La nouvelle est parvenue à sa famille, tel un coup de foudre, ce dimanche 10 avril, aux pieds du grand escaliers des arènes d’Arles, alors que celle-ci fêtait avec une satisfaction totalement justifiée le triomphe important de « Clémente », compagnon de la fille du banderillero.
Inutile de dire que les minutes qui ont suivi cette annonce avait quelque chose de totalement surréaliste et l’immense peine de la famille faisait mail à voir.
Amor Antunez était né à Nîmes le 25 octobre 1952 de parents originaires de Lora del Rio (Andalousie) raison pour laquelle il adoptera pour apodo « El Andaluz ». Ses parents résidaient à la place du Chapitre à Nîmes à côté d’une autre famille d’émigrés espagnols, les Pilès parents de Robert. Dès leur plus jeune âge Amor et Robert partagent de nombreux moments. Dès 1963, ils participent ensemble à des capés organisées par le père de Robert, et ce pendant 6 ans.
« EL Andaluz » apparaît en public pour la première fois à Rodilhan en 1963 aux côtés de Robert qui torée alors sous le pseudonyme de «Tranquilito». Robert parti en Espagne, « El Andaluz » rejoint les toreros français (Alain et Christian Montcouquiol, Frédéric Pascal, Simon Casas, « Jaquito ») à Caissargues à côté de Nîmes.
Il torée sa première « sans picador » le 12 octobre 1969 à Nîmes aux côtés de Christian Montcouquil qui n’est pas encore « Nimeño II », Lucien Orlewski « Chinito », Frédéric Pascal, Jacky Brunet « Jaquito ») et affronte un becerro de François André. Il coupe une oreille.
Première novilla da piquée le 1er novembre 1970 à Lunel, mano a mano avec « Jaquito », mais revient rapidement à la catégorie inférieure pour prendre part à plus de 50 courses.
Il débute de nouveau en novillada avec picadors le 21 juillet 1975 à Saint-Vincent de Tyrosse en compagnie de « Garbancito »et Alvaro Marquez face à des pupilles de Joaquin Buendia. Il coupe deux oreilles.
En quatre ans, apodéré par Pepe Calabuig il prend part à plus de 120 novilladas et a failli prendre l’alternative en trois occasions sans pouvoir, pour diverses raisons, concrétiser son rêve.
En 1980 il rejoint la cuadrilla de Richard Milian avec qui il restera deux décennies et travaillera aussi dans les cuadrillas de Luc Jalabert, Curro Vasquez, Paco Alcalde, Raùl Galindo, Martin Pareja Obregon, Luis Manuel Punta ou Canales Rivera avec qui il restera trois ans.
Impliqué dans le syndicat français de banderilleros, picadors et valets d’épées, pendant plusieurs années il a pendant plusieurs saisons également participé à l’organisation des festivités de la Romeria de Mauguio , arène dans laquelle le 6 juin 2004 il avait réalisé, à 52 ans, son rêve de devenir Matador de Toros des mains de Julio Aparicio avec pour témoin Swan Soto devant le toro « Santaderino » de Hermanos San Pedro,
Depuis quelques années il avait ouvert sa propre sastreia à Nîmes.
Fin décembre 2021 il avait pris en charge l’apoderamiento du novillero « Tristan »
Malade depuis quelques temps, « El Andaluz », comme un signe du destin, a quitté les ruedos le jour ou son gendre venait de signer un triomphe important face à des toros de Victorino Martin.
Remarquable professionnel, jamais avide d’un bon mot ou d’une anecdote savoureuse, « El Andaluz » était devenu depuis bien longtemps une « figura » du mundillo français et étranger, mundillo dans lequel il laissera un très grand vide.
Sol y sombra adresse à toute sa famille et ses proches ses condoléances les plus sincères.
Texte Rolland Agnel
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