Il y aura donc bien eu des toros à Saint-Gilles en 2020…

Alors que les portes des arènes Emile-Bilhau étaient vouées à rester closes en cette temporada 2020 tardivement débutée mais qu’il tarde à beaucoup de clore rapidement en espérant que 2021, rêvons toujours, soit de bien meilleur ton. C’était sans compter sur la volonté de l’équipe municipale et son fer de lance Benjamin Guidi, logiquement ovationné à l’invitation de Pierre-Henri Callet, pour son implication et la détermination sans bornes mise dans la préparation de cette journée placée sous le signe de la convivialité.

Ce sont donc un petit milliers d’aficionados qui s’étaient donné rendez-vous ce dimanche sur les travées de l’enceinte saint-gilloise, pour une fiesta campera de belle tenue, donnée sous un ciel changeant. En totale convivialité donc puisque ce jour point de palco présidentiel, pas plus que paseo, ni changement de tiers ni avis, les récompenses étant octroyées en totale concordance entre les toreros et les membres de la commission taurine locale. Accompagnement musical en mode flamenco par le groupe “Los Chiquitans”.

Adrien Salenc ouvrait la séance devant un astado grand format au pelage castaño, lourd et montrant d’emblée quelques signes laissant présager d’un futur manque de forces. Une seule fois piqué à l’économie, le toro marqué du fer de Malaga afficha néanmoins de notables velléités dans le dernier tiers. Dans la muleta d’un Adrien Salenc appliqué, le porteur de la devise rouge et verte offrit de belles embestidas sur la rive droite, perdant quelques fois mains faute de faiblesse. Adrien eut le mérite d’essayer à bâbord mais l’affaire se corsa rapidement. Après un retour droitier fructueux pour le nîmois, le protégé d’Olivier Baratchart repris la zurda avec nettement plus de décision et donc de réussite. Un ensemble d’intensité inégale, de plutôt bonne facture et qui porta dans ses bons moments sur les travées. Entière légèrement tendida rapide d’effet. Deux oreilles.

Carlos Olsina salua par quelques mouvements de cape de correcte facture le second de l’envoi, à la belle présentation. Une seule rencontre avec le lancier de service suivie d’un quite par navarras inégal.. Une étape (à mon avis) trop rapidement écourtée tant l’astado opposa de complications au biterrois. Carlos Olsina débuta muleta en main en se ployant avant de gagner le centre pour une partie qui va s’avérer compliquée pour le piéton face à un animal proposant un certain fond de caste. Carlos a semblé cette après-midi peu en confiance malgré quelques mouvements ambidextres de correcte note. Le natif de Béziers signera quelques naturelles de bon ton sans que l’affaire ne prenne toutefois une grande tournure. Échecs successifs avec les instruments avant entière tendida. Une oreille.

El Rafi salua le troisième et dernier de l’envoi par une belle réception capotera par véroniques et delantales. Une seule rencontre avec la cavalerie, et bon office de Nicolas Bertoli. El Rafi brinda ensuite au public une faena allègre et parsemée de gestes de très bon goût au cours d’un trasteo de mas a menos. Face à un animal noble et la bonne charge, le nîmois signa les meilleurs passages sur la rive droite, y faisant preuve de davantage d’engagement qu’à bâbord, une corne qui paraissait moins engageante. Après un retour droitier de très bon ton, soigné et qui porta sur les travées, le protégé de Patrick Varin revint sur la rive opposée et se montra plus à son aise que précédemment en alignant une poignée de naturelles de belle note. Le bicho de la famille Callet, noble et prompt fit honneur à sa devise durant les trois quart du trasteo, puis baissa légèrement de ton en fin de parcours. Un animal plus tard primé d’une vuelta al ruedo posthume venant récompenser la globalité de l’envoi. Conclusion par un maniement défaillant de l’estoc pour El Rafi qui logea une lame entière après trois tentatives infructueuses. Deux oreilles.

Enhorabuena aux organisateurs et à l’an que ven… Ojala !

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Arènes Emile Bilhau de Saint-Gilles. Fiesta Campera. 3 toros-novillos de Malaga, tous très bien présentés.

ADRIEN SALENC: deux oreilles

CARLOS OLSINA: oreille

EL RAFI: deux oreilles

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