BELLEGARDE (30.03.2025) - A IÑIGO NORTE le IXeme Trophée Sébastien Castella...

Le novillero Iñigo Norte, succède à son frère Julio Norte et remporte ce dimanche 30 mars, la neuvième édition du Trophée Sebastien Castella au terme d’une novillada sans picador très entretenue, notamment grâce à la présence et au jeu proposé par les pupilles de Roland et Rafael Durand.

Depuis le Mas du Vieux Capeau, les Durand avaient conduit vers Bellegarde, six exemplaires bien présentés, aux tamaños allant à mas, gachitos pour la majorité et tous plus ou moins animés de beaucoup de mobilité et de transmission. Si les 1 et 6 furent supérieurs en tout, les 4 et 5 sont également à retenir, les 2 et 3 plus mansitos et abruptes dans leurs assauts.

Invité ingrat de ce week-end taurin, le vent qui aura pas mal conditionné les faenas des jeunes toreros, occasionnant parfois quelques accrochages sans gravité.

Brillant, le 1^er novembre dernier du côté de Fourques, le nîmois Clovis revenait dans le Gard avec la ferme intention de lancer sa temporada française. Trois largas cambiadas de rodillas à réception de l’excellent premier, embarqué ensuite dans un capoteo dynamique. Superbe intervention au quite de Pablo Sanchez qui cisela deux chicuelinas et de tafalleras de belle note. Tercio de banderilles à charge de Clovis qui fut ovationné. Le protégé de Thomas Dufau donna le ton de ses intentions par une entame muletera les deux genoux dans le sol avant poursuite droitière d’un bon niveau. Face à la transmission et au rythme imposé par le Durand, Clovis connu plus de difficultés à contenir les assauts du cornu à gauche. Retour à droite pour des échanges d’un meilleur ton avant une dernière ligne droite plus décousue, voltereta inclue. Bernardinas finales avant bajonazo puis entière longue d’effet. Silence pour Clovis et applaudissements nourris au porteur du numéro 36.

Le natif de Nîmes ouvrit ensuite son compteur face au cuarto, très mobile et exigeant dans l’étoffe. Bonne entame arodillada qui réveilla les travées avant que le gardois ne poursuivre son œuvre dans un labeur majoritairement droitier, relevé par quelques derechazos de valeur, donnés en baissant progressivement la main. Faena enjouée et qui fut bien accueillie par des étagères parfois un poil frileuses aux efforts fournis par la terna. Lame entière, portée en arrière. Oreille et palmas au Durand.

Venu d’Almeria et dirigé depuis le banc de touche par le maestro Ruiz Manuel, Pablo Sanchez, nouveau venu dans la catégorie a démontré de bien belles manières dès son intervention au quite devant le premier de Clovis puis dans l’execution d’un notable travail muletero devant son premier opposant. Un animal avec du coffre et du moteur qui demandait aplomb et précision. Pablo Sanchez termina par trouver la distance idoine en fin de parcours malgré plusieurs avertissements sans frais. Hélas ¾ de lame longue d’effet un coup de descabello firent s’envoler tout espoir de trophée.

Le quinto avait de l’allant, de la promptitude ainsi qu’un soupçon de vice. Pablo Sanchez le toréa agréablement sur les deux mains, avec une préférence personnelle pour les échanges droitiers d’un meilleur calibre. Lorsqu’il se confia davantage, le novillo redoubla de puissance dans la muleta de l’andalou qui fut très sèchement cueilli par trois fois. Secoué et amoindri, le garçon ne renonça jamais, mais hélas, une vilaine lame traversante vint conclure l’affaire et fit s’évaporer une oreille crânement gagnée.

Frère de Julio, lauréat de l’édition 2024, Iñigo Norte débutait lui aussi vêtu de lumières. Le salmantin aura laissé une belle impression d’ensemble au public gardois grâce à sa volonté et une belle idée du toreo. Il hérita en premier lieu du novillo le plus compliqué de l’envoi, vif et brut dans des charges pas toujours très claires. Iñigo Norte le contient bien sur la rive droite avant d’être plus en difficulté sur la rive opposée où le garçon essuya plusieurs avertissements sans conséquences. Final par bernardinas ajustées, double pinchazo et quasi entière.

Devant l’ultime, le novillero de Salamanque eut davantage l’occasion de briller. D’abord avec la percale puis muleta en main. Guidé depuis les tablas par son matador de père, Julio Norte, le jeune torero déplia une tauromachie ample, allurée et posée, obtenant les faveurs du public sur plusieurs séquences droitières des plus abouties face à un novillo mobile et aux charges vibrantes. Final plus décousu avec accrochage sans gravité. Lame un poil tombée. Oreille et applaudissements au bon Durand.