Plus de deux ans après, l’aficion vicoise a pu enfin retrouver le chemin des arènes Joseph Fourniol pour une Feria du Toro qui se déroule, comme de partout sur la planète toros, dans des conditions bien entendue particulières. Retardé d’une quinzaine de minutes du fait d’une longue file d’attente en raison des contrôles sanitaires en vigueur, le premier paséo de cette édition 2021 de la Feria du toro voyait défiler les novilleros Carlos Aranda de Daimiel, Jose Cabrera d’Alméria et Calerito le sévillan venu en remplacement d’Isaac Fonséca blessé. La terna du jour était opposée à un lot de Raso de Portillo, plus vieil élevage d’Espagne. Un envoi dans l’ensemble lourd, armé pour la plus part, braves et parfois virils face au groupe équestre et offrant un jeu varié dans le derniers tiers permettant au mayoral de salué à l’issue de la course.

Des trois piétons c’est le natif d’El Ejido, Jose Cabrera qui tira les marrons du feu notamment face au second de l’envoi qu’il torea brillamment de la main gauche. Une prestation qui aurait pu/du être créditée d’un trophée après une pétition majoritaire. Même sanction après le combat du quinto, plus âpre et estoqué avec difficulté mais face auquel l’almeriense livra une intense bataille.

Ses compagnons de cartel du jour, traversèrent la matinée sans gloire mais avec pas mal de peine. Carlos Aranda entendit par deux fois les sifflets du conclave après deux prestations sans engagement ni convictions, les deux fois concluant à la peine. Si le cuarto ne sortait pas du meilleur tonneau, le torero de Daimiel ne mis pas les travées dans de bonnes conditions en passant complètement au travers du premier, un utrero primé de la vuelta posthume… Calerito, appelé de dernière minute s’est sans doute demandé ce qu’il faisait là, et nous aussi. Sans vouloir blâmer un garçon qui joue sa vie, le sévillan n’a jamais su trouver la bonne carburation à chacun de ses combats, pire il écouta les trois avis à l’issue de son second combat après une défaillance chronique avec les armes.

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Le premier de l’envoi « Aceñero » dévolu à Carlos Aranda est correctement salué par une paire de véroniques de bon ton avant d’être confié au groupe équestre. Trois rencontres en allongeant la distance. L’astado poussa sur une corne lors des deux premières rations, lourdement châtié les deux fois avant troisième rencontre en avant puis rectifié en mode carioca. Le torero de Daimiel est ensuite resté totalement anodin dans le derniers tiers en passant au travers des qualités que possédait son adversaire. Un animal qui n’avait rien de terrifiant et qui sans mauvaises manières répétait sur les deux bords. Systématiquement fuera de cacho, le pico fut le meilleur partenaire du garçon tout au long de la matinée . Double pinchazo avant atravesada et une flopée de descabellos. Retour du garçon sous une légère bronca et vuelta fêtée pour le brave «Aceñero ».

Le cuarto « Alimonado », un magnifique negro bragado lucero traversa en manso tous les tiers « a su aire », faussant compagnie à une cuadrilla dépassée par les événements. Quatre rations de fer, dont une seule depuis le sitio prévu et toutes mal exécutées. Conformément à sa première prestation le garçon pris ses distances avec son opposant qui lui opposa pas mal de complications que Carlos Aranda n’est pas parvenu à résoudre faute d’engagement. Trasteo sans saveur ni intérêt. Conclusion en trois tentatives, toujours autant dépassé par l’adversité, puis coup de descabello létal. Toro applaudit à l’arrastre et sifflets pour le piéton.

Correct maniement de la percale pour José Cabrera, avec quelques véroniques bien tracées face au second « Asperillo » lourd mais commode d’armure, piqué lamentablement lors des deux premiers assauts avant troisième pique de meilleure exécution de la part du lancier en service. José Cabrera se fit ensuite applaudir après une pose appliquée des pallitroques dont une dernière al violin. Muleta en main, le jeune homme a davantage fait l’effort que son prédécesseur, ce qui n’était pas forcément gagné d’avance face à un animal violent, aux charges et coups de casque intempestifs. Le garçon profita à gauche du bon parcours de l’utrero pour deux séries de naturelles puissantes et engagées, emportant l’adhésion du respectable avant final gaucher de bon ton mais contrarié par un désarmé malvenu. Entière légèrement tendida et grand coup de descabello. Pétition d’oreille non suivie, pourtant majoritaire. Vuelta chaleureusement fêtée.

Salut capotero inégal devant le quinto « Zangolotino », piqué trois fois en allongeant la distance, toutes prises avec force, le lancier prenant hélas soin de bien faire tourner la puya dans l’échine… De nouveau applaudit pour la pose des bâtonnets, le garçon d’Almeria eut à livrer bataille au devant un utrero brave, exigeant et qui ne faisait pas cadeau de ses charges. Solide et volontaire, José Cabrera parvint à extraire au forceps une poignée de muletazos valeureux pour quelques bons moments sans parvenir à dominer totalement son adversaire. Conclusion délicate en cinq tentatives et mort en brave du porteur de la devise rouge et grenat applaudit à l’arrastre. Vuelta pour le piéton.

Réception inégale à la cape pour Calerito face au troisième “Aguileño”, confié à trois reprises au picador pour un résultat lui aussi inégal et de peu d’intensité. Débuté par d’ambitieux rodillazos avec cambio por la espalda, le trasteo du garçon sombra rapidement dans la monotonie face à un animal à l’armure acérée qu’il fallait savoir dominer et imposer de charger par le bas. Le garçon ne sût pas prendre la mesure de son partenaire, et proposa un labeur atone à peine relevé par quelques mouvements corrects. Conclusion par demi lame. Applaudissements aux deux.

L’ultime « Afamado » colorado ojo de perdriz, le plus lourd et le plus armé de l’envoi contrasta la réception cape en main avant d’être lourdement châtié en trois assauts. Inégaux les deux derniers après une première franche poussée. Muleta en main, le torero sevillan s’est fendu d’une prestation identique à la première : passive, longue et sans grand intérêt. A la peine au moment de conclure, le garçon traina les armes à la main au point d’écouter les trois avis et regagna le callejon sans demander son reste. Le toro fut ensuite puntillé en piste, non sans mal.

FICHE TECHNIQUE DE LA NOVILLADA

Arènes Joseph Fourniol, Vic-Fezensac. Feria del toro 2021. Environ 2/3 d’arène. Temps changeant, menaçant sur la fin. 6 novillos de Raso de Portillo dans le type de la maison, lourds et sérieux dans l’ensemble. Armés les 4, 5 et 6, plus commode d’armures les 1 et 2. Meilleur pour le toreo le premier, primé d’une vuela al ruedo posthume.

Présidence: Mr Jouaniquet assisté de Mrs Cortijo Aguilar et Couture.

Cavalerie Bonijol. 19 rencontres avec la cavalerie.

Le novillero Juan Pedro García Vizcaíno Calerito remplaçait Isaac Fonseca blessé.

Les trois novilleros effectuaient leur présentation dans les arènes de Vic-Fezensac.

Vuelta al ruedo posthume accordée au novillo « Acereño » numero 14 né en janvier 2018 et sorti en première position.

CARLOS ARANDA (sang de toro et or): sifflets après avis et sifflets après avis

JOSE CABRERA (bleu roi et or): vuelta et vuelta

Juan Pedro García Vizcaíno “CALERITO” (bleu nuit et or) : saluts et silence après 3 avis.

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