Arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer. Dimanche 9 aout 2020. Corrida mixte. Arène quasiment pleine. Ciel voilé. 2h50 de spectacle.

4 toros de la Ganaderia Gallon Frères et deux becerros de la ganaderia Rolland et Raphael Durand.

Organisation : Toros y Gipsy

Cavalerie Heyral.

Lalo de Maria se présentait pour la première fois en France en costume de lumières.

LEA VICENS: saluts et deux oreilles 

JUAN LEAL (écume de mer et or): deux oreilles et oreille

LALO DE MARIA (Lilas et or): division d’opinions et applaudissements 

Lea Vicens ouvrait la séance devant un Gallon au gabarit modeste qui s’avéra être un bon collaborateur. La nîmoise posa un rejon de castigo en place avant de faire grimper l’adhésion du conclave lors de la pose des banderilles, en musique. Nouveau passage palitroques en main sur un magnifique baie avant de poser les courtes avec aplomb et maîtrise. Rejon de muerte entier après deux tentatives et un coup de verdugo. Saluts.

Le cuarto qui affichait une certaine boiterie à sa sortie offrit finalement du jeu face à la superbe cavalerie de la nimoise qui cloua quatre banderilles en musique dont une remarquable à l’étrier. Passage de bon niveau pour la pose des courtes avant de conclure par un rejon de muerte légèrement sur le côté, mais qui fit promptement effet. Deux oreilles.

Juan Leal salua son premier Gallon par un salut capotero correct avant de confier le fauve au lancier de service pour une rencontre sans encombres pour le groupe équestre. Quite par gaoneras du torero arlésien qui après avoir brindé au respectable débuta son trasteo par cambio au centre de rodillas signant en suivant une tanda au joli tracé. Juan Leal, profita d’un noble Gallon, bon collaborateur mais manquant de chispa, pour distiller sur les deux rives un labeur de haut niveau technique a base de dominio avant d’assoir, justement sa domination dans une séquence encimista dont il a le secret, remportant l’adhésion quasi complète du conclave. Entière un poil tendida foudroyante venant parachever une prestation créditée de deux oreilles. 

Le quinto, un chorreado bien roulé s’invalida à sa sortie, se cassant le piton gauche en frappant un burladero. Sorti en lieu et place un toro à la charge incertaine bien consentit à la cape avant l’unique rencontre de rigueur face au lancier. Quite par chicuelinas de l’arlésien qui fit abréger comme à son premier le tiers de banderilles. Brindis à Lalo de Maria puis entame muletera par rodillazos. Faena marquée par la décision du torero arlésien qui pesa sur un Gallon noblote mais de peu de force et au parcours limité. Juan Leal distilla le meilleur de sa partition sur la rive droite avant d’opter pour un final près des cornes afin de convaincre davantage les travées, dans un ensemble de peu de son malgré l’accompagnement musical. Luquecinas puis demi lame efficace valant l’octroi d’un pavillon supplémentaire.

Lalo de Maria, qui se présentait en France salua par un bon jeu de cape un becerro gacho de la famille Durand puis se faisant applaudir pour avoir ensuite signer un joli quite par cordobinas. Face à un très noble et mobile adversaire tout droit venu du Mas du Vieux Capeau, Lalo de Maria signe un labeur ambidextre ambitieux jalonné de mouvements artistiques de bon goût. Accompagné en musique, le fils de la rejoneadora Marie Sara remporta rapidement l’adhésion du public saintois dessinant plusieurs tandas allurées, profitant à souhait de la charge de son opposant. Alors qu’un double trophée lui tendait les bras, le benjamin du cartel pêcha au moment de conclure avec une demi douzaine de tentatives avortées avant trois quart longue d’effet. Dommage. 

Face à l’ultime, Lalo de Maria lidia par fuera, cape en main un becerro à la charge vive, vertu qu’il conservera tout au long de son combat. Lalo dédia son combat au conclave, faisant grimper d’emblée l’adhésion par une entame les deux genoux à terre. Le local de l’étape signa ensuite un trasteo au cachet artistique abouti sur les deux rives, notamment à bâbord, courant bien la main, avec temple et profondeur. Le Durand, encasté et noble, transmettait dans le leurre fleuri du jeune novillero qui hélas comme face au premier sécha avec la ferraille par demi lame puis pinchazo suivis d’une kyrielle de descabellos. Un exercice à travailler mais qui n’empêcha pas le garçon de faire montre de beaucoup de qualités, artistiques notamment. A revoir avec plaisir.

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