La Maestranza avait presque fait le plein pour ce dernier épisode de la Feria de Abril. Une ultime corrida sous forme de défi pour Manuel Escribano qui avait décidé d’affronter seul six toros de Miura. Une première depuis 35 ans et le solo face aux toros de Zahariche d’Espartaco en 1987.

Dans son ensemble, la corrida manqua cruellement de relief, la faute principalement aux toros à la devise verte et rouge, dont la grande majorité s’avéra dépourvue de caste, de fond comme de forces. Manuel Escribano se montra remarquable de professionnalisme et d’entrega, saluant trois de ses six adversaires à porta gayola et se faisant le protagoniste de quelques tercios de banderilles particulièrement brillants dont un partagé avec Fernando Sanchez et José Chacon.

La lumière est finalement venue du cinquième combat de l’andalou face à un Miura au trapio discutable pour une arène de première catégorie. Un animal discret sous le fer mais qui se révéla noble face au leurre malgré son manque de caste. Manuel Escribano édita la meilleure faena de la soirée, profitant de la profondeur de charge et du parcours de son adversaire pour proposer en musique une œuvre bien ficelée et meilleure en tracé sur la rive droite. Faena courte mais particulièrement intense qui fut conclue par une lame tombée et légèrement basse, d’effet fulminant. Oreille réclamée puis forte pétition populaire non suivie quant à l’obtention d’un deuxième trophée. Vuelta fêtée et remontrances du respectable envers le balcon présidentiel.

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Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballeria de Séville. Feria de Abril. 3/4 d’arène. 6 toros de Miura.

MANUEL ESCRIBANO: ovation, ovation, silence, silence, oreille et ovation.

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