffrirait quant à lui d’une blessure à la jambe.

Vuelta al ruedo posthume accordée au novillo “Rebueno” n°895 de 422 kilosd né en mai 2018 sorti en sixième position.

ADAM SAMIRA (violet or) : silence après deux avis et silence après deux avis

MANUEL PERERA (azur et or) : oreille après avis, oreille après avis et deux oreilles

CHRISTIAN PAREJO (violet et or) : oreille et blessure.

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