La tauromachie française se porte bien ! A Nîmes, à Arles, à Vic-Fezensac et même aux portes de Montpellier où voilà quelques mois la chose fut contestée, par le biais engourdi d’un élu du parti animaliste de la cité héraultaise, rang 24 de la hiérarchie municipale dont on imagine la voix pleine de trémolos ce samedi à l’heure où Solalito, Christian Parejo et Nino Julian saluaient sous l’ovation d’une arène pleine comme un œuf !

Sans crier victoire et loin d’occulter ce qu’il se trame du côté de Pérols, les Arènes Léonce et Louis Rouquette affichaient le plein absolu puisqu’à l’heure du paseo plus aucun billet n’était disponible à la vente ! Un « No hay billetes » historique, preuve irréfutable même pour les « flans Mireille » animalistes, que la tauromachie perdure, et de façon bien vivace tout autour de la circonscription héraultaise !

Une véritable réussite que de remplir l’enceinte melgorienne après trois années sans toros que l’on doit en très grande partie à Gilles et Matthieu Vangelisti, qui depuis des mois se sont battus avec cœur et aficion pour que cette après-midi de toros existe ! Enhorabuena et sincèrement MERCI car voir cette arène pleine nous donne énormément de baume au cœur !

En piste tout ne fut pas malheureusement à la hauteur des espérances fondées et légitimes. Par le jeu du bétail notamment, mais çà hélas « les toros on n’est pas dedans » ! Six exemplaires de ganaderias locales, formant un ensemble bien présenté, supérieurs en tamaño les Malaga et San Sebastian qui furent les plus investis sous le fer. Tous furent maniables mais apportèrent pas mal de complications dans le dernier tiers. Exigeant et coriace le Malaga, tout comme à un degré moindre de bravoure le Blohorn. Noble mais faible le Gallon, un temps bravito mais allant rapidement a menos le San Sebastian, avisé, violent et difficilement abordable l’ultime de Fernay y hijas. De meilleur son, car noble et mobile le Jalabert, de loin le meilleur de l’envoi.

Auréolé de son succès devant les siens avec une sortie par la Porte des Consuls, Solalito ouvrait le bal devant un Malaga bien fait et qui poussa longuement lors d’une unique rencontre avec le groupe equestre. Le nîmois partagea ensuite la pose des bâtonnets avec Nino Julian puis dédia son labeur à Gilles et Matthieu Vangelisti. Bonne entame accoudée aux tablas précédant une faena inégale, tant en tracé qu’en intensité, le nîmois se voyant mis à l’épreuve par les charges désagréables du Malaga décochant des coups de têtes intempestifs. Final par bernardinas avant échec répété avec les armes.

Le torero de Nîmes fit préserver le Gallon porteur du dossard 4 sous le fer en une rencontre furtive. Tercio de banderilles à charge du garçon résultant inégal en quatre paires. Face à un adversaire noble mais manquant de forces et donc de parcours, Solalito se montra patient, échafaudant une faena de bonne note, au profil supérieur dans le tracé d’admirables naturelles avant de raccourcir les distances dans un final par luquecinas. Pinchazo puis entière. Oreille.

Christian Parejo hérita dans le partage d’un Blohorn que le chiclanero fit (à mon sens) trop lourdement châtié. Le biterrois d’adoption dédia aux travées une faena bien débutée de la droite et comprenant plusieurs séquences entretenues, supérieures à droite dans un ensemble d’intensité décroissante puis voltereta spectaculaire sans conséquences. Vaillant Parejo qui aguanta les incommodités du bicho avant de loger une lame entière au deuxième voyage. Oreille.

Le quinto de San Sebastian poussa franchement sous le fer lors d’une unique rencontre. Excellent quite par chicuelinas du protégé de Thomas Cerqueira logiquement ovationné pour son œuvre. Elégante entame par le haut, puis cambio surprenant. Un temps bravito, le San Sebastian baissa vite de ton, cherchant la querencia et promenant le novillero aux quatre coins de la piste. Final encimista à la limite du raisonnable, luquecinas à l’arrachée et entière après pinchazo. Pétition d’oreille logiquement non suivie d’effet.

Nino Julian, pour sa deuxième sortie dans la catégorie seulement a marqué par sa fraicheur et son panache, faisant très bonne impression en passant tout proche d’un triomphe… Le nîmois partagea d’abord la piste avec un Jalabert qui s’avéra être le meilleur de l’envoi. Salut par larga afarolada de rodillas puis capoteo énergique par véroniques et chicuelinas. Chicuelinas marchées pour introduire le fauve vers le groupe équestre pour une seule ration de fer. Tercio de banderilles enlevé, partagé avec Solalito, les deux se faisant applaudir. Faena marquée par la détermination et la toreria du garçon qui profita de la noblesse du cornu pour distiller quelques jolis mouvements sur les deux mains. Nino excella dans le tracé de naturelles au ralenti, bien encajado et de beaucoup de transmission. Naturelles pieds joints puis bernardinas pour le final avant de sécher durement avec la ferraille.

L’ultime, de Fernay y hijas afficha rapidement son penchant pour la bagarre que deux piques, rectifiées, ne purent canaliser. Un novillo violent, cherchant les chevilles qui infligea une lourde voltereta au nîmois qui s’en tire avec un vilain varetazo à la cuisse. Devant nulle option d’ouveture, Nino tenta de se justifier par sa vaillance avant de conclure non sans difficultés.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes Léonce et Louis Rouquette, Mauguio. Romeria del Encuentro. No hay billetes. Temps splendide. Novillos de Malaga, Blohorn, Jalabert Frères, Gallon, San Sebastian et Fernay y hijas.

Président : Mr Buttet

Cavalarie Heyral. 8 rencontres.

Le prix 1er souvenir Daniel Gimenez a été décerné à Christian Parejo.

Saluts des banderilleros Mehdi Savalli et Jerôme Chantherang « El Chino » au 5eme.

SOLALITO (bleu de France et or) : silence après deux avis et oreille après avis

CHRISTIAN PAREJO (nuit et or) : oreille et saluts après avis

NINO JULIAN (bleu et argent) : saluts après avis et vuelta

RESEÑA DES NOVILLOS

Blogo, N°28 de Malaga. Applaudissements

Tchakba, N°60 de Blohorn. Applaudissements

Pacha, N°210 de Jalabert frères. Applaudissements

Carpintero, N°94 de Gallon. Applaudissements

Adinerado, N°5 de San Sebastian. Applaudissements

Cantaoro, N°2 de Fernay y hijas. Silence

REPORTAGE PHOTOS

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