Justice a été rendue ! Après avoir vu le Trophée de la Cape d’Or lui filer de manière incompréhensible sous le nez en 2021, le novillero nîmois Solal Calmet « Solalito » a inscrit et sans aucune contestation possible, son nom au palmarès et remporte ainsi la 61eme édition. Cara y cruz pour le novillero local, malmené et blessé par son premier adversaire et revenu combattre son second en sixième position avec beaucoup de vaillance et de pundonor a signé une matinée épique. Revenu durant la lidia du cinquième, le local édita le meilleur quite de la matinée par chicuelinas finement distillées, puis proposant face au sixième la faena la plus complète de la matinée. Lalo de Maria, très attendu a signé une prestation remarquée, toréant avec beaucoup de style et de cadence. Alvaro Burdiel auquel échu le pire lot, afficha courage et témérité malgré deux brutales volteretas devant son second.

Des chiqueros, déboula un lot de Rolland et Raphael Durand, correctement présenté, commodes d’armures et aux tempéraments divers. Encasté le 4, exigeant le 2, brave le 5, meilleurs pour le toreo les 3,5 et 6. Tous foncèrent vers le groupe équestre avec plus ou moins de chispa et s’y employant à divers degrés d’investissement, supérieurs en ce sens les 1,2 et 5. L’ensemble formant un lot difficile, exigeant et parfois âpre, notamment les 1 et 2.

Solal Calmet « Solalito » avait la lourde tâche d’ouvrir les débats, sous une chaleur caniculaire et devant « Bosqué », un utrero salué par quelques véroniques bien tracées. Deux piques sans véritable style avant qu’Alvaro Burdiel ne se signale au quite par delantales, puis réponse du nîmois par navarras. Le torero local rapidement pris au niveau de la cuisse se résolu a affirmer sa vaillance devant un animal compliqué, venant constamment chercher les noises vers l’intérieur et tournant court. Le visage tiré, le nîmois s’exposa jusqu’à l’épée finale puis gagna l’infirmerie où il fut soigné pour un coup de corne d’une dizaine de centimètres.

Revenu de l’infirmerie des arènes, Solalito accueilli par de bonnes véroniques son second adversaire « Prado » qu’il confia au lancier pour deux rencontres irrégulières. Le local de l’étape proposa la faena la plus compacte et intense de la matinée, profitant des qualités du novillo, parfois exigeant face au leurre, pour dessiner d’estimables échanges sur les deux bords. Avec beaucoup de cran et de générosité, Solalito apposa, accompagné tardivement par la bande musicale, une muleta ferme et sûre, accrochant la profondeur sur plusieurs séquences de bon ton et trouvant un écho favorable sur les travées. Estocade portée avec sincérité, faisant mouche et libérant  un pavillon ô combien mérité.

Alvaro Burdiel vit d’abord débouler « Algar », un astado qui rentra fort dans le matelas où il fut longuement et maladroitement châtié. Plusieurs fois averti par un opposant avisé, violent et au maigre capital force le torero sévillan édita une faena atone et compliquée par la condition du bicho. Une pointe de lame illico retirée coucha le Durand.

Son second, « Trabuco » infligea au protégé d’Ortega Cano deux lourdes volteretas d’une grande violence, alors que le garçon tentait de se confier. Labeur valeureux, de grand mérite avec plusieurs séquences droitières intenses et plutôt correctement dessinées. Conclusion d’une lame en place déclenchant une pétition non suivie d’effet et pourtant majoritaire.

Lalo de Maria qui se présentait pour la première fois en France dans la catégorie, salua « Moron » par véroniques cadencées suivies de deux piques, sans grand style. Incontestablement doté d’une esthétique torera affirmée, Lalo de Maria proposa une première faena élégante, profitant des qualités de charges du Durand et jouant d’une ceinture coulée au court d’une œuvre d’inégale intensité. Final par naturelles de face, pieds joints avant pinchazo puis entière trasera. Oreille accordée après pétition et contestée ensuite par une partie du public.

Le quinto « Conil » (initialement 6eme), fut honoré de plusieurs véroniques harmonieuses, puis la demie avant deux piques préservant le cornu et assez mal instrumentées. Après un brindis intime, le benjamin du cartel parsema plusieurs tandas à la gestuelle affirmée dans une faena débutée par cambio et résultant accomplie et dense de laquelle amenèrent plusieurs muletazos à la plastique indéniable devant un utrero animé, noble mais handicapé par une motricité réduite. Final par manoletinas avant de conclure par une lame contraire traversante.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes de Nîmes. Dimanche 5 Juin. Feria de Pentecôte. Novillada de la Cape d’or. Chaleur caniculaire. 2/5 d’arène. 6 novillos de Rolland et Raphael Durand.

Présidence : Mr Angelras

Poids des novillos : 450, 448, 445, 410, 430, 420.

Cavalerie Heyral. 12 rencontres

Les novilleros Alvaro Burdiel et Lalo de Maria se présentaient à Nîmes.

Solal Calmet “SOLALITO” (bleu de France et or) : saluts et oreille après avis

ALVARO BURDIEL (bleu nuit et or) : silence et vuelta

LALO DE MARIA (tabac et or): oreille après avis et applaudissements après avis.

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