Arènes du Plumaçon. Novillada nocturne des Fêtes de la Madeleine. 3/4 d’entrée. 6 novillos de la ganaderia Ave Maria, correctement présentés, offrant un jeu divers, meilleur le quatrième.

Président : Jean Claude Lesme

TIBO GARCIA (aubergine et or): silence

EL GALO (blanc et argent) : silence et quelques sifflets

EL RAFI (caña et or) : oreille

KIKE (vert et or) : oreille

JUAN MOLAS (blanc et azabache) : ovation

YON LAMOTHE (vert et or): silence

Tibo Garcia, ouvrait la soirée par une belle réception capotera par véroniques et la demie avant de confier l’utrero au lancier de service, qui en fit plutôt bon usage, ce qui ne fut pas répétitif tout au long de la soirée. Muleta en main, le nîmois masqua longtemps, avec oficio, les défauts d’un bicho chargeant bien sur la rive droite. C’est sur cette corne que Tibo dessina les meilleurs muletazos de la soirée, allant fermement alpaguer la charge de l’Ave Maria, le sortant loin, afin que celui-ci répète. Accompagné musicalement, Tibo se montra sur de son toreo, signant trois séries droitières de bon son. Sur la gauche, gare au gorille! Tibo fit front des mauvaises intentions du novillo pour signer quelques naturelles engagées avant que celui ci ne change d’avis et joue la défense. Prestation hélas mal conclue par le nîmois avec les aciers.

El Galo, mit le feu d’emblée en allant attendre le second a porta gayola, avant deux largas afaroladas de rodillas puis capoteo plus vibrant que réellement abouti. Très mal et trop piqué, le novillo accusa le coup après une succession de quite. D’abord du Rafi puis du Galo par zapopinas avant que le mexicain ne se charge de clouer les bâtonnets. Un tiers enlevé, certes mais qui pesa sur l’animal qui ira immédiatement en querencia. Faena de tanteo, accroché, sans grande saveur. Une “bagarre” qui aurait pu mal finir lorsque le cadet des Lagravere se retrouva roulé dans la farine à la merci de l’utrero qui épargna finalement le franco-mexicain. Emploi tardif et maladroit de la ferraille.

El Rafi salua par un vibrant jeu de cape, le troisième, mobile et noblon. Mal piqué en deux rencontres, la deuxième pour l’anecdote. Muleta en main, le nîmois débuta de la droite en donnant quelques séries de bon gout, un poil accélérées face à un utrero mobile et désordonné qui alla à menos, pour une deuxième partie de trasteo un soupçon brouillon, toro et torero ne parvenant pas à s’accorder. Final plus intime le long des tablas avant grande entière justifiant probablement l’octroi d’un pavillon.

Kike, fut rapidement malmené à la cape, se faisant désarmer d’emblée. Novillo préservé sous le fer. Malgré un manque évident de métier, Cédric se montra vaillant et appliqué à dessiner une faena plaisante au début. Plus brouillon sur la fin. Trasteo d’intensité inégale comprenant d’agréables passages sur la rive droite avec quelques frasques d’inspiration “ponciste”, toute proportions gardée. Labeur méritoire et sincère conclu par entière hémorragique d’effet rapide. Oreille de courtoisie.

Juan Molas est un garçon qui a du gout. Il le montre en maniant cape et muleta avec un certain style, parfois au détriment d’un peu plus de vérité face à un novillo exigeant qui aurait mérité d’être consentit autrement. Mais on ne peut pas en vouloir à Jean Baptiste qui est encore aux prémices de sa carrière et il aura tout le temps de se corriger. Trasteo au demeurant plaisant, propre et avec de beaux échanges sur les deux rives avec une préférence personnelle pour les muletazos gauchers au fin tracé accompagnés en conclusion de remate de bon goût. Conclusion défectueuse avec l’épée.

Yon Lamothe fermait la marche et on ne peut pas dire que la partition du benjamin de l’équipe restera dans les annales. Yon, manqua de fermeté face à un novillo qu’il laissa maitre des débats. Vaines tentatives de sauver la figure sans reussite. Maladroit à la mort.

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