D’une présentation irréprochable, la corrida de Pahla qui venait mettre fin au cycle 2022 de Ceret de Toros, une corrida qui sans être un véritable grand cru a offert du spectacle et maintenu l’intérêt tout au long d’une après-midi ensoleillée, canicule à l’appui. De beaucoup de présence, les toros portugais ont fait le spectacle sous le fer, s’y engageant sans sourciller, démarrant vers le groupe avec pas mal d’alegria. Une fois dans le matelas la plupart ne firent pas démonstration d’une immense bravoure mais défendirent la devise bleu eu blanche avec véracité. Meilleurs dans l’exercice les 3, 4 et 5, le premier élancé avec panache fut mal piqué, plus insipide le sobrero de Penajara sortit 2eme, moins saillant et trop peu châtié l’ultime. Meilleurs pour le derniers tiers les 1, 3 sous exploité, 4 et 5, le plus complet. Sans saveur le 2 bis, diabolique l’impossible sixième. 

Inviter à saluer sous l’ovation pour son héroïsme face au Reta de Casta Navarra l’an passé, Sánchez Vara, qui est probablement l’un des meilleurs lidiadors de l’escalafon fut omniprésent, honorant avec responsabilité et dévotion son rôle de chef de lidia, y compris auprès de ses compagnons de cartel. Le torero de Guadalajara honora l’arrivée de “Lumbrero” par un salut capotero bien ficelé. Trois piques, très mal administrées, le Pahla fonçant avec alegria à la troisième notamment. Sanchez Vara se chargea lui même de placer les bâtonnets avec aplomb puis instrumenta une faena bien débutée de la droite, en donnant de la distance et du temps à son opposant. Trois tandas notables sur la diestra avant que l’animal ne baisse de ton, l’ensemble manquant d’un soupçon de transmission. Passage gaucher relevé par deux naturelles bien exécutées, le toro passant plus à mi-hauteur sur ce côté. Conclusion par entière basse, à l’engagement modéré. Toro applaudi à l’arrastre et vuelta pour le piéton. 

Le cuarto “Peletero” salué par une larga cambiada de rodillas puis véroniques témplées fut confié au lancier de service pour deux rencontres. Peu piqué, l’animal arriva animé au second tiers, durant lequel banderilles en main, Sanchez Vara se montra excellent en quatre paires dans une ambiance surchauffée. Grande troisième paire au violon. Brindée a Joâo Folque de Mendoça, la faena de l’ibérique connu de bons moments sur la droite, mais le Pahla éreinté par un tercio de banderilles éprouvant alla rapidement à menos. Sánchez Vara aussi brillant soit-il à la lidia Sanchez Vara torea trop souvent sur la périphérique et s’engagea peu à l’épée. Triple pinchazo et descabello. 

Sergio Serrano vit son premier “Peluquero”  changé peut être un peu trop prestement après la première pique pour boiterie. En lieu et place déboula un Penajara de Casta Jijona bien fait au format bien en dessous des standards ceretans. Préservé sous le fer en deux rencontres sans style, l’animal qui avait la force d’un “caracol” ne permit rien de probant à Sergio Serrano qui en termina d’une entière basse après pinchazo. 

La donne fut différente devant le bon quinto “Barberito”, peu piqué en trois rencontres, bien captées par un Tito Sandoval précis et ovationné à sa sortie. Le torero d’Albacete fit admirer le bon toreo qui peut être le sien sur plusieurs mouvements allurés, d’abord sur la rive droite puis à bâbord avec plusieurs naturelles finalement ciselées. L’ensemble allant a menos avant que le garçon ne loge trois quart de lame tombée, puis ne s’embrouille avec le verdugillo. 

Damián Castaño lidia par fuera le troisième “Tesugo” qui alla quatre fois au cheval. Mal piqué à la première prise, le Pahla s’élançait fièrement vers la pièce monté soutenu par un bon tranco, rentrant fort et poussant notamment lors des 3 et 4eme rencontres. Muleta en main, le torero de Salamanca torea beaucoup la voix, et manqua de douceur face à un animal sans mauvaises intentions qui aurait mérité un traitement moins bruto. Castaño resta en dessous du Pahla, mort sans avoir pu vraiment briller. Demi lame concluante.

Horreur, terreur, fureur avec le dernier toro de l’envoi “Saltillo”. Une véritable estampe, armé astifino qui se laissa embarquer sans sourciller dans la cape du salmantin pour quelques bonnes véroniques. Deux piques, poussant fort à la première avant deuxième plus anodine. Dans un premier temps, le président voulut imposer une troisième rencontre puis se ravisa. Un fait de course qui changea considérablement la donne, l’astado changeant radicalement de comportement. Le diable au corps, le Pahla coinça contre les tablas le banderillero Luis Miguel Amado qui échappa miraculeusement à la cornada. Pedro Cebadera fut héroïque sur une paire à feu et à sang. Dans une ambiance glacée par le danger sourd de ce diable de Pahla, Damian Castaño alla au feu avec beaucoup de cran et un mérite énorme. Le salmantin arracha à la volée quelques mouvements gauchers dans une tauromachie d’un autre temps et devant un toro inabordable, orienté et criminel. Conclusion par lame habile, et descabello du bout des doigts. Tout est bien qui finit bien. 

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes de Ceret. Ceret de Toros 2022. Plein. 6 toros de Pahla et un de Penajara de Casta Jijona (2bis)

Présidence : Mr Roques

Poids des toros : 550, 540, 550, 500, 530, 530

Cavalerie Bonijol. 17 rencontres

Le matador de toros Damian Castaño se présentait aux arènes de Ceret.

JAVIER SANCHEZ VARA : vuelta et salut

SERGIO SERRANO :silence et silence

DAMIAN CASTAÑO :silenxe y ovation

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