C’est qu’il fallait avoir de l’imagination pour penser que cette novillada d’ouverture pourrait avoir lieu… Car à l’heure de quitter mes pénates et bien avant même de croiser le Rhône, la pluie décuplant d’intensité, je ne donnais pas cher de la peau de ce premier paseo pascal. Mais les dieux avaient de l’aficion et l’équipe des arènes avait œuvré d’arrache pied pour que la piste soit praticable. Et elle l’était ! Enhorabuena !

Un quart d’arène seulement, mais toutefois mieux que ce que laissait présager les cieux pour une novillada entretenue, qui a tenu en haleine sans toutefois atteindre les sommets malgré plusieurs bonnes séquences notamment pour le compte du valenciano Samuel Navalon qui a coupé la seule oreille de la matinée. Bétail remarquable de présentation, notamment le second de La Golosina a quelques semaines de l’âge adulte, haut le Turquay, armé le Tardieu, plus proportionnel à la catégorie le premier de Blohorn.

Nino Julian mania la cape avec soin sur un salut capotero de bon ton devant son premier adversaire « Ivoire » de Blohorn. Une poignée de véroniques bien tracées puis la demie. Ovationné pour un excellent tercio de banderilles, le nîmois brinda aux travées une faena inégale, conditionnée par l’exigence d’un bicho réclamant les papiers dont le nîmois n’est pas totalement parvenu à gommer les aspérités. Plusieurs mouvements bien sentis à droite avant de sécher avec les aciers.

Son second « Famoso » de Turquay, très haut a d’emblée, bien que bravito sous le fer, manqué d’allant et de forces. Bien capté sous le fer par Mathias Forestier en deux rations. Muleta en main, le nîmois qui brinda de nouveau au public est resté sous la menace d’un astado noble mais manquant de parcours et tournant court face à l’étoffe. Pinchazo, puis trois quart tombée.

Samuel Navalon hérita en premier lieu d’une véritable estampe de La Golosina, fuyant à la morsure du fer les deux premiers assauts avant de mettre brièvement les reins à la troisième. Le novillero valencian dédia son combat à Jean-Baptiste Jalabert et s’engouffra dans une faena à couteaux tirés face à un astado au haut port de tête qui n’humiliait pas et qui passait droit dans le leurre de l’ibérique. Muy firme, avec du cran, Navalon s’imposa finalement sur la corne gauche. Molinetes avant conclusion par entière en avant au deuxième envoi. Vuelta après pétition non suivie d’effet.

Le torero de Valencia coupa ensuite la seule oreille de cette matinée devant “Mosquito” de Tardieu frères, haut et armé, admirablement salué à la percale. Deux piques sans véritable style puis entame vibrante par rodillazos en baissant d’emblée la main. Faena de bon ton, tout en maitrise et en temple mais rendue complexe par les caprices d’Eole qui conditionnèrent la fin de faena. Novillo noble de la famille Tardieu, avec du fond avec lequel s’est bien lié le jeune diestro. Final haletant par manoletinas. Entière à l’endroit. Oreille toute légitime.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes d’Arles. Feria de Pâques 2024. 1/4 d’arène. Ciel voilé. Novillos de Blohorn, Turquay, Tardieu Frères et La Golosina.

Organisation : LUDI Arles

Présidence : Mme Melani assisté de Mme Fernay et Mr Soler

Cavalerie Bonijol. 9 rencontres

Sobresaliente : Pablo Jaramillo

Les deux novilleros se présentaient aux Arènes d’Arles.

NINO JULIAN (gris et argent) : silence après avis et silence

SAMUEL NAVALON (rose et or) : vuelta et oreille après avis

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