Alternative réussie pour le jeune torero portugais Duarte Fernandes qui sort par la grande porte aux côtés de son oncle Rui, et d’un Diego Ventura intraitable et crédité des trophées maximum face au cinquième toro de la matinée.

Une corrida de rejon matinale donnée devant une demi-arène, sous un soleil de plomb. Tenue goyesque, piste et burladeros décorés comme la veille au soir par l’artiste Diego Ramos et dans les chiqueros, six exemplaires de Los Espartales. Tous bien présentés, haut, ronds et lourds pour certains, l’ensemble offrit un très bon jeu face aux cavaliers qui chacun avec leur style offrirent une matinée de haut vol.

Moment de grande émotion lorsque, ému aux larmes, Rui Fernandes transmit le rejon de castigo à son neveu Duarte Fernandes afin de lui conférer l’alternative. Une entrée dans la cour des grands réussie pour le benjamin de l’affiche qui coupa l’oreille du toro de la cérémonie, maniable et prompt face à la cavalerie lusitanienne et les superbes Artista et Libano. Faena structurée, un poil scolaire mais relevée par d’intenses passages banderilles en main avant rejon de muerte en place, décisif dans l’acquisition du premier trophée de la course.

Rui Fernandes, se montra valeureux, allègre et convaincant face à son premier Los Espartales. Le cavalier portugais cita de loin son adversaire, maniable et noble. Remarquable tiers de banderilles monté sur l’équidé Quiebro. Une conclusion efficace avec les instruments fit tomber un mouchoir du balcon présidentiel. Rui Fernandes doubla la mise face au quatrième. Une oreille véritablement de poids, glanée au prix d’un engagement sans équivoque et face à un animal véloce, prompt et incisif aux trousses des équins, mais primé d’une vuelta posthume exagérée. Grande ambiance lors du passage banderilles courtes en mains sur le sublime El Dourado.

Le grand triomphateur de cette corrida dominicale demeure incontestablement Diego Ventura qui arborait une chaquetilla noire sublime et brodée d’une croix de Camargue. S’il se montra imprécis dès les farpas de réception face au troisième, le jinete luso-espagnol se repris de fort belle manière banderilles en main monté sur ses exceptionnelles montures Velazsquez et Lio. Inspiration typiquement andalouse de la chanteuse Ana de Caro qui interpréta une saeta en l’honneur du rejoneador numéro un mondial qui se vit refuser la pose des banderilles courtes par un palco présidentiel un tantinet bougon. Mais le jinete établi à La Puebla del Rio ne s’en laissa pas compter et allait ensuite faire exploser le cirque face au cinquième toro, brave et honoré lui aussi d’un tour de piste posthume. Trophée maximum pour un Diego Ventura survolté, exceptionnel de maitrise et de panache après un début délicat car se faisant souvent toucher ses montures. Défilé de chevaux vedette, Bronce, Nazari et Fabuloso, un futur crack. Nouvelle intervention au chant de la belle Ana de Caro . Une interprétation poignante, viscérale, à vous en faire dresser les poils sur les bras. Rejon de muerte en place. Deux oreilles et la queue.

Difficile pour le jeune Duarte Fernandes de passer après une telle démonstration de force. Le garçon mis de l’entrain et signa quelques figures remarquables notamment sur le cheval Chanel face à un bon sixième toro. Rejon en place et oreille synonyme de Grande Porte pour le vainqueur du Rejon d’or 2019 à Mejanes, celle-ci partagée avec ses deux illustres compagnons de cartel et le mayoral de Los Espartales.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA DE REJON

Arènes d’Arles. Feria des Prémices du Riz. Environ 5000 spectateurs. 6 toros de Los Espartales.

Organisation : LUDI Arles Organisation

Présidence : Mlle Para assistée de Mlle Pagès et Mr Gueyraud.

Poids des toros : 530, 540, 545, 535, 550, 540.

Le rejoneador Duarte Fernandes a reçu l’alternative devant le toro « Hiervabuena » n°26 né en avril 2017 de 530 kilos.

Vuelta al ruedo au 4 eme “Colombiano” n° 38, né en janvier 2017 de 535 kilos et au 5eme « Perdido » n°18, né en mars 2017 de 550 kilos.

RUI FERNANDES : oreille et oreille

DIEGO VENTURA : silence et deux oreilles et la queue

DUARTE FERNANDES : oreille et oreille

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