Ce dimanche, les arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer s’apprêtent à vibrer au rythme d’une corrida au parfum à la fois classique et plein de promesses. Au cartel, un trio singulier, réunissant l’élégance andalouse de Curro Díaz, la sincérité et le style de Tibo Garcia et l’ambition flamboyante de Lalo de María, tous trois face à un lot de toros français de Blohorn, réputés pour leur sérieux et leur régularité.
A deux pas de la Méditérannée, sous la brise légère du front de mer, la traditionnelle corrida saintoise perpetue une tradition vivace et enracinée, portée par un public mêlant fidèles et curieux. Tout de charme et de singularité, conféré à un pueblo pittoresque, presque flamenco, un peu gitan et taurin à souhait. La venue de Curro Díaz, torero de goût, d’inspiration et de lenteur, ajoute à cette course quelques effluves linarenses, éminemment gitanes et classe. À 50 ans passés, il incarne le toreo pur, où chaque mouvement semble être sculpté.
À ses côtés, Tibo Garcia, pour son premier paséo de la temporada. Le torero nîmois qui a grandi entre Camargue et Provence, vient en terre camarguaise pour marquer les esprits mais aussi un tournant. Sa tauromachie sincère, en constante progression, porte désormais le sceau de la maturité. L’enjeu est clair : briller pour convaincre, séduire pour continuer d’avancer et se faire une place au soleil.
Enfin, Lalo de María, enfant des Saintes-Maries-de-la-Mer, se présentera devant les siens en qualité de matador. Quasiment un an après son alternative nîmoise, le blond torero saintois au style épuré se trouve d’ores et déjà, lui aussi, à un moment clé de sa carrière. Ce rendez-vous chez lui, cette corrida, peut représenter une étape décisive dans une trajectoire encore en construction mais déjà très suivie.
Ces deux garçons aux trajectoires à la fois distinctes et réciproques, pris dans un système de plus en plus compliqué, où intégrer des cartels auquel ils aspirent en toute légitimité, relève parfois, pour ne pas dire souvent, du parcours du combattant. Mais ils n’abdiquent pourtant pas… Car à quoi bon vivre sans espérer ? L’histoire du toreo se plait à forger certaines trajectoires « a fuego lento ». Alors gageons pour ces garçons qu’un triomphe saintois puissent les aider à forger, et forger encore.
Face à eux, les toros de Blohorn, élevés à quelques encablures des Saintes-Maries-de-la-Mer au Mas de Carrelet et élevage camarguais respecté pour la régularité et l’authenticité de ses produits, dont les pupilles devraient offrir matière à triomphe autant qu’à vérité. Leur présence, sur cette piste de sable blond, témoigne aussi de la vitalité de l’élevage français, acteur essentiel du paysage taurin contemporain.
Plus qu’un simple spectacle, cette corrida aux Saintes-Maries-de-la-Mer pourrait bien dessiner quelques lignes du futur. Celui d’un toreo français qui s’affirme, s’affine et revendique sa place au sein de la grande histoire taurine, par exemple…
Réservation au 06.29.82.40.32 ou sur www.arenes-saintesmaries.com
Commentaires récents