Leonardo Hernandez et Léa Vicens ont ouvert, de concert, la Porte des Consuls lors de la traditionnelle corrida de rejon. Si le résultat comptable et artistique s’avère relativement bon, et même si au moins une oreille (la dernière de Léa Vicens) est un peu chiche, c’est sûr le plan fréquentation que le constat est alarmant.

A peine un quart d’arène pour une corrida de rejon, du jamais vu à Nîmes. Réalité du moment ou désintérêt progressif ? Inquiétant en tout cas.

A l’issue du paseo, un hommage a été rendu en piste à la rejoneadora Marie Sara qui fêtait ce samedi matin le 30eme anniversaire de sa prise d’alternative dans ces mêmes arènes, pleines alors, et en présence de la déesse blonde Conchita Cintron. Une autre époque.

Face à la terna du jour, et pour donner le change étaient conviés les habituels toros de Fermin Bohorquez qui se sont révélés d’excellents collaborateurs, offrant un jeu supérieur les 1, 2,3 et 6. Le cinquième, comme paralysé par un rejon de castigo mal placé resta inédit.

Francisco Pahla confirmait son alternative devant le toro « Vocinero » devant lequel le torero lusitanien forma une faena d’intensité décroissante, inégale en rythme comprenant quelques passages de bon ton qui aurait pu permettre au centaure portugais d’ouvrir le bilan comptable. Hélas un maniement approximatif du rejon de muerte vint mettre fin à ses espérances. Le torero lisboete se fit hara-kiri face au cinquième auquel il placa maladroitement un mauvais rejon de castigo qui paralysa le cornu, qui trouva promptement refuge aux planches et rendit les armes.

Leonardo Hernandez tomba en premier lieu sur un excellent animal, mobile et très bon collaborateur qui permis au centaure ibérique de composer une faena plaisante, tout en rythme et spectaculaire en fin de parcours, sur la croupe des équins Sol, au pelage luisant et le puissant Xarope. Faena explosive, final en fanfare avec quelques desplantes front contre front spectaculaire. Rejon en place et oreille avec pétition de la seconde. Sage décision d’un président que l’on a connu autrefois plus généreux. Le cavalier espagnol coupa ensuite les deux oreilles du quatrième et très bon toro de Bohorquez, applaudit à l’arrastre. Faena remarquablement conduite sur les chevaux Enamorado , Éco pour quelques charges à reculons puis le brillant Xarope pour des cites et quiebros impressionnants. Rejon en place. Deux oreilles.

La nîmoise Léa Vicens accompagne son compagnon de cartel par la Porte des Consuls, trois oreilles dans les bagages. Elle dédia son premier combat à Marie Sara à l’issue duquel elle coupa un premier pavillon. Une faena rythme et bien menée, précise banderilles en main avant conclusion par rejon en arrière. La rejoneadora locale fut généreusement récompensée des deux oreilles du dernier de l’envoi, très bon collaborateur et aux charges vives. La nîmoise de montra d’abord imprécise avec les bâtonnets avant de se reprendre avec brio et alegria. Belle démonstration de cavalière accomplie sur les chevaux Bazuka et Espontaneo notamment. Deux oreilles pour une lame arrière enfoncée jusqu’à la garde. Deux oreilles, généreuse la seconde, la bonté d’âme du « señor présidente » reprenant ses droits comme attendu.

FICHE TECHNIQUE DE LA CORRIDA DE REJON

Arènes de Nîmes. Feria des Vendanges. 6 toros de Fermin Bohorquez

Organisation : Simon Casas Production France

Présidence : Mr Valade assisté de Mrs Baillet et Ceccarini

Poids des toros : 506, 528, 520 , 515, 519, 543.

Le rejoneador Francisco Pahla a confirmé l’alternative devant le toro “Vocinero” n°13 né en décembre 2016 de 506 kilos.

LEONARDO HERNANDEZ : oreille et deux oreilles

FRANCISCO PAHLA : silence et silence

LEA VICENS : oreille et deux oreilles

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