Andres Roca Rey est enfin sorti en triomphe des Arènes de Nîmes, la plaza qui l’a vu être sacré matador de toros voilà presque sept ans et dans laquelle le torero natif de Lima courait après un succès probant qui est arrivé ce samedi après une prestation remarquable. Le limeño a offert au public nîmois une prestation solide et maitrisée de bout en bout, confirmant ainsi la très grande forme du diestro qui face au lot le “moins pire” a sauvé la tarde du naufrage et de quelle manière !
Une après-midi en partie plombée par les toros de Garcia Jimenez, justes de présentation, d’armures et de forces, anovillados pour au moins la moitié de l’envoi. peu armés, l’ensemble affichant le moral d’un aoutien de retour de vacances. D’une présence quasi nulle sous le fer, avec des séances pour la plupart médiocrement exécutées. Meilleur le cinquième, noble et à la charge vibrante et à un degré moindre l’ultime affichant un taux de bravoure, succinct mais supérieur à la moyenne de ses frères.
José María Manzanares soigna la réception du second “Virrey” par quelques véroniques bien tracées avant deux piques, sans style, du fait du peu de chispa du bicho. Après quelques semblant de passes, en ligne droite et mi-hauteur, le torero alicantin liquida d’un estoconazo un animal affligeant de faiblesse.
Le cuarto “Esaborio” fut piqué lamentablement les deux fois, avant que le tercio de banderilles qui s’en suive ne soit également géré à la volée. Malgré quelques carences niveau forces, le Garcia Jimenez se laissa embarquer, aidé d’un soupçon de classe, dans l’étoffe d’un Manzanares inspiré dans le tracé de ses naturelles. Trasteo moins enlevé sur la droite pour un labeur irrégulier mais soigné par la gestuelle de l’alicantin qui sécha par trois fois les armes à la main, avant lame entière concluante.

Andrés Roca Rey distilla quelques bonnes véroniques devant le troisième “Carcelero”, puis déséquilibré et au sol le péruvien se fit le quite par larga afarolada, déclenchant la première ovation descendue des tribunes. Deux bonnes paires de Rafael Viotti après un tercio de piques anodin. Le limeño brinda au respectable une faena de más a menos débutée de la droite puis prenant corps au centre avec plusieurs tandas au tracé harmonieux, en profitant d’un maniable Garcia Jimenez. Roca Rey est un torero ultra dominateur, un peu trop sûrement pour ce premier adversaire au moral déclinant, et dont la forme s’étiola au fil du combat. Final par cercanías puis redondos, spectaculaires, avant lame entière trasera puis descabello. Oreille après pétition pourtant non majoritaire. Généreux et discutable.
Moins discutable distribution des trophées en revanche après que le péruvien ait estoqué le quinto “Mammaracho”, au demeurant le meilleur de l’envoi, salué par de suaves capotazos de réception avant deux piques sans saveur, à l’issue desquelles Andres Roca Rey dessina depuis le centre du ruedos de soyeuses véroniques, données avec temple et rondeur. De temple il fut également question dans le derniers tiers, que le péruvien maitrisa à la perfection, profitant de la mobilité et de la classe du cornu avec notamment une entame muletera par rodillazos des plus vibrantes. Trasteo de bon gout, supérieur dans le tracé des naturelles et plus dominateur, cette fois avec plus de parcimonie sur la rive opposée. Implacable Roca Rey, concluant une œuvre sans longueurs par mouvements gauchers veloutés. Entière légèrement trasera faisant effet rapidement.

Alejandro Marcos salua la venue de “Despensero”, par véroniques genou fléchi avant deux piques, anecdotiques couplées d’une vuelta de campana n’aidant pas le capital force déjà maigre du Garcia Jimenez. Un manque de forces qui se confirma dans le dernier tiers, durant lequel le torero salmantin fit apercevoir son potentiel artistique sur quelques mouvements isolés, dans un trasteo qui ne transmis rien, faute de matière première. Demi lame du bout des doigts et deux coups de descabellos.
Le torero de la Torre de San Esteban ne fut guère plus à son avantage devant l’ultime “Esaborio”. Un animal qui rentra fort dans le matelas, mais sans vraiment s’y employer et qui opposa un fond de bravoure que le diestro ne parvint jamais a canaliser. Quelques muletazos de valeur, surtout à droite avant que le benjamin de l’épreuve ne sèche avec la ferraille et se retire dans une quasi indifférence.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA
Arènes de Nîmes. Feria de Pentecôte 2022. Plein apparent. Chaleur écrasante. Toros de Garcia Jimenez.
Présidence : Mr Pastor assisté de MM Galtier et Crudo
Poids des toros : 519, 503, 512, 522, 505 et 509.
Cavalerie Heyral. 12 rencontres.
Le matador de toros Alejandro Marcos a confirmé l’alternative devant le toro “Despensero” número 41 n é en janvier 2018 de 519 kilos.
JOSE MARIA MANZANARES (groseille et azabache) : silence et silence après avis
ANDRES ROCA REY (violet et azabache) : oreille après avis et deux oreilles
ALEJANDRO MARCOS (lilas et or) : silence et silence après avis
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