Après-midi décevante en ce dimanche des fêtes de la Madeleine, aux pieds du château qui pour une fois n’avait pas attiré les sempiternelles vociférations anti-taurines où à l’ombre des platanes, dans une arène à moitié garnie s’est déroulée la traditionnelle novillada de l’ATB qui cette année avait opté pour un lot de Dolores Aguirre Ybarra.

Un envoi fort bien présenté, lourd, hauts et longs pour certains, aux armes acérées, exception faite au 3eme plus commode d’armure, bien fait le 1, moins joli le 6, bizcos pour la grande majorité. Si le lot présenté ce dimanche ne fut pas, loin de là, le lot de l’année, celui-ci offrit globalement des options non négligeables dans le troisième tiers, exception faite toujours au 3eme qui coula vite le plomb. De beaucoup de présence, prompts dans leurs assauts face au groupe équestre. Un exercice dans lequel la majorité s’employa surtout à la première rencontre, sauf le 1er piqué sans style ni histoires. Le quinto, un manso con casta, pour moi le meilleur de l’envoi, fut piqué à 4 reprises, poussant fermement aux 1ere et 4eme, sortant seul des deux autres. Au dernier tiers, les Dolores de ce jour ne furent ni diaboliques ni dociles, compliqués sans être impossible, à condition de… Dans l’ensemble les novillos de la Dehesa de Frias sont restés maîtres du jeu…

Le seul trophée de l’après-midi est tombé dans l’escarcelle du cacereño Jose Rojo qui a pu trancher un pavillon généreux du quinto, un manso con casta piqué 4 fois et qui se laissa ensuite embarquer sur les deux bords. Timide et prudent sur les premiers échanges, le torero de Trujillo prit confiance en son adversaire et surtout en lui dans une deuxième partie de faena de meilleur ton, majoritairement droitière d’où émanèrent les meilleures séquences. Musique inopportune justement interrompue par le garçon qui tenta la gauche avec moins de succès avant de loger une lame en place. Devant son premier, armé astifino, et difficile à cadrer l’extremeño proposa une faena au profil plus défensif devant un animal sérieux et qui tournait court, sans toutefois être inabordable. Lame tombée au premier essai.

Diego Peseiro hérita du meilleur lot, je m’entends, le plus propice, mais en passa quelque peu pour ne pas dire beaucoup, à côté. Son premier, bien fait et noble avait une bonne corne droite, que le portugais capta sur deux séries bien conçues après une belle entame par doblones. Hélas, le lusitanien perdit peu à peu le fil de l’histoire, et le Dolores plus noble que brave devint rapidement maitre du terrain. Distance de sécurité élargies, pour un toreo périphérique faisant largement retomber le soufflet. Conclusion par entière tombée. Le torero portugais banderilla ensuite brillamment le cuarto avec deux quiebros et une belle paire al violin. Muleta en main, bis repetita. Deux bonnes séries droitières et puis s’en va, le novillero de Santarem ne parvenant pas de surcroit à exploiter la bonne corne gauche du Dolores… Faena de mas a menos, deuxième partie soporifique. Double échec avant entière létale.

Le passage de Victor Cerrato dans le Gard fut, pour ne pas dire énigmatique, des plus discrets… Le novillero de Leganes hérita il est vrai d’un premier adversaire plombé par un manque de forces avéré, qui plus est mal lidié, mal piqué et mal bandérillé… RAS à la muleta. L’ultime qui, attention, n’était pas un grand novillo, aurait toutefois mérité d’être abordé avec davantage d’envie, probablement de métier mais surtout de décision. Echanges ambidextres sans grand intérêt et à l’engagement limité jusqu’au coup d’épée final.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes Paul Laurent, Beaucaire. Fêtes de la Madeleine. Demi-arène. 6 novillos de Dolores Aguirre Ybarra.

Président : Mr Crouzet

Cavalerie Heyral. 17 rencontres

DIEGO PESEIRO (vert empire et or) : saluts et silence

JOSE ROJO (bleu nuit et or) : saluts et oreille

VICTOR CERRATO (saumon et azabache) : silence et silence

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