Au coeur d’une corrida de Torrestrella très inégale, notamment au niveau du comportement, la lumière est venue de Morante de la Puebla, devant un cuarto bis du fer de Garcigrande suppléant le titulaire, bancale mais bien aidé par la cuadrilla du diestro andalou a passer le témoin… Un épisode rapidement oublié après un véritable faenon du génie cigarrero. Une œuvre de toute beauté, pleine de sentiments, de pureté, la ceinture déliée comme jamais, avec une profondeur presque abyssale, émotive et à la fois puissante qui mis les travées en totale ébullition. De quoi faire oublier que le torero de La Puebla del Rio avait expédié manu militari les affaires courantes face au premier. Conclusion par lame discutable, et deux oreilles réclamées avec forces.

El Juli n’eut pas le loisir ni la chance d’offrir les même œuvres que lors de sa 7eme Puerta del Principe mais distilla toutefois un labeur de haute note face au troisième de l’envoi, au pelage burraco, limité de forces et de fond et qui dura peu dans la muleta dominatrice du madrilène. RAS où presque avec le quinto qui plia rapidement les gaules.

Manuel Perera, qui recevait l’alternative, fut digne mais sembla un légèrement “vert” pour le premier toro adulte de sa carrière qu’il salua les deux genoux dans le sable, avant une faena respectable mais manquant de maitrise. Guère plus de maitrise devant l’ultime, malgré l’envie très palpable du garçon qui, à mon sens, vient d’accéder un peu précipitamment à l’escalafon supérieur…

Plaza de Toros de la Real Maestranza de Caballeria de Séville. Feria de Abril. No hay billetes. 6 toros de Torrestrella et un sobrero de Garcigrande (4bis).

MORANTE DE LA PUEBLA: silence et deux oreilles

EL JULI: ovation et ovation

MANUEL PERERA (qui prenait l’alternative): ovation et ovation

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