Fondée en l’an 2000, la ganaderia Pages-Mailhan souffle en cette curieuse année 2020 sa vingtième bougie. Quasiment à mi-chemin de la présente et presque vierge temporada, nul doute que les ganaderos des Jasses de Bouchaud avaient imaginé être à la fête plutôt qu’à l’arrêt forcé.

L’un des sementales de la Ganaderia

Fondé par le duo Phillipe Pages – Pascal Mailhan, l’élevage à la devise azur et blanche est initialement basé sur du bétail d’origine Santa Coloma et Parlade de Martin Arranz acquis auprès d’Alicia Chico. Depuis quelques temporadas, Pascal Mailhan et Phillipe Pages ont opéré un changement de cap au sein du troupeau. Un changement amorcé par l’achat de bétail d’origine Domecq, via Fuente Ymbro ne conservant qu’un pourcentage embryonnaire de l’ancienne rame.

Depuis quelques saisons, les résultats de cette nouvelle aventure semblent porter leurs fruits et la temporada 2020 s’annonçait sous les meilleurs auspices pour les éleveurs camarguais.

Des espoirs légitimes débouchant directement d’une temporada 2019 de très haut niveau. A Vic-Fezensac, « Judio » fit honneur à sa devise mais fut un soupçon sous-exploité et la novillada sans picadors, qui permit à Christian Parejo de se distinguer, se démarqua par sa caste et sa noblesse. Quasiment dans le même temps, à Nîmes, le lot présenté lors de la novillada de la Cape d’Or se montra globalement noble et très mobile, permettant au torero local El Rafi de s’offrir un triomphe remarqué. Mais le grand moment de la temporada fut la novillada réservée pour la Feria de Béziers. Un lot de très grande qualité et largement primé par la critique spécialisée, avec comme point culminant la vuelta posthume accordée au troisième exemplaire, de 450 kilos, né en avril 2016 et marqué du numéro 678. Un envoi de grand son, noble et encasté qui sans quelques maladresses avec la ferraille aurait permis aux trois piétons vêtus de lumières de sortir sur les épaules. Une sortie à hombros finalement décrochée par le torero local Carlos Olsina, trois oreilles en poche et en compagnie de Pierre, forcément comblé par la prestation de ses pupilles.

Pour 2020 était déjà réservé un novillo pour la Feria d’Arles, un exemplaire au tamaño impressionnant prévu pour la Corrida de Compétencia de Saint-Martin-de-Crau, mais aussi un lot de toros sublime qui aurait dû combattre lors de la Corrida des Fêtes de Tyrosse.

A l’heure où la phase 2 du déconfinement pointe le bout de son nez, nul ne sait ce qu’il adviendra de la temporada 2020, vingtième du nom pour la Ganaderia Pagès-Mailhan. Pour Pascal, toujours placide et clairvoyant, il s’agit d’être patient et de ne pas perdre espoir. On dit que l’espoir fait vivre…alors vivons.

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