Valeur sûre de l’escalafon novilleril, le novillero extremeño Jose Rojo, est à l’affiche de la novillada de Dolores Aguirre ce dimanche à l’occasion des Fêtes de la Madeleine à Beaucaire. Auteur d’une temporada 2022 particulièrement satisfaisante avec notamment trois paséos à Las Ventas, le torero de Trujillo a bien voulu m’accorder un peu de son temps en pleine préparation de ce rendez-vous de taille !

Sol y Sombra : Bonjour Jose, dimanche se profile l’une des novilladas toristas de plus attendue de la temporada française, avec un fer de légende, celui de Dolores Aguirre. Comment abordes-tu cette course ?

Jose Rojo : C’est une novillada très importante à un moment très important de la temporada. Je suis très motivé, plein d’envie. Envie de tout donner comme toujours avec l’intention évidemment de pouvoir m’exprimer et toréer comme je le ressens.

SyS : Quelle expérience as-tu de ce fer ?

JR : Je n’ai jusqu’à ce jour encore jamais toréé le bétail de cette ganaderia légendaire, ni en novillada, ni même en tentadero. Toréer les Dolores Aguirre, c’est un vrai défi ! Un défi que tout le monde ne peut accepter…

SyS : Tu as réalisé une belle temporada 2022 et 2023 semble partie sur un bon rythme. Comment juges-tu ton évolution ?

JR : Oui, 2022 a été une grande temporada et 2023 se déroule pour le moment plutôt bien. Je dirais que j’évolue bien, sans bruler les étapes, je me sens bien. J’ai les idées claires et je sais quel est le message que je souhaite faire passer en piste !

SyS : Depuis tes débuts tu as toréé 4 fois à Las Ventas dont 3 en 2022. C’est une arène où tu te sens bien ?

JR : Je dirais que je m’y sens bien, entre guillemets si je peux dire puisque c’est une arène avec énormément de pression, beaucoup de responsabilités avec la nervosité qu’un paseo dans une arène de cette catégorie implique. Mais malgré tout c’est une arène qui me convient et dont j’espère fouler le sable encore de nombreuses fois…

SyS : Commen décrirais-tu ton concept du toreo

JR : Je dirais : un torero avec de la personnalité. Différent. Mais avec du pouvoir. C’est ainsi que je pourrais me définir : poderoso et différent.

 SyS : En France notamment, tu te retrouves le plus souvent face à des novilladas à caractère toristas. Est-ce un créneau dans lequel tu souhaites t’inscrire dans la durée ?

JR : Honnêtement, je ne me sens pas spécialement comme un torero à caractère « torista ». A vrai dire, le « caractère » de la course m’importe peu, car mon souhait premier, celui qui m’anime au plus profond c’est de réussir, de triompher et de donner satisfaction au public, que ce soit en France, en Espagne ou ailleurs !

SyS : Devant quel type de toro te sens-tu le plus à même de t’exprimer ?

JR : Je pense que je suis aujourd’hui capable de pouvoir m’exprimer avec tous types de toros. A vrai dire, j’ai tous les toros en tête. Celui qui bouge, celui qui embiste avec de la caste, le noble, le difficile, le faible ou l’arrêté ! Mais si je devais n’en élire qu’un seul, je dirais un toro qui charge par le bas, avec lenteur et classe pour me fondre avec lui !

SyS : Comment vas se dérouler la suite de ta temporada ?

JR : Je ne sais pas, je prends la temporada course après course. Je m’entraine comme une bête et me donne toujours à 200% devant les toros. Ce que je sais, c’est que si je continue sur ce rythme, ou encore mieux, tout se passera bien pour moi !

SyS : Après six années quasiment en novillada piquée, l’heure de l’alternative n’est-il pas bientôt venu ?

JR : Bien sûr, l’alternative est dans l’esprit de tous les toreros qui en rêvent. Mais, mes apoderados et moi ne sommes pas pressés. Je préfère me forger « a fuego lento » plus que d’aller trop vite, de brûler les étapes et commettre des erreurs…

SyS : Un cartel rêvé ?

JR : C’est un choix difficile ! Il y a beaucoup de toreros que j’admire énormément, retirés ou en activité. Il y en a tellement. Je pourrais imaginer des centaines de cartels pour un jour comme celui-là. Mais si je ne devais en retenir qu’un seul je dirais Paco Ojeda et Joselito.

SyS : Comment as-tu été initié à la tauromachie ?

JR : Mon grand-père, Jose Romel était novillero et les toros ont toujours été présents chez moi. Le gusanillo, il est là depuis toujours. Mais en définitive c’est mon père qui m’a définitivement mis le pied à l’étrier en me conduisant un jour à la finca du maestro Joselito à San Juan de Piedra Alba un jour où il tientait. C’est grâce à mon père que ce jour-là j’ai su que je voulais être torero.

SyS : On dit souvent que la France et l’Espagne sont deux pays différents sur le plan taurin. Qu »’en penses-tu ?

JR : En vérité, je ne vois pas tellement de différences, je dirais qu’en France, le public est parfois un peu plus froid, plus exigeant. Mais c’est un public avec une grande éducation taurine, et lorsque le torero fait les choses bien, avec sincérité et vérité alors ce public est capable de le voir. J’aime la France, comme l’Espagne et j’ai envie de démontrer ce que je suis et de rendre heureux les public français et espagnols avec ma tauromachie !

Merci Jose et Suerte ! (Crédit photos Julie Brouqueyre / Plaza 1)

CURRICULUM VITAE

Jose Javier Rojo Sanchez

Né le 5 décembre 1997 à Trujillo (Caceres)

Débuts en novilladas piquées : le 1er septembre 2017 à Sacedon (Guadalajara), corrida mixte aux côtés de Juan Bautista et Curro de la Casa, novillos de Cayetano Muñoz (deux oreilles et deux oreilles et la queue)

Présentation à Madrid : le 3 avril 2022, aux côtés de Carlos Olsina et Daniel Barbero devant le novillo «Fabiolo», Nº 5, colorado, de 485 kg de Sanchez Herrero (blessure et ovation)

Présentation en France : le 1er Mai 2022 à Aire-sur-l’Adour, aux côtés de Manuel Diosleguarde et Isaac Fonseca, novillos de Hoyo de la Gitana (silence et vuelta)

Escalafon 2022 : 7eme, 21 novilladas, 20 oreilles et une queue

Apoderados : Jose Diaz et Clément Albiol

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