Au pied du célèbre château, les Arènes Paul-Laurent acceuillaient la première novillada piquée de l’édition 2025 de cette Feria de Novilladas pensée par l’Aficion Taurine Beaucairoise sous une météo douce et lègèrement venteuse. Le vent, joueur mais non gênant, a apporté une fraîcheur bienvenue, contrastant avec une arène tristement clairsemée : à peine un quart de gradins occupés à l’heure des clarises, un signe préoccupant pour l’avenir de la Fiesta Brava dans ce bastion d’afición.
Cette édition était marquée par le retour du Concours de Cuadrillas, desquelles a émergé David Adalid, brillant aux banderilles avec deux saluts appuyés après ses passages aux 2e et 5e novillos.
Pour l’occasion, six novillos d’élevages français, avec une première partie (1, 2, 3) issue de la Ganadería Yonnet, et une seconde (4, 5, 6) des frères Tardieu formant un lot bien présenté, mais hétérogène. Sérieux d’armures les deux premiers de Yonnet, complétés par un troisième charpenté mais plus agréable de tête. D’un gabarit un poil plus modestes les deux premiers Tardieu Frères, notamment le noble 5, sublime l’ultime, astifino âgé de presque 4 ans. Tous furent globalement décevant au cheval, n’occasionnant aucun tiers de piques pour le souvenir mais tous – à l’exception du 6eme arrêté – offrant du jeu dans les derniers tiers. Meilleurs pour le toreo les 3 et 4, sous exploités et le 5.
Le Portugais Joao d’Alva ouvrait la tarde avec une belle déclaration d’intention en allant attendre le Yonnet à porta gayola. Applaudi pour ses paires de banderilles, il n’a cependant pas confirmé ces intentions muleta en main. Sa première faena fut sans relief, face à un animal qui transmit peu mais mobile et face auquel il fallait s’employer. Entière basse. Applaudissements au novillo.
Face au quatrième, il réitère une entrée en matière spectaculaire puis brille à nouveau palos en main, notamment avec une troisième paire al quiebro. Hélas, le torero de Setubal n’a jamais pleinement profité des bonnes conditions offertes par un novillo noble et mobile, avec de la transmission notamment sur la corne droite. L’animal s’emploi, le torero un peu moins et demeure marginal. Les meilleures séquences sur la corne droite dans un ensemble décevant. Entière contraire. Débâcle du puntillero. Vuelta auto-accordée et applaudissements au novillo. A noter que le novillero portugais fut d’une présence et d’une attention admirable, en qualité de chef de lidia tout au long de l’après-midi.
A l’instar de son compañero lusitanien, Pepe Luis Cirugeda s’en alla attendre l’arrivée de son premier, de Yonnet, face au toril. Après deux piques sans style, David Adalid salua pour deux bonnes paires puis s’en suivie une faena sans grand écho ni saveurs. Le novillero gaditano mis du temps a se mettre en confiance puis dessina quelques mouvements droitiers de correcte de note dans un ensemble fade. Entière contraire. Salut
Ce fut tout autre chose devant le cinquième. Réception à la porte de chiqueros suivie de bons mouvements capoteros avant deux piques, justes correctes. Après avoir brindé à Joao d’Alva, le torero d’Algeciras signe une entame arodillada avec cambio por la espalda puis tisse une faena élégante, classique, et équilibrée sur les deux cornes. Sa main gauche dicte les meilleures séquences de l’après-midi, le tout accompagné par la bande musicale et sous le chant des cigales. L’ensemble manque un peu de transmission car le Tardieu, très noble manqua quelque peu de forces, mais Cigureda maitrise son sujet et sort le public de sa torpeur, frileux jusque-là et pour cause. L’épée, portée avec cœur, est un poil longue d’effet mais bien exécutée suivie d’un coup de cruceta concluant. L’unique oreille du jour tombe assez logiquement. Applaudissements au novillo.
Le Nîmois Valentin découvrait pour sa part la novillada piquée, pour un baptême du feu compliqué. Inexpérimenté, le nîmois logiquement dépourvu de moyens à ce stade et pour ce type d’opposition a subi son premier adversaire – un Yonnet noble et harmonieux, mais demandant davantage de métier pour être réellement mis en valeur. Quelques mouvements isolés à droite toutefois. Pinchazo, accrochage sans gravité apparente, demi-lame et un coup de descabello.
Le dernier est sublime et astifino. Le toro ne s’emploie pas au cheval et arrive décomposé dans le dernier tiers. Valentin, demeura volontaire mais démuni. Le jeune nîmois tente d’extraire quelques muletazos isolés mais sa réussite. L’épée est en place et bien portée.
FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA
Arènes Paul Laurent, Beaucaire. Feria de Novilladas. ¼ d’arène. Ciel dégagé, vent léger et température agréable. 2h55 de course. Novillos de Yonnet (1,2 et 3) et Tardieu Frères.
President : Mr. Benoit Pince
Cavalerie Heyral. 12 rencontres.
David Adalid aux 2eme et 5eme novillos
Joao d’Alva a brindé son premier combat à Nelson Chaudon maire de Beaucaire et son second à Laurent Giner president de l’ATB.
Pepe Luis Cigureda a brindé son deuxième combat à Joao d’Alva.
Valentin a brindé son deuxième combat au public.
Valentin débutait en novillada piquée et Pepe Luis Cirugeda se présentait à Beaucaire.
JOAO D’ALVA (écrevisse et or) : silence après un avis et vuelta après deux avis
PEPE LUIS CIGUREDA (bleu celeste et or) : saluts après avis et oreille après avis
VALENTIN (vert et or) : silence et silence
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