Cette première et unique novillada du cycle isidril convoqué par la Casa Matilla a été tristement marqué par la grave blessure du novillero Manuel Perera. Le protégé de Juan Jose Padilla a été pris de manière terrifiante au moment de porter l’épée recevant un très grave coup de corne dans le ventre. Immédiatement évacué vers l’infirmerie de la plaza, dans l’angoisse générale, les première nouvelles assuraient le garçon “hors de danger”… Dans l’attente d’un “parte medico” officiel…

Auparavant, Manuel Perera s’était montré à la hauteur d’un très bon novillo d’El Freixo, noble et pourvu de beaucoup de classe, salué par saltilleras à la porte des chiqueros puis le toréant de fort belle manière dans une faena rondement menée et dans un esprit novilleril rafraichissant comprenant d’agréables passages sur les deux rives, les plus aboutis sur la droite. Après le dramatique accident au moment de vérité, la cuadrilla du jeune torero promena une oreille méritée.

Tomas Rufo s’est rappelé au bon souvenir de la capitale, pratiquement deux ans après son triomphe et une sortie à hombros par la grande porte de Las Ventas. Le novillero dirigé par Pablo Lozano quitte le Palacio Vistalegre avec trois oreilles dans l’esporton après deux faenas de haute volée face à deux exemplaires du Freixo méritant largement la mention. Le premier possédait beaucoup de fixité et de rythme et permis au torero de Toledo de le toréer admirablement et notamment de la main gauches pour une poignée de tandas sublimes. Un premier acte primé d’un oreille avec pétition de la seconde à la suite d’une entière fulminante. Le toledano se fit applaudir lors de la réception cape en main du quinto, un novillo bien roulé et doté de beaucoup de classe dans ses embestidas. Tomas Rufo en profita pour “aprovechar” les bonnes conditions de son opposant et instrumenta une faena sublime, au tracé harmonieux sur les deux “pitones”, toréant pas le bas avec une maitrise et un charisme prouvant que le garçon est prêt à passer à l’escalafon supérieur. Conclusion par entière en place et d’effet rapide. Deux oreilles incontestable.

Antonio Grande a coupé une oreille du premier de l’envoi, un novillo noble, mobile et qui transmis beaucoup dans l’étoffe du chef de lidia du jour. Antonio Grande proposa une faena ambidextre de bonne facture débutée les deux genoux dans le sable, dans un corte classique et conclu par manoletinas puis espadazo. Une oreille avec pétition de la seconde qui aurait été un poil généreuse. Le quatrième de l’envoi n’afficha pas les même velléités que son frère sorti précédemment. Avec un bagage technique étayé et sûr, Antonio Grande proposa un trasteo correct et comprenant quelques mouvements méritoires sur les deux bords avant de conclure efficacement. L’ultime, lidié en lieu et place de Manuel Perera, le plus sérieux de l’envoi fit baisser la bonne note globale des six pupilles du maestro El Juli. Un animal manquant de caste et de noblesse face auquel Antonio Grande édita une prestation proprette mais qui ne passa pas la rampe.

Corrida diffusée en direct sur Plaza Toros TV // Photos Luis Sanchez Olmedo
FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA
Palacio de Vistalegre, Madrid. Feria de San Isidro. 6 novillos de El Freixo, propriété d’El Juli, bien présentée noble, avec du rythme et de la mobilité offrant un très bon jeu dans l’ensemble, hormis le sixième fade et de peu de jeu.
Salut des banderilleros Zamorano et Fernando Sanchez au cinquième
ANTONIO GRANDE: oreille, ovation et ovation avec celui estoqué en lieu et place de Manuel Perera
TOMAS RUFO: oreille et deux oreilles
MANUEL PERERA: oreille et blessure
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