C’est par quelques mots de bienvenue que Frederic Blanc, cheville ouvrière de cette Feria, a rendu hommage avec émotion au regretté Christian Coll, initiateur du Gala Taurin qui aujourd’hui porte son nom. Le paseo, conclu par une minute d’applaudissements en sa mémoire, se déroula devant une chambrée discrète (environ un quart d’arène) et sous une température caniculaire.

Un festival globalement entretenu, grâce notamment à la bonne tenue de la majorité du bétail. Quatre novillo, un toro et un eral, disparates de présentation, de tempéraments et de jeux offrant à l’ensemble des piétons l’occasion de s’exprimer avec mention aux pensionnaires de Margé (1) et Gallon (3) de meilleures conditions, le Jalabert (4) et San Sébastian (5) sous exploités, de moins de fond le Blohorn (2), noble et mobile l’eral de Jalabert sorti en dernière position.

Chez les piétons, on a pris plaisir à voir évoluer l’arlésien Jeremi Banti dans un rôle de titulaire. D’abord à la cape par véroniques puis chicuelinas marchées pour conduire le Margé vers le groupe équestre. Muleta en main, le torero d’Arles édita une faena plaisante, majoritairement droitière d’où émanèrent plusieurs séquences allurées. Conclusion par entière après pinchazo.

Borja Jimenez hérita d’un Blohorn manquant d’emblée d’un soupçon d’allant, et qui pécha ensuite pat manque de fond. Le torero andalou malgré son expérience ne sut jamais complétement remonter la pente devant un animal à la charge courte. Le sevillan distilla sur les deux bords une poignée de mouvements notables dans un ensemble manquant de son. Oreille après entière en place.

Incontestablement, la palme est allée au nîmois Tibo Garcia, auteur de la meilleure faena de la soirée devant un toro de Gallon, plus charpenté que le reste de la bande et âgé de 5 ans. Après quelques bons capotazos de réception et deux piques préservées, Tibo Garcia proposa un trasteo complet, imprimant le rythme idoine à la charge du Gallon dont la noblesse infinie compensa un manque de forces avéré. Sur les deux bords, le nîmois distilla de profonds muletazos avec un certain style, totalement en phase avec les possibilités de son opposant. Final alerte par manoletinas avant demi-lame et un grand coup de descabello.

D’un format plus modeste, le Jalabert sorti avec le dossard numéro 4 vit se dresser sur sa route El Galo qui après une correcte réception capotera, posa lui-même les bâtonnets pour un résultat inégal. La faena qui s’en suivie fut de peu d’échos, le franco-mexicain toréant marginalement un animal qui aurait mérité meilleur traitement.

Même sanction ou presque pour Rafael Gonzalez, qui débuta bien à la cape comme à la muleta devant un San Sebastian qui sans être le toro de la course n’afficha pas de mauvaises manières. Le torero madrilène dessina plusieurs muletazos de bon gout avant de perdre peu à peu le fil.

Un peu de fraicheur enfin avec la prestation de la jeune promesse portugaise Tomas Bastos qui affronta un eral de Jalabert, noble et mobile. Le jeune becerrista lusitanien varié à la cape, banderilla lui-même avant d’offrir au conclave une faena alerte, et jonchée de plusieurs séquences stylées sur les deux bords. Seule une conclusion perfectible limita la récompense en une oreille d’encouragements.

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