Pour sa présentation à Arles qui coïncidait avec ses débuts en novillada piquée, le novillero saintois Victor Clauzel « Victor » a laissé une bonne impression au public arlésien, qui remplissait d’un quart seulement, les travées de l’amphithéâtre, la faute d’une météo peu engageante.

Peu engageante mais finalement clémente puisque cette novillada d’ouverture a pu se dérouler dans d’excellentes conditions, seulement contrariées par un vent très présent et violent.

Pour l’occasion, l’empresa locale avait choisi six novillos provenant de ganaderias françaises. Six novillos très bien présentés, plus fin l’ultime de Pagès-Mailhan, et correctement armés. Pas grand-chose à relever des combats sous le fer, tous y allant sans broncher mais peu s’y employèrent avec entrain. Dans le dernier tiers, les quatre premiers offrirent des options limitées, avant que ne déboulent d’abord le San Sebastian qui fit un passage remarqué dans le callejon, par l’arrière du burladero puis qui démontra une grande classe dans la muleta, puis le Pagès-Mailhan, vibrant et prompt, qui aurait mérité un peu plus de métier et que l’on ferme les fenêtres !

Honneur aux nôtres avec Victor, qui débutait devant un jabonero de Cuillé, bien roulé et salué agréablement à la cape avec un bel enchainement de véroniques, chicuelinas et larga cambiada de rodillas. Préservé sous le fer, le Cuillé fut consenti assez intelligemment par Victor, embêté par le vent mais qui dégaina une poignée de naturelles bien senties, puis un changement de main subtil. Pinchazo, estoconazo et oreille largement réclamée.

L’ultime, de Pagès-Mailhan qui dégonda le picador à la première séance, aurait pu être le novillo de la matinée. Prompt et doté d’une belle transmission, le pupille des Jasses de Bouchaud aurait mérité que le vent nous laisse profiter d’une belle rencontre avec le saintois. On vit une bonne entame arodillada dont en pensait quelle donnerai le ton, puis deux bonnes séries sur chaque main avant que le vent ne s’en mêle, avec force. Victor tenta de remonter la note, ce fut parfois brouillon, mais toujours fait avec volonté. Entière atravesada après pinchazo, descabello et vuelta.

Tomas Bastos est de loin, le torero le plus « fait » du trio piéton de la matinée. Le lusitanien débuta devant un Chaubet format supérieur, qu’il salua d’un capoteo bien mené. Deux piques sans style, le novillo accuse le coup, se reprend brièvement aux banderilles avant de rapidement s’essouffler dans la dernière ligne droite. Bastos allonge, sans grand intérêt. Entière sin puntilla.

Avec le bon quinto, de San Sebastian, le torero de Villafranca de Xira signa la meilleure prestation de la matinée. Le novillo de Fontanes rentra fort dans le matelas, et accusa un peu le coup d’un passage remarqué de l’autre côté des tablas. Bastos le réoxygéna aux banderilles, puis l’embarqua dans plusieurs séquences de grande note. Le portugais conjugua la classe du San Sebastien au presque parfait dans plusieurs séquences a camara lenta tout en relâchement, gagnant la profondeur avec du temple et pas mal de justesse. Faena longue de laquelle ne décrocha jamais « Incitador » avant conclusion par lame verticale. Oreille et applaudissements au novillo.

Javier Zulueta m’a confirmé l’idée que je m’en étais fait, à savoir que ce garçon n’a pas grand-chose à dire. Certes, il n’hérita pas des adversaires les plus animés de la troupe, mais il se montra prudent, parfois surfait et s’est empêtré dans des combats qui n’avaient pas lieu d’être. Il est enfant du Baratillo, de Séville, et donc bien vendu, surement trop…

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes d’Arles. Feria de Pâques. ¼ d’arène. Ciel voilé, vent violent. Novillos de Jalabert, Raphael Chaubet, Cuillé, Gallon, San Sebastian et Pagès-Mailhan.

Présidence : Mr Kugener assisté de Mr Giani et Mr Bremond

Cavalerie Bonijol. 12 rencontres.

Victor débutait en novillada piquée, Javier Zulueta et Tomas Bastos se présentaient à Arles.

La ganaderia Chaubet débutait en novillada piquée

JAVIER ZULUETA (azur et or) : silence après un avis et silence

TOMAS BASTOS (souris et or) : vuelta et oreille

VICTOR (bleu de France et or) : oreille après un avis et vuelta après un avis

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