Première corrida de la temporada donnée en Extremadure en 2021. Une région hautement taurine dont le coup d’envoi de la saison taurine était donné ce samedi dans les arènes de la ville d’Almendralejo (6000 places) près de Merida. Pour l’occasion, l’empresa Tauroemoción, dirigée par Alberto Garcia, avait rassemblé une terna intégralement composée de toreros natifs ou/et établis dans la région d’Extremadure : Antonio Ferrera, Miguel Angel Perera et Emilio de Justo. Pour arbitrer les débats, un lot marqué du fer de Luis Algarra, correctement présenté compte-tenu de la catégorie de la plaza, mais au comportement globalement en deçà des espérances avant la sortie des cinquième et surtout sixième exemplaire.

Antonio Ferrera (applaudissements et silence) que l’on avait quitté l’an passé sur une exceptionnelle encerrona à Badajoz, ouvrait les débats face à un animal sérieux et de caractère qui poussa longuement et avec force dans le matelas. Auteur d’un bon office sur la monture, le picador Antonio Prieto fut appelé à saluer en piste par Antonio Ferrera. Dans le dernier tiers, le torero né aux Iles Baléares n’eut pas la partie facile face à un animal porteur d’un bon lot de complication. Les charges inégales et parfois brutes de l’astado et malgré un effort notable, ne permirent pas au torero de Badajoz de s’illustrer.

Le deuxième passage ne fut pas plus brillant. A la décharge du maestro extremeño qui eut à faire face à un animal aplumado, limite en tout, rapidement et justement protesté pour faiblesse caractérisée. RAS ou presque.

Miguel Angel Perera (ovation aux deux) hérita lors de sa première prestation d’un animal commode d’armure et qui accusa à l’issue du tiers de piques, anecdotique, d’un certain manque de force que l’on mettra gentiment sur le dos d’une vuelta de campana. Muelta en main, Perera proposa un trasteo propret et correctement ficelé sur les deux rives, à base de temple sans toutefois que la partition n’atteigne des sommets au devant d’un animal avec de la classe mais peu de moteur. De plus, l’extremeño se montra maladroit au moment de conclure et perdit tout espoir de récompense.

Devant le quinto, de bon son, Miguel Angel Perera proposa au respectable un trasteo nettement supérieur notamment au niveau des émotions. Le torero de Badajoz livra face à un opposant noble et à la charge suave un labeur dans le pur style de la maison débuté par la traditionnelle passe du pendule depuis le centre. Échanges ambidextres d’un très bon niveau ensuite avant que les débats ne prennent une tournure plus tremendista qui fit écho sur les travées. Hélas, bis repetita au moment de conclure, Perera essuyant deux échecs avant entière et se retira sous une chaleureuse ovation.

Emilio de Justo (deux oreilles et ) vit le troisième être renvoyé vers les chiqueros après que celui-ci ce soit cassé un piton à sa sortie. Face au remplaçant, Emilio de Justo se signala d’emblée cape en main. Un exercice rématé dans un premier temps par deux demi-véroniques pieds joints sublimes. Chicuelinas al paso afin de conduire l’animal vers le groupe équestre pour une rencontre sans lendemain et suivie d’un quite magistral par chicuelinas et tafalleras. Saluts des banderilleros Perez Valcarce et Manuel Gomez après la pose des bâtonnets. Face à un animal noble mais de peu de fond et à la charge quelconque, le torero de Caceres proposa un trasteo ambidextre d’un excellent niveau, tant technique qu’artistique. De Justo édita sur la rive gauche d’authentiques naturelles au tracé supérieur, soignées et données avec toute l’application et l’entrega qui le caractérise. Brutalement soulevé au moment de porter l’épée, le torero extremeño s’en tira visiblement sans mal et promena quelques minutes plus tard deux pavillons unanimement réclamés.

Le cacereño face à l’excellent dernier toro de l’envoi va rééditer et même surpasser la performance au terme d’une faena magistrale de temple et d’empaque. Sur les deux rives, Emilio de Justo va profiter des grandes dispositions du Luis Algarra pour signer un véritable faenon. Une démonstration de classe et de douceur sublimée par quelques mouvements gauchers de “puta madre”. Même chose sur la droite, d’où surgirent de nombreux passages de grande musique devant des tendidos totalement conquis. Final par quelques naturelles de face d’une pureté absolue avant coup de canon sin puntilla. Dos y rabo et vuelta au toro.

Corrida diffusée en direct sur la chaîne Toros / Photographies Alfonso Plano

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Plaza de Toros de Almendralejo. No hay billetes (de la capacité autorisée). 6 toros de Luis Algarra.

Saluts des banderilleros Perez Valcarce (3° et 6°) Manuel Gomez (3°) et Morenito de Arles (6°)

Vuelta al ruedo au sixième exemplaire “Andorrano” n°75, negro bragado né en décembre 2016.

ANTONIO FERRERA: applaudissements et silence

MIGUEL ANGEL PERERA: ovation et ovation

EMILIO DE JUSTO: deux oreilles et deux oreilles et la queue

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