La corrida de Dolores Aguirre lidiée en ce samedi après-midi aura été bien décevante pour une majorité d’aficionados et ce ne sont pas des tercios de piques parfois violents et houleux qui ont caché les défauts et la mansedumbre présentés par l’ensembe des pupilles du fer andalou.


Dans ces conditions peut-on faire grief aux trois toreros de ne pas avoir dessiné les faenas que l’on s’est habitué à voir dans les grandes ferias du circuit ? Certes non. Alors oui on vient à Vic pour des toros face auquel les problèmes doivent être résolus. Mais quand même.


Face à cet envoi, les trois coletudos ont fait face avec courage et volonté ; et rien ne peut leur être reproché. Face à son premier, bien présenté, manso, présentant un danger sourd, peu piqué en trois rencontres, Alberto Lamelas s’est montré très volontaire mais a mal tué. En présence du quatrième, un « tonton » de presque 6 ans, distrait et violent, qui secoue le groupe équestre à la première rencontre, puis revient pour un final désordonné, Lamelas a une nouvelle fois montré une grande volonté et fait étalage de vaillance et de sincérité. Et malgré un mauvais maniement de la ferraille, le public a su reconnaitre son effort.


Luis Gerpe a incontestablement réussi son entrée à Vic. Son premier bien présenté est salué par de bonnes véroniques de réception. Le toro semble se laisser un peu et vient saluer le picador lui imposant un important batacazo. Il revient en trois autres occasions sans être trop châtié mais est très applaudi. Le début de faena est agréable et Gerpe fait montre de bonnes dispositions. Pris violemment à la troisième naturelle, il se relève choqué. Boitant bas il revient au combat arrachant avec beaucoup de courage deux séries de naturelles. L’épée n’est pas des plus efficaces. En présence de son second, manso, violent, dangereux, et qui se défend, accrochant au passage et sans conséquences un banderillero, Gerpe livre un combat à l’ancienne qui conquiert le public. Mais une fois encore l’usage de l’estoc laisse à désirer.


Maxime Solera, fêtait son anniversaire en ce jour. Le cadeau, excepté un aimable clin d’œil de la musique, n’avait rien de très suave. Son premier, très bien présenté, veleto, ne se fixe pas, est distrait, se défend aux piques, sort seul et s’éteint rapidement. Solera affiche sa volonté mais ne peut pas faire grand chose de plus. Echec à l’épée. Avec le dernier de
l’envoi, salué dès sa sortie par le sauteur Kevin Ribeiro qui a effectué un superbe saut périlleux vrillé fortement ovationné, Solera put enfin signer quelques séquences suaves sur les deux cornes. Le toro se laisse toréer, venant au pas mais ne transmet absolument rien. Estocade au troisième envoi.


Et quelle ne fut pas notre surprise quand le public a demandé au mayoral de saluer en piste à la fin de la corrida. Un comportement de toro bravo est un ensemble et ne s’arrête pas au seul premier tercio, d’autant plus que cet après-midi les toros ont montré bien plus de violence que de bravoure.

Rolland Agnel


FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA


Arènes Joseph-Fourniol, Vic-Fezensac – Deux tiers d’arène. Grand ciel bleu et chaleur. 6 toros de Dolores Aguirre inégaux de présentation mais formant dans l’ensemble un beau
lot, mansos dans l’ensemble.


Président : Bernard Sicet
Cavalerie : Alain Bonijol
Alberto LAMELAS (Vert olive et or) : Salut avec division d’opinion et grande ovation après
avis
Luis GERPE (Evêque et or) : Grande ovation avec salut et ovation après avis
Maxime SOLERA (Blanc et or) : Silence après avis et ovation

REPORTAGE PHOTOS PHILLIPE GIL MIR

Share This