Jorge Martinez et Christian Parejo ont coupé ce samedi matin au Palio les deux seules oreilles d’une novillada matinale globalement décevante, ternie par le comportement des novillos andalous du maestro Espartaco qui fut complété par un Jalabert Frères (5) qui fut de loin le meilleur animal de la matinée.
Un lot de novillo inégal en tout, d’abord en présentation passant du gacho (3) au très laid cornicorto (4), jusqu’aux plus charpentés 5 et 6. Puis par le comportement. Maniables les 1, 2 (le plus investi sous le fer) et 3, certains développant davantage de genio que de bravoure, infumable le 4 et très difficile l’ultime. Pour la faire courte, c’est le Jalabert remplaçant de dernière minute, qui sauva la matinée en se montrant plus abordable que la majorité de la troupe, bravito et noble à condition de faire les choses avec précision.
L’ordre de la course fut changé, pour permettre à Christian Parejo de rejoindre en avion « coucou » Palos de la Frontera afin de participer à la finale du Circuit des Novilladas d’Andalousie. C’est donc le chiclanero qui donna le coup d’envoi de ce rendez-vous matinal, qui se déroulait sous un cagnard assommant l’arène provençale garnie de moitié. Le protégé de Thomas Cerqueira édita face à un animal noble mais de peu de transmission, une faena correcte, alternance irrégulière de hauts et de bas. Les meilleures séquences furent ajustées sur la rive gauche, entrecoupées de deux volteretas sans gravité apparente. Conclusion par entière d’effet rapide et oreille généreuse. Son second, ramassé, disgracieux et cornicorto pris la fuite devant la cape du chiclanero. L’astado, en véritable manso perdido obligea le picador a franchir la ligne puis a partir à ses trousses pour deux refilons et une pique très appuyée. Devant une opposition aussi fade, Parejo ne put pleinement s’exprimer et arracha une poignée de muletazos à cette mauvaise graine d’utrero, qui réservé et violent coupait systématiquement ses charges. Le garçon en fit les frais au prix d’une lourde voltereta sans conséquences puis liquide l’impétrant d’une entière au troisième voyage.

Jorge Martinez est le novillero qui m’a le plus séduit ce matin, grâce à un très bon concept du toreo que le protégé de Ruiz Manuel mis en application d’abord devant le second. Un novillo peu évident à consentir, animé d’une certaine dose de genio. Le jeune torero s’appliqua et dessina plusieurs tandas au tracé harmonieux, avec notamment une demi-douzaine de naturelles notables. Un espadazo sin puntilla libéra un mouchoir mérité. Son second de Jalabert Frères, poussa brièvement lors de l’unique rencontre avec la cavalerie. Quite par chicuelinas très réussi avant entame muletera soignée, suivie d’une bonne première série sur la diestra. Le temps de quelques minutes, l’ibérique sembla quelque peu perdre le fil de son labeur, dominé par un animal exigeant et doté d’un certain fond de bravoure. Puis Jorge Martinez se repris et instrumenta une fin de faena de bonne note, puis final par bernardinas. Échec avec les armes en quatre tentatives avant entière.

Raquel Martin, passa quant à elle une matinée bien indélicate. On ne lui en tiendra guère rigueur car la salmantine ne toréait la que sa 3eme novillada piquée, mais la protégée de Cristina Sanchez passa quelques peu à côté des possibilités offertes par le troisième. Un novillo noblote, qui demandait à être davantage compris et dominé. La benjamine du cartel signa quelques passages corrects sur les deux bords dans un ensemble d’intensité inégale, voire brouillon par moments. Entière tombée et trois coups de verdugillo. L’ultime, le plus charpenté et armé des 5 Espartaco lui infligea une lourde voltereta alors qu’elle tentait de le fixer au centre. Deux piques, appuyées les deux fois n’empêchant pas le fauve de mettre en échec une cuadrilla aux abois. Raquel Martin eut le mérite ne pas vouloir rompre devant les assauts criminels de son adversaire, violent, coupant ses charges à mi-chemin et déclenchant des coups de tête meurtriers. La torera de Salamanque frôla plusieurs fois l’accrochage mais fit preuve de vaillance avant d’en finir son sans mal.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA
Arènes du Palio, Istres. Feria 2022. Novillada de la jeunesse et de la mixité. 6 novillos de Espartaco.
Présidence :
Cavalerie :
La novillera Raquel Martin se présentait au Palio. La ganaderia Espartaco effectuait sa présentation dans le sud-est.
JORGE MARTINEZ :
CHRISTIAN PAREJO :
RAQUEL MARTIN :
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