Dimanche 16 aout 2020. Arènes de Béziers. Beau temps. Festival piqué au profit du centre hospitalier de Béziers.

6 toros des ganaderias Fermin Bohorquez, pour le rejon et Le Grand Badon (Cuillé), Pagès-Mailhan, Margé, Fernay y sus hijas, Malaga plus un sobrero de Gallon (7eme)

Cavalerie Heyral.

A l’issue du paseo un vibrant hommage fut rendu au personnel du Service Hospitalier suivi d’une Marseillaise entonnée à l’unisson. 

A l’issue du festival un hommage fut rendu en piste à Robert Margé qui tire sa révérence à la tête des arènes du Plateau de Valras après 32 années.

Le quatrième exemplaire, numéro 102 de Robert Margé fut gracié par Miguel Angel Perera.

LEA VICENS: applaudissements 

SEBASTIEN CASTELLA: deux oreilles

MANUEL ESCRIBANO: deux oreilles  

MIGUEL ANGEL PERERA: deux oreilles et la queue symboliques symboliques

PACO UREÑA: oreille 

CARLOS OLSINA: ovation 

La rejoneadora nîmoise Lea Vicens très attendu sur le Plateau de Valras après son triomphe de la veille posa un premier rejon de castigo avant un passage intense banderilles en main sur Diluvio. Le passage sur l’énergique Desafio pour la pose des courtes puis des roses fut de moindre intensité, notamment du fait des forces limitées du Bohorquez. Trois quart de lame un peu sur le côté au deuxième essai avec le rejon de muerte, nécessitant l’usage du descabello. 

Sebastien Castella salua le Cuillé porteur du dossard numéro 2 par quelques jolies véroniques, puis chicuelina avant de conduire le pensionnaire du Mas du Grand Badon face au lancier pour un unique picotazo. Le maestro biterrois offrit son combat à ses compagnons de cartel avant entame par passe cambiada. Au son du Boléro de Ravel, le maestro local instrumenta un labeur majoritairement droitier, porté par une aficion qui lui est chère. Le Cuillé, au jeu de tête violent molesta à plusieurs reprises l’étoffe d’un Castella sûr de son toreor qui parvint en fin de parcours à assoir sa domination dans un numéro de stoïcisme qui secoua l’assemblée. Estoconazo sin puntilla. Deux oreilles réclamées avec force. 

Manuel Escribano s’en alla attendre le Pages-Mailhan a porta gayola avant quelques capotazos notables au fil des tablas. Une seule rencontre sans histoire avec le groupe équestre. L’andalou se chargea de la pose des banderilles avec brio avec notamment une ultime paire par quiebro al violin avant de dédier son combat à Robert Margé. Muleta en main, le torero de Gerena eut à se montrer patient au devant d’un exemplaire à la charge incertaine et qui tournait court près des chevilles. Petit à petit le sevillan pris techniquement la mesure du toro des Jasses de Bouchaud en exploitant pleinement la noblesse d’une bonne corne gauche à base de naturelles ajustées qui eurent le mérite de faire croître l’adhésion du conclave. Trois quart de lame en place foudroyante. Deux oreilles de festival. 

Miguel Angel Perera salua par quelques bons capotazos son opposant de Margé, piqué brièvement en une seule fois avant que l’extremeño se signale sur un quite précieux par chicuelinas et tafalleras. Le dernier tiers débuta par un énorme susto lorsque sur une tentative d’entame par rodillazos, Perera fut brutalement cueilli et propulsé par le Margé. Vite remis en selle, le torero de Badajoz va ensuite instrumenter un véritable faenon, empreint de domination. Sur les deux rives, Perera dessina de grandes séries d’un niveau technique au dessus de la moyenne, profitant des dispositions de son opposant, noble mais soso et au parcours limité. Ne dit-on pas « Qu’importe le flacon pourvu que l’on ai l’ivresse » puisque le public du Plateau de Valras s’enivra jusqu’à la déraison de la démonstration d’un Perera pléthorique qui fit davantage monter la temperature dans un numéro tremendiste qu’il maîtrise à la perfection. Le final par luquecinas dans un mouchoir de poche est un modèle d’aguante et de stoïcisme. Dans un cratère en ébullition, le respectable public biterrois réclama avec force la grâce du porteur de la devise incarnat et or. Une pétition suivie par le palco présidentiel. Décision contestable à la vue des conditions du cornu. On retiendra la belle histoire de la famille Margé qui pour la dernière de Robert Margé à la tête de ses arènes aura vu l’un de ses pupilles regagner vivant le Mas des Monteilles…

Paco Ureña salua par véroniques l’arrivée du quinto, de Fernay, piqué une seule fois en une rencontre trasera sans grande histoire. Muleta en main le Lorquino au naturel, édita une faena ambidextre de belle note. Débuté de la droite, le trasteo culmina sur la rive gauche avec une demi douzaine de naturelles de haute valeur qui à ma grande surprise ne portèrent que très peu sur les tendidos. L’effet indulto peut être… Entière foudroyante au premier envoi valant à elle seule l’octroi d’une oreille. 

En sixième position, déboula des chiqueros un animal charpenté et aux pitons abîmés, marqué du fer de Malaga (Callet) que Carlos Olsina salua par de suaves véroniques avant de le confier au lancier de service pour deux rations de fer, la première prise avec force et une seconde plus brève. Brindis à Manuel Escribano. Face à un astado tardo, rapidement à l’arrêt complet et sous l’air malvenu de Georges Bizet, Carlos s’évertua faire charger le fauve. Le biterrois parvint à tirer une demi douzaine de muletazos droitiers de correcte exécution, sans bien plus hélas. Atravesada puis demi lame pour conclure.

Cadeau bonus avec la sortie d’un septième exemplaire, du fer de Gallon, annoncé offert par les toreros et salué à la cape par Sebastien Castella, mis en suerte par Manuel Escribano et piqué pour une première dans l’exercice par … Lea Vicens. Manuel Escribano et Carlos Olsina se partagèrent un quite por colleras réussi avant que Sebastien Castella, Manuel Escribano et Miguel Angel Perera ne se partagent la pose des banderilles pour un tiers enjoué. Paco Ureña initia les premiers mouvements muleteros avant de confier le noble mais soso Gallon à Carlos Olsina, qui dessina sur la rive droite de notables séries, concluant par un final encimista qui remporta l’adhésion du conclave. Manuel Escribano se chargea de la suerte suprême, par entière d’effet rapide. Deux mouchoirs blanc tombèrent du palco présidentiel, ces derniers venant récompenser la prestation complète des six comparses.

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