Vendredi 18 septembre 2020. Arènes de Nîmes. 4000 spectateurs environ (capacité limitée). 5 toros de Victoriano del Rio et un de Toros de Cortes (3) même maison, très bien présentés, nobles la plupart et offrant du jeu, plus en retrait l’ultime.

Organisation: Simon Casas France

Cavalerie Heyral.

Présidence: Mr Laurent Burgoa

Poids des toros: 536, 526, 542, 557, 552 et 538.

Vuelta al ruedo posthume accordée au toro Descreido N•154 né en octobre 2015, tostado chorreado de 542 kilos marqué du fer de Toros de Cortes et sorti en troisième position. 

A l’issue de la corrida, le mayoral a été invité à saluer.

ENRIQUE PONCE (blanc rosé et or): oreille et deux oreilles après avis 

CURRO DIAZ (bleu nuit et or): ovation et vuelta 

EMILIO DE JUSTO (tabac et or): oreille et ovation. 

Enrique Ponce, qui ouvrait la partie se signala par une belle réception capotera par véroniques soignées et la demie. Deux rencontres avec le groupe équestre, en s’employant la première et sortant seul à la seconde. Après avoir brindé au public le maestro de Chiva instrumenta une faena dans le corte de la maison tout bonnement exquise de temple. Si Enrique Ponce n’a plus la souplesse de ses vingt ans, la classe elle est toujours là et bien là. De la droite en se ployant le valencian débuta un trasteo magistralement mené et accompagné impérieusement en musique au son de l’hymne valencian. Face à un animal noble sur les deux rives et possédant un bon fond de caste, Ponce corriga d’abord un léger défaut de charge sur à bâbord avant d’étaler classe et savoir sur d’harmonieux mouvements ambidextre. Final par poncinas et de sublimes changements de mains avant conclusion par trois quart de lame concluante. Oreille après pétition majoritaire. 

Devant Bocinero (557 kg), qui ne fut pas extraordinaire sous le fer, le maestro de Chiva réédita la performance, signant une faena empreinte de suavité et de dominio. Devant un animal noble mais manquant de chispa, le valencian construira au son de « Mission » un labeur supérieur sur la rive gauche. Enrique Ponce confirme, une fois de plus à Nîmes son excellente santé du moment par de nombreux mouvements de belle allure, alignant sur la verticale plusieurs tandas voluptueuses avant de laisser sur le sable condesinas et naturelles finement ciselées dans un ensemble de grande musique. Conclusion par entière al encuentro précédant la tombée de deux oreilles vivement réclamées.

Curro Diaz hérita en premier lieu de Misigato (526 kg), un animal armé qui poussa sous le fer lors du premier assaut plus par mansedumbre que par bravoure. Deuxième rencontre anecdotique avant un énorme susto, Emilio De Justo de retrouvant au sol à la merci du fauve, accroché à la suite d’un quite par chicuelinas de bon niveau. Le linarense offrit son combat à Enrique Ponce avant de débuter de la droite par de soyeux muletazos de bienvenue. Face à un animal noble mais démuni de forces, l’andalou, dessina une faena majoritairement droitière à mi-hauteur en profitant des douces charges du Victoriano del Rio pour soigner le geste. Trasteo compact et parsemé de finesse, notamment lors de remates aux douces essences andalouses. Conclusion par une moitié de lame tendida et un grand coup de descabello. Ovation. 

Le natif de Linares fit ensuite admirer son toreo de velours face au quinto nommé Jara (552 kilos), magnifique burraco qui poussa lors de la seconde rencontre prise seul sur le cheval de réserve. L’astado chargea ensuite avec promptitude dans la muleta d’un Curro Diaz débutant bien de la droite puis signant d’admirables mouvements toujours à tribord, parfumés en fin de course par quelques remates de belle figure. Trasteo d’intensité inégale hélas conclu maladroitement avec la rapière par deux pinchazos puis entière. Vuelta 

Emilio de Justo salua par d’agréables véroniques le troisième de l’envoi, Descreido (542 kg) marqué du fer de Cortes, même maison. L’astado, porteur de la devise rouge et jaune, fut le protagoniste d’un bon tiers de piques, rentrant fort dans le matelas lors des deux assauts, en poussant longuement sous le fer de German Gonzalez. Après avoir brindé à l’assemblée, le torero de Caceres débuta tambours battant sur la rive droite le long des tablas, trouvant la profondeur en se ployant. L’animal confirma les velléités observées durant le tiers de piques, par une abondance de charges vibrantes, du rythme et une motricité bien captée par la muleta poderosa du cacereño. Emilio de Justo distilla de la droite d’authentiques muletazos « à la madrilène » au bon tracé qui portèrent sur les tendidos. Passage gaucher lors duquel le piéton fit admirer sa décision, même si le passage à bâbord ne restera pas dans les mémoires. Si l’astado baissa quelques peu de ton en fin de parcours, Emilio de Justo est parvenu à maintenir l’intérêt notamment par une poignée de naturelles de face superbes de sincérité. Hélas un échec lors de son premier passage épée en main, amputa la récompense. Entière au deuxième envoi et oreille. Vuelta légitime au toro. 

Emilio de Justo soigna la mise en suerte de l’ultime Jinetero (538 kilos) qui ne s’employa guère sous le fer et qui s’avéra être le moins commode de l’envoi. Muleta en main, le torero de Caceres fit un effort de plus notable au devant d’un animal tardo et de peu de parcours. Le protégé d’Alberto Garcia recevra une correcte note pour les naturelles de face données de la droite. Final par manoletinas avant double échec épée en main avant entière. 

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