La Feria de Pâques arlésienne 2023 s’est soldée ce lundi par une double sortie triomphale des diestros français Clemente et Adrien Salenc désormais “Adriano” pour s’être réparti quatre oreilles des toros de Victorino Martin qui n’avaient rien de faire valoir ! Ces deux garçons-là, sans oublier un important Jose Garrido, ont prouvé s’il le fallait encore qu’ils n’avaient rien à envier à leurs confrères outre-pyrénéens et que les empresas de France et de Navarre pouvaient compter avec eux… 

Pour la clôture l’empresa provençale avait misé sur les toros de Victorino Martin formant un ensemble très bien présenté, dans le type de la ganaderia du A couronné, sans excès de poids. Un envoi remarquable de présence, sérieux et encasté, souvent difficile mais jamais impossible à l’exception de l’infumable premier. Tous développèrent du tempérament, à divers degrés de bravoure et d’investissement lors de l’épreuve des piques. Plus braves sous la morsure du fer les 2 et 4, ce dernier piqué sur la longue distance, cheval et piquero placés sous l’arrastre. Exception faite au 1er, tous furent abordables dans le tiers ultime, meilleurs en deuxième mi-temps avec un 6eme supérieur à la muleta et à un degré moindre les 4 et 5. Exigeant le 2, assez imprévisible et le 3, complexe mais abordable sur les deux ailes.  

A l’issue de la course, alors même que Clemente et Adrien Salenc descendaient le Parvis des Arènoises, ont appris le décès du matador de toros Amor Antuñez “El Andaluz” des suites d’une longue maladie. A sa famille et ses proches, sincères condoléances.  

Jose Garrido donna le pistoletazo de cette dernière étape pascale devant un adversaire qui d’emblée à la cape marqua son attirance pour les chevilles. Après deux rations de fer l’astado à la devise rouge et bleue se montra diaboliquement âpre, coupant les terrains avec une grande violence. Ni una pase.  

Le cuarto, se laissa embarquer dans un bouquet de véroniques bien tracées avant de foncer à trois reprises vers le groupe équestre, l’ultime dans la longueur, se montrant brave mais d’un investissement irrégulier. Muleta en main, le maestro de Badajoz se montra tenace et appliqué dans une faena mêlant poder et classe sur les échanges droitiers notamment, la meilleure corne du Victorino. Muy firme et sur de son fait, Jose Garrido proposa un labeur très sérieux et puissant avant de loger une quasi entière libérant le premier pavillon de la soirée.  

Révélation de la temporada passée, l’aquitain Clemente passait en quelque sorte son examen du feu dans une arène de première catégorie. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le garçon a su pleinement saisir sa chance avec beaucoup de sérénité et de calme, notamment devant l’impétueux second, en gardant toujours à l’esprit cette envie de bon toreo. Le bordelais hérita en premier lieu d’un animal offensif dès sa sortie, embarqué avec énergie à la cape puis piqué à trois reprises en allongeant la distance. Devant un toro compliqué, parfois soudain dans ses assauts, Clemente ne se dégonfla pas, sans jamais perdre de vue son envie de bien faire. Une faena d’intensité inégale durant laquelle le torero de Pouillon extirpa plusieurs naturelles que beaucoup pensaient inespérées, le tout d’un tracé sublime. Un échec répété avec la rapière fit s’envoler l’espoir d’un trophée tout acquis. Bonnes véroniques de réception devant le quinto, un toro fin et astifino piqué deux fois sans grand style. Un Victorino Martin vibrant dans sa façon de plonger dans le leurre mais plus âpre à la sortie du muletazo, que l’aquitain embarqua dans plusieurs séquences de grand son au cours d’une faena templée et de bon goût, d’intensité croissante sublimée par le tracé des naturelles sur les deux mains… Final par naturelles de face bien ajustées. Lame basse logée au premier essai et un grand coup de descabello. Deux oreilles, après pétition jugée majoritaire. Généreuse la seconde compte tenu de l’emplacement de la lame mais venant récompenser l’ensemble de l’après-midi du garçon. 

Fraichement débarqué du Pérou où il participait la veille à un festival, Adrien Salenc “Adriano” venait suppléer Léo Valadez blessé. Le nîmois débuta devant un veleto très dans le type de la maison, salué à l’énergie puis confié au lancier pour deux rencontres discrètes. Un toro anodin et aux charges peu claires dans le dernier tiers qui mis en difficulté le garçon, qui grâce à son bagage technique su trouver l’ouverture sur plusieurs séquences droitières notables, sans toutefois que l’affaire ne décolle par manque de transmission. Conclusion médiocre avec les armes.  

L’ultime, bien salué à la cape par véroniques et la demie passa sans peine ni gloire l’épreuve des piques. Un animal qui s’avéra finalement le plus complet dans le dernier tiers, déployant poder et bravoure face à un Adriano qui mis du temps a prendre confiance en son adversaire. Deuxième partie de faena d’une grande intensité, l’astado s’employant avec beaucoup de transmission dans l’étoffe du français qui soigna la gestuelle avec profondeur et pouvoir, accompagné de quelques figures davantage fleuries, le tout avec une entrega de tous les instants. Entière portée jusqu’à la garde. Deux oreilles fermement réclamées et logique compte tenu des précédents octrois.  

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes d’Arles. Feria de Pâques. Demi arène. Ciel voilé. 6 toros de Victorino Martin.

Organisation : LUDI ARLES ORGANISATION

Présidence : Mr Soler assisté de Mme Melani et Mr Hebrard

Poids des toros : 525, 520, 520, 520, 515, 520

Cavalerie Bonijol : 14 renconttres

Le matador de toros Clemente se présentait aux arènes d’Arles en qualité de matador de toros.

Salut des banderilleros Mehdi Savalli au 1er, Jose Chacon au 2eme et Jose Luis Moreno au 4eme.

JOSE GARRIDO (sauge et azabache) : silence et oreille après avis

CLEMENTE (blanc et or) : ovation après deux avis et deux oreilles

Adrien Salenc “ADRIANO” (violet et or) : silence et deux oreilles après avis

RESEÑA DES TOROS

Venenoso, n°13 né en janvier 2018, negro entrepelado de 525 kilos. Sifflets

Hebrero, n°70 né en novembre 2018, cardeño bragado de 520 kilos. Applaudissements.

Pobrecito, n°7 né en janvier 2018, negro entrepelado de 520 kilos. Applaudissements.

Bostecito, n°31 né en décembre 2017, negro entrepelado de 520 kilos. Applaudissements.

Mocito, n°55 né en décembre 2017, negro entrepelado de 515 kilos. Applaudissements.

Palatero, n°70 né en décembre 2017, negro entrepelado de 520 kilos. Ovation.

REPORTAGE PHOTOS

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