Après le vol en bande organisée de la Cape d’Or envers le nîmois Solalito hier lors de la corrida d’ouverture, les aficionados nîmois ont pu cette fois fêter le triomphe de l’un des leurs : Adrien Salenc. Né à Nîmes, basé à Madrid, le jeune torero venait ce vendredi soir à Nîmes confirmer son alternative. Une juste récompense à la très belle saison qu’accompli le protégé d’Olivier Baratchart dont c’était la onzième sortie de la temporada.

Cette première corrida de la Feria des Vendanges cuvée 2021 s’est déroulé devant environ 7000 spectateurs, sous un soleil radieux puis progressivement voilé à la sortie du quatrième toro. Dans les chiqueros avaient été embarqués six exemplaires de Garcigrande, certains marqués du fer de Domingo Hernandez mais appartenant bien, depuis le partage de l’héritage de feu Domingo Hernandez à la ganaderia à la devise rouge et blanche de Garcigrande. Vous me suivez ? L’ensemble s’avéra bien présenté, correctement armé (supérieur en ce sens le 3eme) et offrit globalement du jeu à l’exception des fades 2eme et 4eme. Vibrant dans ses charges le 3eme, nobles les 1 et 5 et bravito le 6eme. La globalité du lot pécha par manque de forces, de chispa et de classe et furent discrets voire inexistants sous le fer.

Chez les piétons, si Adrien Salenc décroche la timbale pour être sorti par la grande porte de l’amphithéatre gardois, Jose Maria Manzanares aurait pu quant à lui sortir par la porte opposée, celle des Consuls. Sans une défaillance épée en main, l’alicantin aurait pu prétendre à couper une oreille du 5eme toro après avoir ravi les deux esgourdes de son premier sortit en 3eme position. Classe jusqu’au bout le torero d’Alicante a préféré sortir à pieds et laisser à Adrien Salenc le bonheur de partager seul, son triomphe avec les siens. Annoncé comme toujours face à son élevage de prédilection, Julian Lopez « El Juli » s’est fait rouler par la faible opposition offerte par ses deux adversaires du jour. El Juli, est un monstre sacré de la tauromachie, un maestro d’époque, mais le voir annoncé constamment, sans aucune surprise face aux toros de Justo Hernandez ne provoque plus aucune attente de la part du public, pire encore, celui-ci s’en lasse… et pourtant dieu sait ce que ce garçon peut offrir, devant tout type de toros. Mais, en a-t-il encore l’envie ? Wait and see..

Adrien Salenc ouvrit le bal face à « Recetario », un animal présentant un léger défaut de l’antérieur droit qui s’atténua quelque peu au fil de la lidia. Bonnes véroniques de reception puis la demie avant de confier le fauve au groupe equestre pour deux rencontre sans style, triste dénominateur commun de l’ensemble du lot. Après que son « maestro » El Juli lui ait cédé les trastos, Adrien Salenc brinda à sa famille et signa une bonne entame droitière en se ployant et guidant l’astado vers le centre. Le nîmois montra son envie, dans une faena agréablement composée et structurée. Malgré son jeune parcours, le benjamin du cartel afficha un certain pouvoir face à un toro noble mais qui manquait de transmission. Labeur majoritairement droitier et supérieur en tracé sur cette rive. Final par bernardinas puis lame en place au premier essai libérant le premier trophée de la tarde.

Le nîmois doubla la mise face à l’ultime « Embedido », un astado abanto de salida salué par un capoteo correctement exécuté. Deux piques pour le règlement avant faena brindée aux travées, d’intensité décroissante. Accompagné par la bande musicale, Adrien Salenc proposa un labeur majoritairement droitier face à un Garcigrande noble, chargeant à mi-hauteur mais sans aucune classe. Volonté et panache sont à mettre au crédit du nîmois qui logea en conclusion une lame rapidement létale. Oreille après pétition.

Julian Lopez « El Juli » revenait après trois ans d’absence sur le sable des arènes qui l’ont couronné matador de toros voilà 23 ans déjà. Un retour sans brio pour le madrilène d’abord devant « Visigodo » qui le laissa inédit cape en main avant d’aller à la rencontre du groupe Heyral pour deux rations de fer sans aucun style. Faenita sans émotions devant un quadrupède dénué de caste et de forces.

Pas mieux devant le cuarto  « Campaneo » salué par quatre véroniques de correcte facture. Deux picotazos pour faire honneur au règlement… Faena dans le même ton que la première copie du maestro de Velilla, débutée par statuaires puis comprenant quelques passages corrects à bâbord, le madrilène cherchant à allonger la charge d’un bicho dépourvu de classe et de caste. El Juli visiblement déçu se laissa même aller à quelques gestes d’humeur peu reluisants. Peut-être en a-t-il assez de s’auto-flageller face à cette opposition qu’il s’impose et impose… Julipié de circonstance, les deux fois.

Jose Maria Manzanares a traversé l’après-midi en figura. Capable avec panache et pouvoir, de résoudre les problèmes du troisième de l’envoi, le bien nommé « Ecuatorial ». JMM salua son arrivée par une poignée de véroniques jambe en avant puis confia le cornu au groupe équestre pour deux rencontres, la première prise seul sur le cheval de réserve puis une seconde sur le titulaire, un picotazo répondant à la demande par un « nada » de l’alicantin à son picador… Devant un toro fuyard, le torero d’Alicante se montra magistral de pouvoir et de fermeté. Après quelques échanges en guise de recadrage, l’astado offrit de vibrantes charges pour une faena d’intensité croissante, supérieure en tracé sur la rive gauche. Entière légèrement tombée a recibir. Deux oreilles.

Jose Maria Manzanares aurait pu doubler son score au tableau de marque face au quinto « Desterrado », abanto de salida comme ses frères et salué par quatre véroniques bien taillées. L’astado présentait un manque de forces flagrant, et fut bien entendu préservé sous le fer en deux rencontres, la seconde en mode simulacre. Vuelta de campana avant un quite d’Adrien Salenc qui n’arrangea pas la condition du bicho. Faena de menos a mas agréablement composée par la classe et le savoir de l’alicantin qui égraina quelques tandas au fin tracé, notamment sur la rive gauche. Passage droitier tout en dominio avant échec répété avec les instruments létaux.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes de Nîmes. Feria des Vendanges. Environ 7000 spectateurs. Beau soleil, ciel bleu puis voilé. Éclairage allumé au 4eme toro. 6 toros de Garcigrande.

Organisation : Simon Casas Production France

Présidence : Mr Angelras assisté de Mrs Puech et Galtier

Poids des toros : 505, 535, 528, 534, 510, 520.

Cavalerie Heyral. 12 rencontres

Le torero Adrien Salenc se présentait pour la première fois dans les arènes de Nîmes en qualité de matador de toros et a confirmé l’alternative devant le toro “Recetario” n°52, né en octobre 2016 de 505 kilos.

EL JULI (bleu nuit et or): silence et saluts au tiers

JOSE MARIA MANZANARES (sang de toro et or): deux oreilles après avis et saluts au tiers après avis

ADRIEN SALENC (violet et or): oreille après avis et oreille

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