Coup d’envoi ce jeudi soir de la Feria des Vendanges 2021 avec au programme, un novillada piquée qui s’avéra entretenue dans son ensemble, notamment grâce au bon comportement global des six exemplaires de Rolland et Raphael Durand et la disposition des trois novilleros avec mention spéciale aux deux français : le biterrois Carlos Olsina et le nîmois Solalito.

Une novillada d’ouverture qui s’est déroulée dans une atmosphère un tantinet frileuse. Il faut dire que les cruelles pluies diluviennes qui se sont abattues sur le Gard ces deux derniers jours n’invitaient guère à la gaieté et l’on peut aisément comprendre que les têtes ne soient pas vraiment à la fête… Toutes nos pensées se dirigeant bien entendu au moment du paseo, vers les milliers de gardois très durement touchés par ces intempéries.

Entrée donc tristounette, environ 2000 personnes sur les travées sous un ciel clair-obscur, la pluie s’invitant dès le quatrième novillo et d’intensité croissante. Le lot de la famille Durand d’un trapio correct, mais très inégal de tête, certains s’avérant justes compte tenu de la catégorie de l’arène. Plus armés les 4 et 6. Tous s’en allèrent défier le groupe équestre sans se faire prier, certains de leur propre chef comme les 1, 3 et 5. Bravito dans l’exercice les 3 et 6. L’ensemble de l’envoi fut maniable, à divers degré de noblesse, classe face à l’étoffe les 4 et 6, la majorité manquant d’un soupçon de transmission.

Chez les piétons, Carlos Olsina et Solalito quittent le vaisseau romain avec une oreille chacun dans les bagages. Un bilan comptable qui aurait pu être plus important sans certaines lacunes au moment de conclure. Miguel Polope, afficha un certain niveau de toreria lors de ses deux passages, l’ensemble restant toutefois plus discret que les prestations de ses compagnons de cartel.

Carton jaune à la Peña Antonio Ordoñez (qui n’engage que moi) qui laisse au placard la soixantième Cape d’Or, déclarant le prix au novillero le plus méritant « desierto » avec comme seule et maigre explication « en vertu de certains des fondamentaux chers à la Peña Antonio Ordoñez » … Peut-être le jury était-il pressé de se mettre à l’abri des caprices de Tlaloc, il n’en demeure pas moins que deux des novilleros du jour pouvaient prétendre au trophée espéré. Si les deux sont méritants, il me semble (et cela n’engage que l’auteur de ces lignes) que le nîmois Solalito a davantage apporté de soin et d’investissement dans la lidia, notamment lors de mises en suerte soignées, banderillant ses deux adversaires puis se montrant allègre et varié muleta en main… Dommageable !

Carlos Olsina donnait le coup d’envoi de cette soixantième édition de la Cape d’Or devant « Cazar », un astado commode de tête salué par larga cambiada de rodillas puis véroniques et la demie. Le novillo rentre et sort seul de la première rencontre, pour un emploi furtif avant de pousser légèrement lors du deuxième assaut. Quite de Miguel Polope par chicuelinas avant que le torero de Béziers ne brinde son trasteo au public. Entame genoux en terre avant deux bonnes tandas droitières en suivant. Passage plus compliqué sur la rive gauche où Carlos se montra volontaire et appliqué puis reprenant la droite pour quelques échanges de bon ton. Voltereta sans gravité, puis manoletinas ajustées et une bonne lame en conclusion. Oreille

Le biterrois aurait pu doubler la mise face à « Arcos », le quatrième de l’envoi devant lequel il signa une réception capotera soignée par enchainement de véroniques, gaoneras puis deux largas de rodillas sous une pluie fine. Quite heurté de Miguel Polope par chicuelinas faisant suite à deux rencontres avec le groupe équestre sans véritable style. Carlos brinda au père de Sebastien Castella une faena tout en profondeur et rythmée face à un très bon novillo de la famille Durand. Très belle entame en se ployant avant de proposer de jolis mouvements sur les deux rives avec une préférence personnelles pour les échanges gauchers. Conclusion plus que délicate avec la ferraille, pour une kyrielle de pinchazos avant quasi entière et descabello.

Miguel Polope se signala par quelques mouvements de cape de bon aloi afin de saluer l’arrivée du second « Prado » qui ne s’employa guère face à la morsure du fer lors du premier assaut. Seconde prise maladroitement imprécise puis troisième rencontre imposée par le balcon présidentiel, jugeant la seconde ration comme nulle. Entame de faena par passe changée puis deux superbes passes du mépris. Faena solennelle comprenant comme meilleurs échanges, le labeur gaucher au tracé classique fin et soigné. Final par naturelles pieds joints face à un animal aux dispositions déclinantes. Conclusion par entière légèrement tombée après un pinchazo.

Face au quinto « Vejer » qui reçut deux piques sans grand style, le torero valencian fit montre de sa belle main gauche et toréa avec élégance un astado noble et mobile, malheureusement sans grande transmission, dans une atmosphère atone et devant un public refroidi…

Solalito, se montra appliqué lors des véroniques de réception devant le troisième « Bosque » qui fila seul à la rencontre de Jean-Loup Aillet qui piqua deux fois avec précision. Première légère poussée avant deuxième assaut sans style. Le nîmois se distingue sur un quite par navarras et tafalleras avant que Carlos Olsina ne lui réponde par gaoneras sur le fil du rasoir. Brillant tiers de banderilles à charge du jeune torero local avec une troisième paire remarquable au quiebro. Faena brindée au public, débutée accoudé au tablas et donnant les passes d’entame par le haut. Trasteo varié, l’ancien élève du CFT distillant de très bonnes naturelles main basse, face à un novillo qui chargeait avec noblesse mais à mi-hauteur. Voltereta sans gravité avant bonne série droitière. Conclusion par lame trasera légèrement plate et chapelet de descabello privant le torero de Nîmes d’un trophée presque acquis.

Solalito ouvrit son compteur devant le sixième « Zufre » accueilli par de bonnes véroniques avant que le nîmois ne soigne la mise en suerte pour deux rencontres, prises avec une légère dose de bravoure. Quite del perdon pour Carlos Olsina avant que Solalito ne se montre à nouveau brillant avec les pallitroques. Faena méritoire, d’abord supérieure en tracé sur la rive gauche avant retour à tribord en soignant le geste et la posture, main basse toujours. Final allègre par luquecinas qui porta sur les étagères avant lame entière après pinchazo. Oreille.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes de Nîmes. Feria de Pentecôte. Temps lourd, ciel bleu puis menaçant puis pluie à partir du 4eme novillo. Eclairage allumé au deuxième. 6 novillos de Rolland et Raphael Durand.

Organisation : Simon Casas Production France

Présidence : Mr Tiberino assisté de Mrs Layalle et Dumond

Poids des novillos: 445, 440, 435, 450, 480 et 485.

Cavalerie Heyral. 13 rencontres

Les novilleros Carlos Olsina et Miguel Polope se présentaient en novillada piquée dans les arènes de Nîmes.

CARLOS OLSINA (violet et or) : oreille et silence après deux avis

MIGUEL POLOPE (blanc et or) : saluts au tiers après avis et silence après avis

Solal Calmet “SOLALITO” (lilas et or): saluts au tiers après avis et oreille après avis

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