Ce dimanche 26 juillet, l’Aficion Taurine Beaucairoise organise sa novillada piquée avec un défi ganadero opposant 3 utreros du Conde de la Corte et 3 de Dolores Aguirre Ybarra. Pour les affronter, deux novilleros ibériques et un vénézuélien. Si Jose Antonio Valencia, formé à l’École Taurine du Pays d’Arles et le bouillonnant Francisco Montero sont des noms plutôt connus sur les bords du Rhône, celui de Jose Cabrera est peut-être moins “parlant”. Pourtant le novillero andalou possède un certain bagage et notamment dans le circuit des novilladas dites dures…

Ces derniers jour j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec lui, afin d’en découvrir davantage sur celui qui sera le chef de lidia de la première novillada de la temporada française en 2020.

(photo J.Capbern)

Je suis natif d’Almeria, où je suis né le 17 janvier 1993. Je me considère comme un novillero pour qui tous les tiers sont importants et j’essaie de mettre au maximum le bétail en valeur notamment lors du tercio de varas.

Je n’ai pas vraiment d’antécédents taurins dans ma famille, pour ne pas dire aucun mais l’envie de devenir torero m’est immédiatement apparue après que mon grand-père m’est amené tout petit à une corrida. Depuis ce jour, je n’ai jamais pensé à faire autre chose que de toréer, j’ai intégré l’école taurine et je gravis pas à pas les échelons qui me permettent de réaliser mes rêves, dans le but de devenir matador de toros.

Jose Cabrera a débuté en novilladas piquées en avril 2015, participant à ce jour à 22 novilladas, après une brillante étape comme novillero sans picadors.

Le passage en novillada piquée fut une étape très dure, car je sortais d’une fructueuse période sin caballos de près de 90 novilladas non piquées. Aujourd’hui, j’ai trouvé ma place dans le circuit des spectacles toristas, dans lesquels je me sens a gusto. Je considère ce circuit comme essentiel, pour l’émotion que le toro transmet et en luttant jour après jour, course après course comme si j’avais 20 contrats de signés. J’ai énormément de bons souvenirs de mes prestations dans des plazas comme celles de Parentis, Madrid, Villaseca de la Sagra où Calasparra et devant des fers redoutés comme ceux de Miura, Los Maños, Monteviejo ou Prieto de la Cal pour n’en citer que certains.

L’aficion française est excellente. Lorsque les choses se passent bien, les aficionados français savent le reconnaitre et le valoriser en vivant tous les tercios avec une grande importance. Alors quand tu es bien et que tu triomphes, les organisateurs n’hésitent pas à te répéter et ainsi t’ouvrent les portes d’autres plazas en France.

J’ai de grands souvenirs de mes prestations en France, tant durant ma période de sin caballos avec des triomphes importants à Bayonne et Arles, comme durant ma période avec picadors et notamment à Parentis où les aficionados m’ont témoignés beaucoup de respect et aujourd’hui je veux laisser une grande impression à Beaucaire, car un triomphe pourrait m’ouvrir les portes d’autres arènes en France, cela comblerait une partie de ma déception suite à l’annulation de la Feria de Vic où j’étais annoncé. J’espère d’ailleurs y retourner l’année prochaine.

(photo Plaza1)

Durant cette période très difficile que nous avons traversé, il était important de maintenir un certain niveau d’entrainement. J’ai donc beaucoup travaillé, tant physiquement que techniquement dans mon garage afin d’être prêt à n’importe quel moment, tout en gardant en tête la réalité que nous impose cette situation sanitaire.

Beaucoup des objectifs que j’avais en tête ont été freiné par l’évolution de la crise sanitaire, mais il faut garder la tête froide et lutter jour après jour pour les opportunités qui se présentent et si cette année je ne peux pas atteindre mes objectifs, alors ce sera pour l’année prochaine.

(photo Plaza1)

Je pense que le toreo actuel devrait, notamment en corrida de toros, élargir davantage l’éventail de ganaderias. L’aficionado le réclame et je crois que cela est nécessaire, comme il est nécessaire de lutter pour qu’il s’organise plus de novilladas, aider davantage les novilleros, surtout en Espagne où tout cela est un peu laissé de côté. Quelque chose qui est dommageable car nous sommes l’avenir de la fiesta. Je crois qu’il faudra se servir de cette année 2020 des plus difficiles et lutter pour que 2021 soit une grande année pour le monde du toro bravo.

On pense toujours au futur et le jour de l’alternative, on le voit même parfois de plus en plus près mais je vis au jour le jour et pour l’heure je ne pense qu’à cette novillada de Beaucaire. Si je sors par la Grande Porte alors je pourrais penser à l’étape suivante. Pour l’heure et en ce qui concerne l’alternative, je ne pense ni au cartel ni même à la plaza. Si l’opportunité se présente, je serais très heureux, certainement satisfait et n’importe quel compagnon serait le bon car comme moi il se le serait gagné sur le sable.

(photo Plaza1)

J’espère que l’aficion française, à travers cet entretien aura appris à me connaitre un peu plus et je vous donne rendez-vous ce dimanche 26 juillet à Beaucaire pour une belle tarde de toros.

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Jose Cabrera en bref : Né le 17 janvier 1993 à Alméria

Débuts en novillada piquée : le 25 avril 2015 à El Ejido, novillo de Buenavista, aux côtés de Manuel Manzanares et Torres Jerez (corrida mixte)

Présentation à Madrid : 1er septembre 2019, novillo « Aviador » cardeno claro, de 467 kg de Los Maños aux côtés de Jorge Isiegas et Daniel Barbero

Apoderado : Jose Angel Martin

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Dimanche 26 juillet 2020 à 18h, Arène Paul Laurent de Beaucaire.

3 novillos de Conde de la Corte et 3 Dolores Aguirre Ybarra pour Jose Cabrera, Francisco Montero et Jose Antonio Valencia.

Infos et réservations : http://atbbeaucaire.com/tarifs-et-reservations /// 06.48.85.91.07  

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