Celle-ci c’est sûr, dans 40 ans on ne s’en souviendra pas ! Quatre décennies après l’historique Miurada du 14 aout 1983 pour laquelle Richard Millian et Eduardo Miura hijo furent honorés en prologue, la course des pensionnaires de Zahariche de ce jour ne restera pas dans les annales, mieux, on aurait même plutôt tendance à vouloir l’oublier rapidement !

Très bien présentés, tous dans le type morphologique de la maison, lourds (615 kg de moyenne), armés, escobillés, hauts et longs comme des trains de marchandises dont les wagons étaient malheureusement vides. Les Miura du 15 aout 2023 n’étaient pas bons, ne développèrent ni caste, ni bravoure. De la présence, par le gabarit mais n’occasionnant aucune émotion. Tous furent discrets à l’épreuve des piques, ne s’y employant que peu pour ne pas dire pas, le batacazo provoqué par l’ultime n’étant même pas l’arbre qui cache la forêt… Dans le dernier tiers, la majorité développa le sentido habituel de la maison, compliqué sans pour autant se montrer diabolique, de peu de passes certes mais exploitables dans les grandes lignes. Déception également chez les hommes que l’on a déjà vu avec davantage d’idées et de recours. Bref, si vous me suivez, l’ennui complet.

Manuel Escribano, après un tercio de banderilles bien accueilli par les gradins, notamment grâce à un quiebro al violin ajusté, proposa une première faena atone à un Miura long comme un jour sans fin, placide et de peu de parcours, se déplaçant face au leurre sans humilier. Impossible à gauche. Entière tombée. Son second, mal piqué en deux assauts sans style se laissa embarqué par une entame par cambiadas au centre puis dans deux séries à l’écho favorable. Sur un violent derrote, le torero de Gerena sentit le vent du boulet et perdit à ce moment là toute la confiance engendrée par une bonne entame. L’affaire s’étiola, l’andalou perdant le fil avant de conclure par entière au deuxième voyage.

Ruben Pinar, auteur d’un triomphe colossal en 2022 n’a pas franchement rappeler le public biterrois à ses bons souvenirs. L’albaceteño hérita de deux adversaires certes peu commodes, mais qui n’étaient pas non plus des dragons cracheurs de feu… Ruben Pinar toréa avec beaucoup de voix et peu de poder, se montrant prudent en toréant de façon souvent périphérique. Pour une bonne lame, le respectable réclama un pavillon à l’issue de son premier passage, que le balcon se refusa justement d’octroyer. Le torero d’Albacete proposa devant son second quelques estimables derechazos dans un ensemble de peu de son et quitta le Plateau de Valras le costume aussi blanc que blanc, ce qui avouons-le, est assez inédit lorsque l’on parle d’une Miurada…

Alberto Lamelas ne traverse pas le meilleur moment de sa carrière et cela commence à se voir. Jamais je ne remettrais en cause la volonté de l’andalou quant à se mesurer à ce type d’adversaire, mais aujourd’hui le natif de Cortijos Nuevos a lui aussi toréer avec beaucoup de voix, déchargeant constamment la suerte, faisant passer ses adversaires pour plus compliqués qu’ils ne l’étaient. Sa seconde sortie fut d’abord d’un meilleur ton, embarquant l’ultime dans quelques derechazos de correcte facture, avant dans de progressivement rendre le terrain de jeu au Miura. Excès de desplante malvenus et échecs successifs à l’épée.

A l’issue de la course, le prix au meilleur picador fut remis à Francisco Ponz « Puchano », récompensé pour avoir « moins mal » piqué que ses confrères. Parfois, on se passerai de remise des prix.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes de Béziers. Feria d’Aout. Plus de ¾ d’arène. Chaleur caniculaire. 6 toros de Miura

Président : Mr Daudé

Poids des toros : 640, 620, 590, 580, 640, 615.

Cavalerie Bonijol. 12 piques

MANUEL ESCRIBANO (ardoise et or) : saluts et silence après avis

RUBEN PINAR (blanc et argent) : saluts et saluts

ALBERTO LAMELAS (lilas et or) : silence et division d’opinions après deux avis

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