Ce jeudi 14 mai 2020 devait vraisemblablement entrer en vigueur, une nouvelle pique, autorisée et mise en conformité par la Junta de Andalucia. Un projet mis en place par Miguel Briones Artacho, secrétaire général de la Politique Intérieure et des Spectacles Publics. Cette dernière aurait dû être utilisée pour la première fois ce jeudi 14, à l’occasion de la corrida concours de Jerez de la Frontera qui devait abriter un mano a mano entre Morante de la Puebla et El Juli, eux-mêmes face à des toros de Torrestrella, Fuente Ymbro, Bohorquez, Santiago Domecq, Jandilla et Zalduendo…. Une corrida qui n’aura pas lieu, suite à l’annulation des spectacles taurins pour cause de Covid-19.

Cette nouvelle pique, reprend les fondamentaux de la pique proposée il y a 10 ans par Alain Bonijol, qui avait imaginé une « puya » plus fuselée, causant moins de dégâts sur la peau de l’animal, le tout n’affectant en rien le châtiment. Cette pique, plus fine donc, et dépourvue de cordes, permettait au picador de soigner davantage la suerte de varas et augmentait les chances, en théorie, d’une seconde rencontre.

Reprenant les bases de l’actuelle « puya de picar », la nouvelle pique étudiée par la Junta de Andalucia possède une base inférieure de celle utilisée en France, avec une pyramide à quatre côtés, contre trois pour l’actuelle. En somme, cette dernière serait un condensé de la pique française et de l’andalouse. La pyramide mesure 28.56mm, avec une base quadrangulaire de 13mm pour chaque côté. La grande nouveauté de cette pique réside au niveau du butoir, qui est en PVC et d’une longueur de 40mm, soit 10mm de moins que l’actuelle pique andalouse et 20mm de moins que ce qu’exige le Règlement Taurin.

image Aplausos

En somme, une pique légèrement moins agressive, causant moins de dommages, du fait de sa forme quadrangulaire et de la longueur inférieure, entre la pyramide et la « cruceta »…

Pour ma part, une nouvelle réforme de la puya me laisse dubitatif… Réduire la pique ne serait-il pas réduire encore un peu plus la voilure, d’un travail trop souvent mal fait, d’un animal commercialisé et de moins en moins animé… Réduire le fer à mon sens toujours, serait une franche hérésie dans la mesure où avec la malice et le vice de certains toreros au « castoreño », les toros pourraient tout autant être « massacrés » lors d’un tiers qui bat de plus en plus de l’aile et dont on ne soigne désormais guère l’office. 3mm de moins par-ci, trois de moins par-là ne changeront rien à l’affaire.

(Source Aplausos). (photo de couverture tirée du site caballosdepicar.es)

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