Le “Se Canto” entonné à l’unisson par une plaza remplie aux trois quart et sous un soleil du feu de dieu laissait présager d’une belle matinée de toros. Ce fut le cas, en partie, notamment grâce au savoir et à la maitrise d’un Domingo Lopez Chaves souverain qui sans un maniement défectueux des instruments aurait pu couper un voir deux trophées du quatrième “Martinete II”, le toro le plus maniable de l’envoi. Un lot de Hoyo de la Gitana tout droit débarqué de la Finca Galleguillos, dans le type de la maison, bien proportionné, aux armures relativement correctes. L’ensemble offrit un jeu limité, exception faite au quatrième et dans un degré moindre au premier.

Abanto de salida, « Cabrero » le premier de l’envoi au tamaño irréprochable dévolu à Domingo Lopez Chaves s’en alla par deux fois, réglementairement, combattre avec le groupe équestre. Prise avec force la première pour un tiers plutôt préservé. Le diestro de Ledesma signe une faena, brindée à El Fundí, d’intensité croissante face à un animal avisé mais possédant une corne gauche exploitable et exploitée par un Domingo Lopez Chaves en lidiador souverain. Le salmantino soigne trois grandes séries sur la rive droite dont certains muletazos donnés avec de la profondeur et du temple. Impossible sur la rive opposée. Conclusion par 3/4 de lame légèrement trasera, efficace et oreille réclamée avec force.

Le salmantin salua par un bouquet d’agréables véroniques l’arrivée cuarto « Martinete II » qu’il guida ensuite vers le groupe équestre pour deux rencontres, prise en brave la deuxième avec rectification du lancier. Superbe entame muletera par alternance de muletazos por abajo et d’autres par le haut et premières séquences empreintes de toreria. Face à un animal maniable mais peu commode, le torero de Ledesma mena parfaitement les débats, tout en maitrise et parfois en se relâchant. D’abord de la droite dans d’intenses échanges puis de la gauche pour le point culminant de la matinée. Deux séries de naturelles exquises et muy toreras. Hélas l’infortune d’une conclusion gâchée épée en main fit s’envoler tout espoir d’un triomphe tout acquis. Double vuelta al ruedo chaleureusement fêtée.

Manuel Escribano s’agenouilla pour une larga afarolada lors de la réception du second « Manisero » qu’il confia ensuite au lancier de service pour deux rencontres sans vibrations notables, un soupçon plus engagé sur la seconde. Le torero de Gerena entendit ensuite une grande ovation après avoir brillé banderilles en main avec notamment une dernière paire par quiebro al violin. Brindée à André Cabannes, cheville ouvrière du CTV, la faena de l’andalou fut contrariée par le jeu limité du cornu. L’animal à la devise verte et blanche tournait court dans le leurre qu’il chargeait à mi-hauteur. Averti sur plusieurs séquences, Manuel Escribano ne trouva que peu d’options d’ouverture, se montra vaillant et liquida le fauve d’une entière tendida d’effet rapide. Ovation de complaisance.

Salut capotero soigné du quinto « Medialuna » par quelques véroniques de bon ton et là média fixant l’astado. Quatre rencontres avec la cavalerie, le toro s’engouffrant bravement dans le matelas notamment sur les deux dernières rations en venant de loin. Tercio de banderilles à charge du diestro sevillan, d’inégale intensité et rallongée sans intérêt par une quatrième paire au quiebro près des tablas. Faenita sans émotions notables. Manuel Escribano empila les muletazos sans saveurs particulières au devant d’un adversaire doté d’un fond de caste incommode. Une affaire qui ne passa pas la rampe et conclue rapidement par entière habile. Toro applaudi à l’arrastre.

Le troisième, « Campesino II » que le sort avait réservé à Miguel Ángel Pacheco fut salué par quelques véroniques bien tracées. Deux rencontres avec le groupe équestre, sans grand style et mal exécutées par l’homme au castoreño. Faena brindée au public et plutôt bien initiée de la droite, genou ployé et en se doublant. Le benjamin du cartel de montra vite débordé et dépourvu d’options face à un animal à peine exploitable à droite et quasi inabordable et violent sur la rive opposée. Le garçon tenta en vain de faire passer le fauve, quelques fois avec réussite. Échec au moment de conclure en trois tentatives. Silence après avis.

Le sixième « Cabrero II » s’invalidant à sa sortie fut changé par un sobrero du même fer nommé « Huronero » lui aussi affichant un certain défaut moteur et très mal piqué en trois rencontres pauvres en émotions. Invalide, l’astado fut lui aussi renvoyé vers les chiqueros après que la première paire de banderilles soit posée. En lieu et place (bis) fut envoyé au combat « Mosquetero », même maison à l’armure plus commode que celle de ses frères. Trois rencontres, avec de la distance l’ultime pour un résultat quelconque, l’astado se montrant assez discret dans l’épreuve puis violent face au drap de serge rouge que le garçon mania avec difficulté. Pacheco ira rapidement chercher les instruments et mis fin à la vie publique du quadrupède d’un lame entière.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA

Arènes Joseph Fourniol, Vic-Fezensac. Feria del Toro 2021. 2/3 d’arène. Chaleur caniculaire. 6 toros de Hoyo de la Gitana et 2 sobreros du même fer (6 bis et 6 ter)

Organisation: Club Taurin Vicois

Présidence : Mr Anestoy assisté de Mrs Lattes et Pétriat

Cavalerie Bonijol. 18 rencontres (dont trois sur le 6eme bis)

DOMINGO LOPEZ CHAVES (Corail et or) : oreille et deux vueltas

MANUEL ESCRIBANO (pourpre et azabache) : ovation et silence

MIGUEL ANGEL PACHECO (azur et or) : silence et silence

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