Pour la deuxième année consécutive, le Bearn s’est imposé en Provence avec une nouvelle sortie en triomphe du montois Yon Lamothe qui a coupé une oreille à chacun des adversaires pour cette novillada 100% française qui a permis de se rendre compte, s’il le fallait encore, de la bonne santé de nos ganaderias françaises à qui l’on doit en grande partie la bonne tenue du spectacle.
Bien présentés dans la majorité, supérieur en tamaño le quinto des frères Tardieu, tous, avec divers degrés de bravoure et de noblesse, ont offert des possibilités de triomphe. Discrets dans l’ensemble sous le fer, plus investi au cheval le Blohorn pourtant mal piqué mais qui se révéla particulièrement brave dans le tiers ultime en développant de belles qualités de noblesse et de caste. Le toro du Mas de Carrelet sera logiquement primé du meilleur élément de l’envoi. Bravito, à un degré moindre mais sans jamais manquer d’intêret le Tardieu, nobles le 1 de Fernay à qui il manqua un soupçon de force ainsi qu’au Cuillé, meilleur dans la deuxième partie de faena. Plus anodin le Pagès-Mailhan a qui il fallait faire correctement les choses pour en extraire le suc. Plus discret car moins bien mis en valeur l’ultime de Fernay suppléant un Gallon qui se brisa la corne au burladero.
Yon Lamothe, qui prendra l’alternative lors des Fêtes de la Madeleine débuta devant un Fernay bien fait, mais handicapé par une vuelta de campana qui influa sur son parcours face au leurre. Le montois profita des qualités de noblesse du bicho pour composer une faena technique, supérieure sur la main gauche dans un ensemble manquant de transmission et conclu d’une intense série de luquecinas. Lame quasi entière.
Son second de Pagès-Mailhan n’avait rien de diabolique mais sa propension a prendre l’intérieur mis le bearnais à l’épreuve, qu’il passa sans mal grâce à une technique sûre. Faena intelligente, construite majoritairement sur la corne droite. Final en redondos puis luquecinas avant entière basse libérant une seconde oreille.

Pour sa présentation en Provence, le saintois Lalo de Maria vit le sort lui confié un petit bolide de Cuillé salué de deux largas afaroladas de rodillas avant de picotazo réglementaires. Un novillo qui eu d’abord du mal a trouver son rythme malgré un fond de caste indéniable. Deuxième partie de faena de meilleur ton, l’animal s’engouffrant bravement dans l’etoffe du blond torero qui distilla, un poil trop sur le passage, plusieurs mouvements léchés, surtout à gauche. Final par circulaires avant échec avec la féraille.
Le quinto, un animal charpenté de Tardieu se laissa embarquer pour quelques véroniques de bon ton avant deux piques sans véritable style. On notera, muleta en main l’application et la recherche du bon toreo de Lalo de Maria qui y parvint sur plusieurs séquences stylées, profitant de la bonne charge du noble animal venu de la Cour des Bœufs. Prompt, mais moins docile sur la zurda, le garçon s’accrocha jusqu’à distiller plusieurs naturelles de haute note malgré une lourde voltereta sans conséquences visibles. Hélas, le point noir du garçon réside dans le maniement de la rapière. Pinchazo, entière trasera et un coup de verdugillo.

Fabien Castellani, qui devant les siens débutait dans la catégorie, hérita du meilleur animal de la matinée. Un Blohorn peu soigné sous le fer, mais qui révéla une veritable bravoure, couplée à une noblesse permettant les envolées et le bon toreo. Devant la caste de son adversaire, l’arlésien encore très vert à cette toute nouvelle étape eut un peu de mal à s’accoupler et à trouver la carburation idoine malgré quelques muletazos de bon ton, notamment à gauche, l’ensemble restant en deçà des possibilités proposées par le Blohorn. Bajonazo en conclusion.
Après avoir vu le Gallon retourner aux chiqueros après s’être brisé une corne, le benjamin de l’affiche hérita d’un Fernay, moins brillant que son frère sorti premier mais qui possèdait des options de succès non négligeable. Toro et torero ne s’accordèrent jamais et l’affaire en resta là après une conclusion délicate les armes en main.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA
Arènes d’Arles. Feria de Pâques. 1/2 arène. Soleil, brise légère. Novillos de Fernay, Cuillé, Blohorn, Pagès-Mailhan, Tardieu Frères, Gallon et Fernay (6bis)
Organisation : LUDI ARLES ORGANISATION
Présidence : Mr Boyer assisté de Mme Para et Mr Brémond
Poids des novillos :
Cavalerie Bonijol : 12 rencontres
Le novillero Lalo de Maria se présentait aux arènes d’Arles. Fabien Castellani effectuait ses débuts en novillada piquée.
YON LAMOTHE (nuit et or) : oreille et oreille après avis
LALO DE MARIA (tabac et or) : saluts après deux avis et saluts après avis
FABIEN CASTELLANI (framboise et or) : saluts et silence après avis
RESEÑA DES NOVILLOS
Exquisito, n°23 né en octobre 2019, negro de Fernay y hijas. Applaudissements
Lucaro, n°4 né en avril 2020, colorado de Cuillé. Applaudissements
Touba, n°53 né en décembre 2019, negro de Blohorn. Ovation
Huron, n°129 né en mai 2019, tostado de Pagès-Mailhan. Applaudissements
Conquistador, n°55 né en juin 2019, negro de Tardieu Frères. Applaudissements
Opulento, n°6 né en juin 2019, colorado de Gallon. Remplacé
Précioso (6eme bis), n°26 né en mars 2020 de Fernay y hijas. Silence
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