Vainqueur du Rejon d’Or à Méjanes en 2019, le rejoneador portugais Duarte Fernandes prendra l’alternative dimanche matin à 11h en présence de son oncle Rui Fernandes et du numéro mondial de la catégorie Diego Ventura. A quelques heures de franchir un cap des plus importants de sa jeune trajectoire, le cavalier lusitanien m’a accordé un entretien dans lequel il évoque ses ambitions, sa relation avec Diego Ventura où les souvenirs de son triomphe au Rejon d’Or.

Sol y Sombra : Duarte, tu es né dans une famille très liée à l’art du rejoneo. Cela a été une évidence pour toi d’embrasser cette profession ?

Duarte Fernandes : Depuis tout petit j’ai vu mon oncle (Rui Fernandes) toréer, et j’ai très vite voulu le suivre et l’accompagner. En réalité j’ai été pris de passion très vite par les chevaux, par l’art du rejoneo et c’est vrai qu’avoir dans ma famille un torero à cheval d’un tel niveau a beaucoup facilité mon évolution, mon adaptation. J’apprends beaucoup de mon oncle, il est mon maestro car il apporte beaucoup de professionnalisme dans ma préparation, me corrige et exige énormément d’implication dans le travail quotidien.

SyS : Comment te sens-tu à l’approche de ce jour si particulier qu’est celui de l’alternative ?

DF : Je me sens très bien, content, plein d’espoir et d’envie, mais un peu anxieux tout de même avant cet évènement qui est le plus important de ma carrière. Je me concentre, auprès de mes chevaux et me prépare afin de montrer à l’aficion française le meilleur de moi-même. L’alternative est une journée forcément très spéciale, unique dans la carrière d’un torero. Un jour que l’on ne peut oublier. Il faut travailler sans cesse, dédier tout son temps à la profession. Mais l’alternative n’est pas une finalité, bien au contraire car il reste ensuite beaucoup de chemin. L’après est tout aussi important, voir plus que l’avant. Chaque jour il faut apprendre, engranger de l’expérience et le transmettre au public.

SyS : Nous t’avons vu à Mejanes le 17 juillet dernier, et dernièrement tu as connu de beaux triomphes en Espagne. Comment se passe ta temporada ?

DF : Ma temporada se passe très bien ! J’ai toréé sept corridas, les dernières hier et avant-hier et je suis sorti en triomphe quasiment chaque après-midi. Je me sens très bien. Il fallait que j’arrive à Arles dans les meilleures conditions. Lors de mes dernières sorties j’ai pu triompher, mais surtout ressentir la pression du public et ainsi gagner en confiance.

SyS : Tu n’es pas un inconnu pour le public arlésien car tu as remporté le Rejon d’Or en 2019 à Méjanes. Quel souvenir gardes-tu de cette journée ?

Mémorable ! Cette journée est l’une des plus belles qu’il m’ait été donné de vivre ! Une journée très spéciale pour moi. Toréer cette corrida mythique du Rejon d’Or, en l’honneur de Diego Ventura, en être déclaré vainqueur et associer mon nom aux plus grands rejoneadores de l’histoire est quelque chose de très fort, que tu ne peux pas oublier.

SyS : Tu seras accompagné ce dimanche par Diego Ventura, qui est le rejoneador numero 1 mondial. Quelles sont vos relations ?

DF : Nous avons une excellente relation. Nos familles se connaissent depuis très longtemps. Diego a une grande relation avec mon oncle Rui. Il y a beaucoup de respect entre nous, Diego fait en quelque sorte un peu partie de la famille. Il m’aide beaucoup, me donne des conseils et me parle énormément. En dehors du ruedo, il m’apporte aussi beaucoup de par son comportement et son professionnalisme. Il est un véritable modèle que je veux suivre.

SyS : Comment pourrais-tu définir ton style de tauromachie ?

DF : En réalité, il y a très peu de temps que je suis en activité … Définir un style serait un peu présomptueux. Ce que je recherche avant tout c’est ce toreo risqué, qui transmet de l’émotion, toréer de face.

SyS : Au lendemain de cette alternative, un nouveau chapitre va débuter pour toi. Quels sont tes objectifs.

DF : Mon premier objectif c’est de triompher dimanche à Arles et de montrer le meilleur de moi-même à ce public qui est très connaisseur dans l’art du rejoneo. Ensuite comme beaucoup de jeunes toreros comme moi, de pouvoir toréer le plus possible, intégrer de grands cartels afin d’évoluer et faire ma place dans cette profession si difficile. Bien entendu fouler le sable des arènes les plus importantes comme Madrid, mais surtout Lisbonne qui est l’arène la plus importante de mon pays et l’un des temples du rejoneo….

Share This