(Photographie de couverture Florent Gardin)

C’est qu’il faut une bonne dose de panache et d’espoir pour être depuis deux temporadas, organisateur taurin. Bis repetita. Un week-end de Pâques à la maison voilà qui n’est pas banal pour un aficionado a los toros habitué à arpenter les jours de course les ruelles du vieux Arles à la recherche d’un joli coin de terrasse, de discussions sur la novillada passée et de la corrida à venir… Pour la deuxième année consécutive, pour ce week-end pascal, les rues d’Arles seront désertes, les arènes vides et les terrasses des cafés sont toujours à l’arrêt. Foutue pandémie.

Lorsque je parlais en préambule, de courage, Jean-Baptiste Jalabert et la société LUDI n’en manquent pas. La Feria de Pâques rapidement mise en échec, le matador de toros arlésien s’est instantanément projeté sur le futur et les alternatives éventuelles, appuyé par une équipe pleine de ressources et en totale corrélation avec Patrick de Carolis, maire d’Arles et son équipe.

Les dates du 4 au 6 juin rapidement officialisées, Jean-Baptiste Jalabert a du vraisemblablement repenser en profondeur une programmation arlésienne déjà bien ficelée. Modifier, ajuster, équilibrer. Pour un résultat qui sur le papier ressemble sans s’y méprendre à une « temporada grande ».

L’empresa arlésien, avec les difficultés que lui incombe les actuelles conditions sanitaires, est aujourd’hui en mesure de présenter deux ferias authentiquement « modernes » de par la variété proposée au public de l’amphithéâtre romain. Des figuras confirmées, d’autres en devenir, des jeunes, la grande vedette actuelle du rejoneo et un panorama ganadero élargi à toutes les sensibilités.

DEUX ALTERNATIVES ET DES FIGURAS AU DÉFI

La Feria arlésienne, en mode printanier débutera le vendredi 4 juin par un spectacle de la confrérie des gardians.

Le lendemain en matinée se déroulera une novillada sans picadors qui verra se mesurer deux espoirs issue de l’Ecole Taurine du Pays d’Arles et une jeune torera pétrie de qualité, chaperonnée par Cristina Sanchez.

Pour l’après-midi, deux évènements en un. Maxime Solera prendra enfin l’alternative dans les arènes d’Arles après que celle-ci eut été abrogée par la crise sanitaire en 2020. Le torero de Fos-sur-Mer apodéré par Denis Loré sera accueilli dans la catégorie par deux monstres sacrés du toreo actuel : Morante de la Puebla et Pablo Aguado qui se mesureront aux toros de La Quinta !

Le lendemain, Diego Ventura la plus grande vedette actuelle du rejoneo sera le témoin privilégié de l’alternative du jeune et talentueux Duarte Fernandes, vainqueur du rejon d’or à Mejanes en 2019 et qui sera parrainé par … son oncle Rui Fernandes. Enfin pour la clôture de cette inédite Feria d’Arles 2021 et face aux toros de Pedraza de Yeltes, place à la jeunesse française avec Adrien Salenc, triomphateur de la corrida concours de la Feria du Riz 2020 et le nîmois El Rafi qui se présentera à Arles en qualité de matador. Pour ouvrir le bal qui d’autre que Daniel Luque. Un torero qui traverse un très grand moment et qui est surtout le spécialiste incontesté des toros de l’élevage salmantin.

Vendredi 4 juin à 16h : Fête des gardians avec un spectacle de la Confrérie des Gardians

Samedi 5 juin à 11h : 6 erales de Gallon pour Fabien Castellani, Raquel Martin et Antonio Plazas.

Samedi 5 juin à 16h30 : 6 toros de La Quinta pour Morante de la Puebla, Pablo Aguado et Maxime Solera (Alternative).

Dimanche 6 juin à 11h : 6 toros de Los Espartales pour Ruis Fernandes, Diego Ventura et Duarte Fernandes (Alternative).

Dimanche 6 juin à 16h30 : 6 Toros de Pedraza de Yeltes pour Daniel Luque, Adrien Salenc et El Rafi.

UNE FERIA DU RIZ COLOSSALE

Une Feria du Riz 100% goyesque ! L’aficion arlésienne privée de la traditionnelle corrida goyesque en 2020, Jean-Baptiste Jalabert a rapidement posé sur la table l’idée d’offrir au public une feria totalement en habits de Goya. Une consolation grand luxe qui fait immédiatement écho à la lecture des cartels proposés.

Toutefois il est de rigueur et prudent de noter que cette programmation sera maintenue si et seulement si la jauge d’accueil revenait à la normale.

D’abord une confrontation de style détonante et qui promet d’être l’un des évènements majeurs de la temporada. Alejandro Talavante et Andres Roca Rey en mano a mano ! Le torero extremeño absent des ruedos depuis deux ans avait vu son retour avorté en 2020 pour les raisons que tout le monde connait. Il se mesurera au prodige péruvien lui aussi inédit depuis la fin de la temporada 2019. Pour arbitrer la partie six toros de Nunez del Cuvillo, Garcigrande et Adolfo Martin …Une opposition « de puta madre » …

Le lendemain, la journée débutera par une novillada piquée internationale avec l’un des grands espoirs français Adam Samira dont la carrière est aujourd’hui dirigée par le matador arlésien Roman Perez. Face à des novillos de Roland et Raphael Durand et Jalabert, le torero local fera le paseo aux côtés du mexicain Miguel Aguilar et de l’espagnol Manuel Perera, protégé de Juan Jose Padilla.

Enfin pour la clôture, trois immenses maestros au sommet de leur art. L’un, Enrique Ponce cavale au sommet du toreo et de l’escalafon depuis trente temporadas et n’a de cesse d’épater et d’enchanter. Antonio Ferrera a signé à Arles l’an passé, une prestation XXL que nul ne saurait oublier. Le torero de Badajoz est entré depuis quelques temporadas dans une dimension artistique incroyablement variée, inspirée et sensationnelle. Enfin le « benjamin » du cartel, Miguel Angel Perera culmine à dix-sept années d’alternative. L’extremeño n’a cependant pas fini de surprendre de par son aguante, sa technique et son panache. En face, six toros marqués du fer de Jandilla, probablement la ganaderia la plus prisée du moment…

Samedi 11 septembre à 17h : six toros de Nunez del Cuvillo, Garcigrande et Adolfo Martin pour Alejandro Talavante et Andres Roca Rey en mano a mano.

Dimanche 12 septembre à 11h30 : six novillos de Roland et Raphael Durand et Jalabert Frères pour Adam Samira, Miguel Aguilar et Manuel Perera.

Dimanche 12 septembre à 17h : six toros de Jandilla pour Enrique Ponce, Antonio Ferrera et Miguel Angel Perera.

Enhorabuena à Jean-Baptiste Jalabert et son équipe et Vivement Pâques…en juin !

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